Clément Blanchet est architecte, directeur de l'agence OMA France et co-concepteur avec Rem Koolhaas, du futur parc des expositions de Toulouse. Il livre les détails du projet et revient sur le calendrier de la réalisation des travaux. Il évoque aussi l'étude urbaine en cours, pour laquelle l'agence a été missionnée. Cette étude préfigurera l'aménagement du foncier autour du futur parc des expositions.

Quelles sont les caractéristiques du futur parc des expositions ?
Le cahier des charges de départ était précis, il nous demandait un parc des expositions traditionnel avec des halls détachés et la nécessité de pouvoir l'irriguer de nombreuses voitures... Cela nous semblait dommage. Notre solution a été de refuser l'étalement et de proposer un parc bâtiment en trois bandes qui met la voiture au cœur du dispositif, grâce à un parking directement relié aux halls d'exposition. Situé au centre du programme, ce parking logera jusqu'à 6000 véhicules. Le parc pourra aussi accueillir des événements d'envergure internationale de multiples configurations, grâce à cette grande halle modulable, ouvrable sur l'extérieur d'une hauteur libre de 21 mètres et qui pourra accueillir jusqu'à 15 000 personnes. Il faut envisager ce parc des expositions comme un objet de représentation plus que comme un projet d'architecte : il donnera à la ville une forte visibilité à l'international et il était important pour Toulouse d'être équipé d'un tel outil à proximité de l'aéroport. Pour nous, cela rendait le challenge d'autant plus intéressant. Enfin nous travaillons sur un schéma de construction proche de la préfabrication qui permettra d'optimiser les coûts et les temps de mise en œuvre du bâtiment. Ce parc sera aussi écologique.

Quel calendrier et quelle enveloppe pour la mise en œuvre de ce projet ?
En terme de calendrier, nous sommes actuellement en phase d'avant projet sommaire qui consiste à optimiser ce bâtiment pour respecter l'enveloppe budgétaire. Le coût du bâtiment s'élève en effet à 121 M€ mais avec les infrastructures, les accès et le tramway qui desserviront le parc, on est à 300 M€, ce qui nous impose de saisir la commission nationale des débats publics. En termes de calendrier, nous devrions connaître le nom de l'exploitant choisi par le Grand Toulouse dans le courant du mois d'avril et le premier coup de pioche devrait être donné fin 2014. Il est vrai que c'est un projet très « administratif », mais les techniques de construction préfabriquées pourraient par la suite nous faire gagner 4 à 6 mois.

L'agence OMA a aussi été missionnée pour mener une étude urbaine, de quoi s'agit-il ?

En effet nous sommes chargés de réfléchir au projet d'aménagement urbain autour du parc. Cette étude a été lancée en janvier dernier et va se poursuivre jusqu'au mois de juin. Nous avons carte blanche pour imaginer des projets hôteliers, des commerces, des logements des projets culturels et construire un territoire mutualisé avec des fragments d'habitations, des industries. Nous avons déjà fait nos premières préconisations, mais un grand nombre de m2 de foncier sont en jeu, nous sommes donc en pleine phase de concertation.

Propos recueillis par Béatrice Girard

Vue d'architecte © OMA