Le campus de l'IOT Valley s'apprête à sortir de terre

L'IOT Valley a déposé le permis de construire pour son projet de campus géant des objets connectés à Labège. Ce campus doit permettre de faire face à la croissance grandissante des startups de cet écosystème. L'avancée du projet coïncide avec une phase d'incertitude pour Sigfox, la tête de pont de l'IOT Valley, dont le PDG Ludovic Le Moan craint un rachat.
Le campus s'étendra sur six étages.
Le campus s'étendra sur six étages. (Crédits : IOT Valley)

"C'est une grande avancée pour l'IOT Valley", se félicite Nathalie Fabre, directrice du pôle immobilier de l'association qui vise à créer à Labège une "Silicon Valley des objets connectés". Le 19 février dernier, l'IOT Valley et la société d'économie mixte de la Région Occitanie ont déposé le permis de construire pour la première tranche de leur projet de campus. Il prévoit à terme la construction d'un programme immobilier sur les 8,5 hectares de l'ancien terrain de Sanofi dont le Sicoval a fait l'acquisition. Le permis de construire concerne un premier bâtiment de 22 000 m2 dont la pose de la première pierre est prévue pour fin 2018. Après deux ans de travaux, le campus devrait accueillir ses premiers entrepreneurs début 2021.

Un campus géant pour faire face à la croissance des startups

"Ce projet s'inscrit dans la croissance exponentielle que connaît actuellement l'IOT Valley. En 2016, les locaux ont été agrandis de   5000 m2 puis de 2200 m2 en 2017. Aujourd'hui, nous accueillons une quarantaine d'entreprises qui ne cessent de croître. 600 collaborateurs y travaillent (dont 230 à Sigfox). Cette année, les startups (sans compter Sigfox) comptent recruter 130 personnes", décrit Nathalie Fabre.

Les négociations autour du projet avaient commencé en 2016 et l'année dernière certains avaient jugé trop longues les discussions par rapport à la croissance des entreprises sur place. Désormais, le projet est bel et bien sur les rails.

Que trouvera-t-on dans ce campus ?

"Le rez-de-chaussée et le premier étage seront réservés au 'Connecteur'. Cet ensemble avec de grandes baies vitrées accueillera les équipes de l'association IOT Valley (18 personnes actuellement), l'accélérateur le Connected Camp et les grands comptes partenaires (à l'image de la foncière de Carrrefour, Daher, la SNCF, Samsung, ndlr). Des salles de réunion et une grande agora modulable sera au centre, détaille la directrice. Du 2e au 4e étage, un immense open space avec des cloisons modulables est prévu. Enfin, jusqu'au 6e étage seront hébergées les startups les plus matures."

Nathalie Fabre explique que l'IOT Valley "ne veut pas être un simple loueur de bureaux" et que pour attirer des startups dans ce nouveau bâtiment à Labège, "la difficulté est de garder une certaine agilité". "L'usage est de faire des baux à 3-6-9 ans. Or, les startups n'ont souvent pas de visibilité à une telle échéance, insiste-t-elle. De plus, les entrepreneurs recherchent à avoir tout à proximité : un hébergement, des commerces, des paniers légumes, des transports en commun." Dans cette optique, une salle de sport sera intégrée, des commerces ainsi qu'un hôtel. "Notre souhait est que ce dernier propose différentes gammes de tarif pour rester accessibles aux startups".

Côté transports, la troisième ligne de métro n'est attendue qu'à partir de fin 2024. Un parking de 310 places sera donc construit mais sera-t-il suffisant pour ce bâtiment dont la capacité totale sera de 1300 personnes ?

Sigfox, tête de pont de l'IOT Valley, craint un rachat

Le coût des travaux est estimé à 50 millions d'euros. La Région Occitanie s'est engagée à financer 50 à 75% de ce montant. Les porteurs du projet cherchent d'autres investisseurs pour boucler le tour de table. Il faudra aussi trouver des candidats pour l'hôtel et les commerces.

Autre motif d'interrogation, la tête de pont de l'IOT Valley depuis sa création reste Sigfox et son emblématique CEO Ludovic Le Moan. Mais comme le révélait La Tribune il y a quelques semaines, le dirigeant s'inquiète actuellement d'un éventuel rachat de l'entreprise.

"C'est mon angoisse quotidienne », a affirmé Ludovic Le Moan lors d'une Matinale des travaux publics, organisée à la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) le 25 janvier dernier et qui indique avoir "arrêté" il y a peu une offre "de pas loin de 1 milliard" d'euros. Une offre à "1 milliard, on arrive encore à l'arrêter", poursuit-il. "Mais si demain quelqu'un proposait 2 ou 3 milliards, dans l'état actuel du capital de Sigfox, je pense que l'entreprise serait vendue", projette le patron.

Cette période d'incertitude peut-elle nuire aux startups de l'IOT Valley dont beaucoup comptent Sigfox parmi leurs premiers clients ? En tout cas, l'IOT Valley continue de faire venir des grands comptes parmi ses rangs, de nouvelles entreprises devraient annoncer leur venue dans les semaines à venir.

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