Jusqu'au 24 juillet, la ville rose accueille un nouveau grand rendez-vous estival : la première édition du Festival de Toulouse

Créer un grand événement culturel est un véritable challenge en pleine pandémie mondiale mais aussi un symbole fort pour soutenir la culture et insister sur sa place essentielle dans cette période difficile. Ce pari a été relevé par Julien Martineau, l'un des mandolinistes les plus remarquables et passionnants d'aujourd'hui et Yvan Cassar, compositeur, pianiste, arrangeur et directeur musical ayant collaboré avec de très nombreux artistes français, à l'origine du Festival de Toulouse qui se déroule jusqu'au 24 juillet. Interview.
(Crédits : Festival de Toulouse)

La première édition du Festival de Toulouse est annoncée pour juillet 2022, pourriez-vous nous présenter l'origine de ce projet et les grands axes de la programmation ?

Yvan CASSAR : La paternité de ce projet revient à Julien Martineau. C'est une idée fantastique visant à faire venir un festival classique au milieu de l'été à Toulouse, de proposer quelque chose d'inédit autour de l'excellence et d'un programme ouvert avec de la chanson, de la comédie musicale, du jazz, de la musique du monde.

Nous sommes très heureux et comblés d'être à la rencontre de toutes ces influences et de proposer au public des programmes entre tradition et innovation populaire. Populaire ne veut pas dire mal fait, au contraire il est essentiel de défendre de la musique de qualité et des interprètes d'excellence, tout en mélangeant les styles avec le plaisir d'éveiller et d'émerveiller le public.
Nous avons la chance de nous produire dans des endroits exceptionnels au cœur de la ville de Toulouse, où nous aurons le bonheur de partager une musique d'excellence mais surtout accessible. L'idée de ce festival, c'est de proposer au public de passer des soirées musicales de bonheur absolu.

Pourquoi lancer ce festival à Toulouse ? Quel est votre rapport personnel avec cette ville ?

Yvan CASSAR : C'est Julien qui, en tant que Toulousain, souhaitait créer ce festival ici. Pour moi en tant que breton, revenir à Toulouse représente beaucoup aussi car c'est ma seconde ville de cœur, depuis ma grande histoire avec Claude Nougaro. J'ai travaillé pendant presque 10 ans avec lui, jusqu'à la fin de sa vie et j'ai d'inoubliables souvenirs dans son appartement en bord de Garonne. Il m'a fait découvrir cette ville et son incroyable richesse artistique. J'ai souvenir de cet incroyable coup de foudre avec l'Orchestre national du Capitole, avec Michel Plasson et Claude Nougaro réunis dans le cadre d'un concert à la Halle aux Grains où nous avions joué cette chanson extraordinaire qu'est « Toulouse ». Participer à ce grand festival au cœur de l'été est une grande responsabilité, un honneur mais avant tout un bonheur absolu.

Julien MARTINEAU : Yvan me fait un grand honneur en me disant Toulousain ! Bien qu'Argenteuillais de naissance, je suis Toulousain d'adoption et de cœur depuis plus de 20 ans maintenant ! Proposer ce festival m'a semblé comme une évidence après cette crise sanitaire sans précédent. Mener cette aventure avec Yvan était aussi une évidence, Yvan incarnant à mes yeux, au-delà de ses collaborations avec les plus grands, l'incarnation du musicien sans frontières, aussi à l'aise dans le classique que dans la pop, avec pour seul cap la bonne musique.

L'un des temps forts de cette première édition sera le concert du 16 juillet à la Prairie des Filtres, pourriez-vous nous présenter cette soirée ? Ce concert sera l'occasion de retrouver l'Orchestre national du Capitole avec Julien Clerc : comment avez-vous imaginé cette collaboration ?

Yvan CASSAR : Cette soirée du 16 juillet est ouverte à tous et va présenter un mélange des esthétiques autour d'un véritable voyage musical. Nous allons entendre de la musique Française (Carmen), Russe (Tchaïkovski), nous irons également en Italie entre l'opéra et la musique de Nino Rota. Nous rejoindrons ensuite l'Espagne, entre musique classique et chanson, avec notamment le célèbre Concerto d'Aranjuez. C'est un voyage qui nous permettra au cours de ces étapes de découvrir de nombreux chanteurs, des instrumentistes, des solistes dans une programmation populaire et accessible en plein air.
Il nous fallait un représentant du patrimoine de la chanson française et il nous a semblé que Julien Clerc était l'artiste idéal pour réunir des générations. Il s'inscrit évidemment dans la tradition et l'excellence depuis plusieurs décennies : nous avons tous en tête un air d'une chanson de Julien Clerc, car son œuvre a marqué notre patrimoine musical.
Natalie Dessay nous fait également le plaisir de sa venue où elle chantera une chanson espagnole et nous serons heureux de présenter le 17 juillet un programme complet autour de la comédie musicale.

