Hundred Miles : des caravanes à l'américaine made in Albi

Basée à Albi, l'entreprise familiale Hundred Miles fabrique des mini-caravanes en forme de goutte d'eau appelées "Teardrop", un concept né dans les années 30 en Californie. Laura Ballario et son père André, co-dirigeants de la société, se sont lancés dans la fabrication de leur propre modèle "My Drop" et comptabilisent déjà une quinzaine de commandes. Reportage.
Laura Ballario et son père André ont créé Hundred Miles, une entreprise de mini-caravanes à l'américaine fabriquées à Albi.
Laura Ballario et son père André ont créé "Hundred Miles", une entreprise de mini-caravanes à l'américaine fabriquées à Albi. (Crédits : Rémi Benoit)

"Mes parents aiment beaucoup les États-Unis. Nous avons fait plusieurs voyages en famille là-bas et nous avons découvert le produit sur les routes. Lors de notre dernier road-trip, nous sommes même allés visiter une usine de caravanes Teardrop", raconte Laura Ballario, jeune entrepreneuse de 28 ans. Après avoir obtenu un BTS design d'espaces, puis une licence de conductrice de travaux, poste qu'elle a occupé pendant trois ans, Laura a travaillé chez un architecte d'intérieur où elle était chargée de projets, du croquis jusqu'au suivi de chantier. Alors que cette dernière désirait monter sa propre entreprise, elle a finalement décidé de s'associer à son père André, ex-dirigeant de la société de chalets Ballario, cédé en 2009.

 "Il y a un passé familial dans le bois et la fabrication. Mon père avait une société qui existait depuis trois générations et qui faisait des portails de garages, des volets et des chalets en bois pour les campings et villages de vacances. Il me poussait depuis plusieurs années à monter quelque chose avec lui et j'attendais d'être prête. Nous nous sommes finalement décidés sur ce projet de caravane et c'est un peu le mélange de ces éléments qui nous a mené là", explique la dirigeante.

Le modèle de mini-caravanes My Drop

Cette caravane est un projet familial avant tout./ (Crédits : Rémi Benoit)

La course aux salons pour présenter leur modèle

C'est en décembre 2017 que les Albigeois commencent à réfléchir sur leur projet, en collaboration avec le designeur Patrick Sarran (le frère ainé du chef étoilé Michel Sarran). "Mon père travaillait avec lui quand il avait sa société. Il lui avait dessiné un modèle qui avait très bien marché, donc il avait confiance en lui", se souvient l'entrepreneuse. Plusieurs mois de travail plus tard, les premiers prototypes de la "My Drop" voient le jour, avant la création de l'entreprise baptisée "Hundred Miles".

Pas plus grande qu'une camionnette et d'un poids inférieur à 750kg, la "My Drop" (4,35m de longueur, 1,90m de largeur et 1,87m de hauteur) se tracte comme une remorque et ne nécessite aucun permis spécial. À l'intérieur, on peut retrouver un couchage double et une table ronde ainsi qu'un plancher escamotable (en option). La partie extérieure arrière est équipée d'une glacière, d'un évier, et d'un coffre qui se trouve sur la partie avant. Pour le moment, la caravane n'est disponible qu'en rouge et beige pour la somme de 13 900 euros.

L'intérieur de la caravane My Drop

La chambre peut se transformer en pièce à vivre facilement./ (Crédits : Rémi Benoit)

Une fois leur création prête en fin d'année dernière, Laura et André ont écumé les petits et grands salons à travers la France pour présenter leur propre modèle de caravane Teardrop.

"Les deux plus gros salons que nous avons fait étaient le SVDL (Salon du Véhicule de Loisirs) du Bourget, puis un salon professionnel (le Sett, Salon des équipements et techniques du tourisme) à Montpellier pour essayer de trouver des revendeurs et aussi des loueurs. Les trois premières commandes ont été signées sur ce dernier", révèle Laura Ballario.

L'arrière de la caravane My Drop

Une véritable cuisine aménagée se trouve à l'arrière de la caravane./ (Crédits : Rémi Benoit)

Une quinzaine de commandes enregistrées

Suite à ces événements, Hundred Miles a pu concrétiser plusieurs devis auprès d'une majorité de professionnels. Mais c'est grâce à un reportage télévisé et aux réseaux sociaux que l'entreprise a surtout gagné une visibilité conséquente.

"La vidéo a explosé au niveau des vues et nous avons eu énormément de contacts, nous ne nous y attendions pas trop ! Pour l'heure, nous avons une quinzaine de commandes enregistrées", se réjouit la patronne.

Depuis mars dernier, les deux associés ont implanté leur unité de production dans la zone de Jarlard (Albi), où leurs trois salariés (menuisiers, ébénistes) fabriquent les mini-caravanes (dont l'âme du panneau en PVC est réalisée à partir de bouteilles en plastique recyclées) qui nécessitent une centaine d'heures de travail par produit.

"Pour l'instant, ce n'est pas nécessaire que nous embauchions plus. Nous avons prévu de construire 70 unités sur les 18 premiers mois, mais nous souhaitons produire une centaine d'unités par an à terme. Lorsque nous aurons ce rythme de croisière, il faudra embaucher", annonce André Ballario.

La fabrication de la My Drop

Aucun recrutement n'est prévu à court terme par l'entreprise./ (Crédits : Rémi Benoit)

Les premières livraisons arriveront fin mai et les premiers clients à recevoir les "My Drop" seront des campings, dont celui d'Albirondak à Albi. La structure a prévu de louer une caravane pour une utilisation statique et une en itinérant. Et bien que pour l'instant les commandes ne sont destinées qu'à des clients français, Hundred Miles est actuellement en négociation avec des contacts en Belgique et en Espagne.

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Commentaires 3
à écrit le 26/04/2019 à 15:06
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Bravo les Balario. C'est pas vrai. On peut très bien travailler en famille, la preuve chez moi. Continuez , en peut-on avoir confiance de plus qu'en son père ou sa fille. Bravo! Gil de Madagascar. je serai bientôt à Albi

à écrit le 19/04/2019 à 5:46
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Travailler avec un parent direct est souvent un defi a terme. Le conflit de generation est systematique, surtout dans le Sud-ouest ou le sang reste chaud et on aime la castagne.

le 20/04/2019 à 8:32
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Tant qu'on a pas d'insomnies et qu'on delire pas a 5 heures du matin, ça va, ca va.

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