Airbus recycle ses avions dans des meubles haut de gamme

Deux salariés d'Airbus ont eu l'idée de réutiliser des pièces d'avion pour créer du mobilier design : fauteuil avec un nez d'A350, tables basses à partir de hublots, luminaires conçus avec des bielles... Les fondateurs du projet A piece of sky espèrent vendre 2 000 produits dès cette année à des tarifs haut de gamme.
La designeure nantaise Christelle Doutey a créé un fauteuil avec un nez d'avion d'A350.
La designeure nantaise Christelle Doutey a créé un fauteuil avec un nez d'avion d'A350. (Crédits : Rémi Benoit)

Des morceaux d'avion dans votre salon. C'est l'idée développée par deux salariés d'Airbus au sein du Bizlab à travers le projet A piece of sky. Anaïs Mazaleyrat (en poste à la transformation digitale) et Jérémy Brousseau (service qualité de l'A350) ont décidé de réutiliser des pièces aéronautiques pour créer du mobilier haut de gamme. "22 prototypes existent à ce jour grâce à des collaborations avec 11 designers", décrit Jérémy Brousseau.

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Les fondateurs du projet A piece of sky ont fait appel à 11 designers pour imaginer le mobilier (Crédits : Rémi Benoit).

La designeure nantaise Christelle Doutey a ainsi imaginé un fauteuil en utilisant un nez d'avion d'A350. "Cette pièce avait été mise au rebut pour non-qualité. Il est aussi fréquent que lors des essais de vol, la configuration de l'appareil change et des chutes de pièces sont disponibles", poursuit Jérémy Brousseau. Ce fauteuil sera mis en vente entre 7 000 et 8 000 euros à partir de la mi-avril lors du lancement du site de e-commerce.

"D'autres produits seront vendus entre 800 et 1 000 euros car on peut les fabriquer en petite série. Par exemple, à partir des dizaines de hublots d'un appareil, il est possible de fabriquer des tables basses", ajoute-t-il.

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Hublot transformé en table basse (Crédits : Rémi Benoit).

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Bielle transformée en luminaire (Crédits : Rémi Benoit).

Dans la même veine, la designeure Camille Chardayre a conçu des luminaires à partir de bielles. "Ce sont des bras articulés que l'on coupe en deux pour les transformer en lampes. On les a également intégrés à des étagères. Il faut savoir qu'il y a une centaine de bielles sur un avion", décrit-elle. Les créateurs ne devraient pas manquer de matières premières sachant que "12 000 avions vont arriver en fin d'activité dans les 20 prochaines années", fait remarquer Anaïs Mazaleyrat. Les porteurs du projet espèrent vendre 2 000 produits cette année avec une livraison prévue à partir de janvier 2020.

Un créneau très porteur

Les entrepreneurs toulousains sont loin d'être les seuls sur le créneau. Depuis une dizaine d'années, l'entreprise tarbaise Tarmac Aerosave a mis en place une filière permettant de valoriser 92% de la masse de l'appareil en envoyant les pièces détachées (électriques, métalliques, textiles, etc) vers les filières de recyclage. Fin 2018, la société a annoncé un partenariat avec Aero Design pour réutiliser les pièces nobles non prises en charge auparavant et les transformer en mobilier. De même, aux États-Unis, la société Moto Art réutilise les ailes de Boeing pour fabriquer des bureaux design. Du côté du projet porté par Airbus, ce sont uniquement les pièces du géant européen qui seront utilisées.

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Commentaire 1
à écrit le 28/03/2019 à 13:57
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Ce sont des matériaux de qualité et par ailleurs plus ils seront achetés chers et moins les clients seront tentés de les jeter après. Longue vie et prospérité à cette intelligente entreprise. Bravo.

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