Startupper 2018 : l'idée fait-elle la startup ?

L'entrepreneuriat séduit de plus en plus les Français. À l'occasion de la sortie en kiosque du Startupper ce 19 septembre, le guide des startups de la région toulousaine, la Tribune Toulouse organisait une table ronde sur les secrets de fabrication d'une startup. Contrairement aux idées reçues, l'idée ne détermine pas forcément le succès d'un projet.
Débat autour des secrets de fabrication des startups au Quai des Savoirs.

Créer sa startup est un rêve partagé par de plus en plus de Français. Ainsi, 37% de la population envisagent d'entreprendre un jour selon un sondage OpinionWay réalisé en amont du 23e Salon des Entrepreneurs de Paris en 2016. La même étude montre que parmi les 18-29 ans, six jeunes sur dix envisagent de lancer leur startup. La Tribune a tenté de percer les secrets des startups qui ont réussi à l'occasion d'une conférence-débat organisée à Toulouse ce lundi 18 septembre lors de la Mêlée numérique. Contrairement à ce que l'on pourrait penser d'emblée, ce n'est pas l'idée qui conditionne la destinée d'une jeune société.

"L'idée, c'est seulement 5% du projet de la startup, estime Benjamin Böhle-Roitelet, fondateur de l'accélérateur toulousain Ekito. Il arrive que nous recevions parmi les candidatures pour entrer à Ekito, des dossiers de startups concurrentes qui ont eu la même idée en même temps. Ce n'est pas l'idée qui permet de faire la différence sur le marché mais la capacité à l'exécuter".

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Benjamin Böhle-Roitelet, fondateur d'Ekito (Crédit : Rémi Benoit).

Même constat pour Frédéric Leclef, directeur général délégué de Lyfpay, application de paiement mobile :

"Il m'a fallu six ou sept idées avant de trouver la bonne pour lancer ma société. L'important est plutôt de savoir quel problème on va résoudre. Il faut que le produit s'adapte à l'usage de l'utilisateur. Il faut aussi être capable de répondre à la promesse qu'on avance, si ce n'est pas le cas on se fait rapidement décrédibiliser sur les réseaux sociaux".

Alice de Casanove, responsable innovation chez Airbus DS complète : "Ce qui compte, ce n'est pas l'idée mais le problème qu'on a identifié. L'idée peut évoluer, le problème reste".

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Frédéric Leclef, directeur général délégué de Lyfpay (Crédit : Rémi Benoit).

C'est la raison pour laquelle, JVF agency a décidé d'inverser le processus de création d'une startup. L'agence installée à La Cantine à Toulouse crée des startups à la demande de PME et de grands comptes. "Nous partons du marché et nous allons dans les entreprises pour connaître leurs besoins et lancer des sociétés qui y répondent", explique Bastien Ingweiller, PDG de JVF agency.

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Alice de Casanove en charge de l'innovation chez Airbus Defence and Space (Crédit : Rémi Benoit).

De son côté, Nadia Pellefigue vice-présidente de la Région Occitanie en charge de l'Innovation insiste sur l'importance de l'accès au marché dans la réussite : "Même avec les meilleures idées, les startups régionales peuvent se faire doubler par d'autres sociétés qui avancent plus vite. D'où l'importance d'avoir un écosystème régional d'accompagnement des startups performant". Pour rappel, selon l'Insee le taux d'échec des startups est de 49% après cinq ans...  beaucoup d'abandons n'étant pas comptabilisés puisque certains projets meurent avant même que les statuts ne soient déposés.

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