Compétitivité des entreprises : les nombreux dispositifs pour financer la R&D

La R&D représente l’une des principales voies de compétitivité et de pérennité pour les entreprises. De nombreux dispositifs peuvent leur permettre de financer cette activité, mais tous ne sont pas connus. Décryptage.

Si l'auto-financement constitue la part la plus importante des investissements de recherche et développement des entreprises françaises (24 milliards d'euros sur les 33,7 dépensées globalement par les entreprises en 2012 en R&D), cette activité coûteuse et risquée nécessite souvent d'en passer par des sources de financement externe.

Le dispositif le plus connu est le Crédit d'impôt recherche, qui permet de déduire jusqu'à 30 % des montants investis en R&D des impôts de l'entreprise, les PME et jeunes entreprises innovantes bénéficiant de surcroît d'une restitution immédiate de ces sommes.

Parallèlement, les startups bénéficiant du statut de Jeune entreprise innovante, destiné aux jeunes PME  investissant dans la R&D, bénéficient d'allègements fiscaux en fonction des montants investis.

De son côté, Bpifrance propose plusieurs dispositifs d'aide au développement de l'innovation, sous forme de prêts à taux zéro, remboursables en cas de succès de la commercialisation du produit développé.

Pour sa part, le Conseil régional de Midi-Pyrénées propose le Contrat d'appui innovation, destiné à soutenir les efforts de R&D des entreprises régionales.

Les aides européennes et "capital-risqueurs"

L'Europe peut également verser des subsides, via divers programmes, dont Horizon 2020, listés sur le site Cordis. Ces aides généralistes peuvent être complétées par des fonds fournis via des investisseurs sectoriels, notamment dans l'aéronautique (par exemple Airbus Group Ventures) ou la santé, ainsi que dans les domaines scientifiques, via les outils de financement de l'Agence nationale de la recherche pour l'amorçage de projets ou les recherches collaboratives.

De même, les entreprises membres d'un pôle de compétitivité peuvent être financées par le Fonds unique interministériel, dans le cadre de projets collaboratifs labellisés par le pôle. Outre les grands investisseurs publics, l'entreprise peut faire financer tout ou partie de sa R&D via des fonds privés, notamment les capital-risqueurs, qui présentent d'autres atouts.

"Ils apportent aussi un réseau et du conseil", souligne Aymeric Dugray, directeur général de l'entreprise Antabio (voir interview ci-dessous). Mais, pour les jeunes entreprises, ces fonds sont difficiles à convaincre. Il est souvent préférable d'en passer par le "love money", le crowdfunding et les business angels. Reste, pour l'entrepreneur, à trouver les bonnes sources de financement pour son activité. Une aide externe, comme celles proposées par la CCI régionale ou Madeeli, peut accélérer le processus, à moins de disposer de l'expertise nécessaire en interne.

Trois questions à Aymeric Dugray, directeur général d'Antabio


Comment s'est développée l'activité R&D d'Antabio ?

Développer des médicaments coûte cher et prend beaucoup de temps. Depuis notre création, en 2009, nous avons réussi à lever environ 8 M€, par prise de capital (via des business angels), subventions, avances remboursables et prêt participatif - via une levée de fonds sur Wiseed. Le plus difficile pour nous a été d'amorcer la pompe. Le crowdfunding nous a alors été précieux, pour les 300 000 € que nous avons récupérés, parce que cela nous a permis d'emprunter plus auprès de Bpifrance et parce que cela a attiré un business angel qui a investi chez nous puis racheté la holding créée par Wiseed.

Avez-vous fait appel à d'autres sources de financement ?

Nous avons également fait appel au Wellcome Trust, un fonds « charity » spécialisé dans le domaine de la santé, qui nous a apporté 4 M€ en deux ans. Et nous profitons également du Crédit impôt recherche.

Quels sont les points-clés pour obtenir ces financements ?

Il faut savoir se vendre pour attirer un investisseur. Et mettre en avant les capacités d'anticipation de l'équipe. Les investisseurs s'intéressent plus aux personnes qu'à la technologie, qui peut connaître des déboires. Ils s'assurent donc que l'équipe en place a la capacité de rebondir. Il faut savoir appréhender tous les scénarii catastrophe qui peuvent survenir et la manière d'y faire face

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