Durant le festival, nous retrouverons des artistes tels que Julien Clerc, Lambert Wilson ou Julie Depardieu, comment se sont déroulés les échanges avec ces personnalités ?

 Julien MARTINEAU : Je suis un admirateur de Lambert Wilson depuis longtemps : au cinéma, au théâtre ou au concert comme lors de sa magnifique prestation avec l'ONCT dans Lélio ou le retour à la vie de Berlioz.

Lambert organisant lui-même un festival, il a de suite répondu présent avec Bruno Fontaine, pianiste, compositeur et directeur musical de génie.
Quant à Julie Depardieu, nous nous étions rencontrés à Radio France. Son amour de la musique classique nous a permis de mener à bien la création d'un merveilleux conte musical de Thierry Huillet sur un texte de Clara Cernat dont la première représentation sera donnée le 10 juillet.

Cette première édition est très ambitieuse dans sa programmation, quels sont vos objectifs de fréquentation ?

Yvan CASSAR : Il faut que le public vienne nombreux car créer un nouveau festival de nos jours, c'est un immense travail qui demande du courage. Il s'agit de quelque chose de nouveau et d'important, qu'il faut saluer et j'espère que nous aurons un maximum de toulousains parmi nous, notamment pour la grande soirée du 16 juillet à la Prairie des Filtres. J'espère que les toulousains auront envie de partager avec nous ce grand enthousiasme afin que cette première édition soit une grande et belle réussite.

L'Association Aïda soutient le Festival de Toulouse, comment s'est construite cette relation ?

Yvan CASSAR : Pour ma part, je retiens le soutien historique de l'Association Aïda en faveur de l'Orchestre. N'étant pas un artiste toulousain, je suis très reconnaissant de l'œuvre et de la réussite de cette association que j'ai pu découvrir au travers de mes multiples expériences avec l'orchestre. Dès mes premières années avec Michel Plasson et Claude Nougaro, Aïda nous a soutenu avec un enthousiasme et une détermination très importante pour nous, artistes. Il est fondamental que des personnes issues du tissu économique soutiennent la culture ; nous avons besoin de culture, d'artistes et merci aux mécènes d'Aïda de participer à cela. Cela prend tout son sens aujourd'hui avec la création de ce nouveau festival, après une période difficile pour les artistes et l'ensemble du secteur culturel. Je trouve exceptionnel que des personnes soutiennent cette démarche après les difficultés connues ces derniers mois.

Julien MARTINEAU : La relation avec Aïda a commencé par une rencontre lors d'un concert que je donnais avec l'ONCT avec la création du 1er concerto de Raffaele Calace. Vincent Lauga, délégué général d'Aïda, m'avait proposé dans le cadre du mécénat solidaire d'Aïda de rencontrer des personnes en reconversion professionnelle. Au cours de la préparation de cette rencontre, nous avons parlé du Festival de Toulouse, de ses aspirations à rendre la musique classique, le jazz, les musiques du monde accessibles au plus grand nombre en lui associant notamment de la pop. L'ONCT étant au cœur de la programmation du festival, la vision commune de partager au plus grand nombre la passion de la musique a amené Aïda et le Festival de Toulouse a travaillé de concert !

La recherche de mécènes est un enjeu important pour l'équilibre budgétaire de cette première édition, comment s'articule votre offre de mécénat ? Plus généralement, quel regard portez-vous sur le mécénat d'entreprise ?

Yvan CASSAR : Nous sentons de la ferveur de la part des publics, des mécènes et des équipes. Il est très important de communier entre artistes et publics, il ne faut jamais omettre que nous, les artistes, sommes fragiles et il est très important d'être ensemble et de chercher à fédérer le plus grand nombre autour de projets d'excellence. Ce rapprochement entre les acteurs artistiques et économiques est vraiment essentiel et nous aide à avoir un meilleur monde.

Julien MARTINEAU : Notre offre de mécénat propose à la fois des actions de valorisation et de visibilité à nos mécènes. De la présence de leur logo sur nos supports de communication, à l'organisation de cocktail autour d'un concert pour leurs clients/partenaires, le champ des possibles est vaste. Le mécénat d'entreprises dans la période actuelle est devenu indissociable de l'organisation de grands événements culturels. Et c'est évidemment une grande chance qu'autant de grandes entreprises implantées à Toulouse portent un tel intérêt à la culture et en particulier à la musique. Et Aïda en est l'aboutissement !

Un dernier mot ?

Yvan CASSAR : Venez nombreux ! Nous avons tellement envie de réussir cette première édition. Du 8 au 24 juillet, tout le monde est le bienvenu pour prendre du plaisir et notamment le samedi 16 juillet, pour cette soirée exceptionnelle dans un lieu unique au bord de la Garonne avec beaucoup de surprises et d'artistes. J'espère que les toulousains auront autant de plaisir à venir nous applaudir et à nous soutenir que nous en avons pris à concevoir ce magnifique projet. Merci de nous permettre de pouvoir rêver ensemble !

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