Salon Siane : Numix, avec sa réalité virtuelle, séduit les grands industriels pour la formation

Installée non loin d'Albi, la PME Numix, présente au Salon Siane 2023 à Toulouse, engrange les contrats pour créer des logiciels sur-mesure de réalité virtuelle pour les grands comptes industriels. Ces derniers y voient un moyen de mieux former leurs collaborateurs et relancer leur marque employeur. L'entreprise de la tech vient même de décrocher un contrat pour créer une formation en réalité virtuelle dédiée à la maintenance de véhicules hydrogène, tout en faisant ses premiers pas à l'export, en Suisse. Les détails.
Numix veut devenir une référence sur la formation nouvelle génération dans l'industrie avec sa technologie de réalité virtuelle.
Numix veut devenir une référence sur la formation nouvelle génération dans l'industrie avec sa technologie de réalité virtuelle. (Crédits : Numix)

Pour sa première participation au salon industriel du Siane, qui se tient à Toulouse jusqu'au 19 octobre, son stand fait des heureux. Casque de réalité virtuelle sur la tête, ils sont nombreux à se présenter sur le stand de l'entreprise albigeoise Numix pour tester l'un des scénarios créés de toutes pièces par ses 15 salariés. Cela va de la manipulation de déchets, à celle d'un aluminium fondu à très haute température, la manipulation d'un câble électrique ou bien jusqu'au travail de détection d'une fuite de gaz sur la voie publique.

« La réalité virtuelle est intéressante quand elle nous permet de réaliser des actions que nous ne pouvons pas faire dans la vie réelle pour s'exercer. Notre technologie permet ainsi d'apprendre de ses erreurs quand on est un technicien et cela permet de réduire les risques une fois sur le terrain », commente Jeff Sebrechts, le co-dirigeant de Numix.

Fondée en 2015, la PME n'était pas destinée initialement à ce marché à en croire les dires de son cofondateur, qui a travaillé auparavant huit ans dans l'univers des jeux vidéo. Ce studio de création numérique souhaitait au départ se concentrer sur la création d'une offre de digital Learning. « Nous sommes nés au début des casques VR. Mais nous avons participé, et remporté, un concours de l'innovation d'Enedis en proposant un serious game avec de la réalité virtuelle », raconte le dirigeant. Depuis, la réalité virtuelle compose la majorité de son activité et Numix compte dépasser le million d'euros de chiffre d'affaires en 2023.

La réalité virtuelle très demandée ?

Preuve de l'intérêt du concept, grâce à sa technologie nommée DeepTwin, l'entreprise innovante vient de remporter un important marché avec le fournisseur pour les industries aéronautique et automobile, Constellium. « L'idée est de revoir en profondeur la formation des techniciens dans l'industrie métallurgique. Nous avons créé des scénarios en réalité virtuelle pour travailler et se former aux risques liés au métal liquide, l'aluminium pour ce qui concerne Constellium », détaille Jeff Sebrechts. Depuis, ce serious game a été déployé dans 11 pays où est présent l'industriel, dans quatre langues différentes et dispose de 60 casques VR pour former ses salariés.

Mais cette innovation a un coût non négligeable pour les industriels : rien que le développement du logiciel sur-mesure peut aller de 20.000 à 250.000 euros pour les projets les plus poussés. Une facture à laquelle il faut ajouter l'achat de l'équipement et la mise à jour éventuelle, régulière ou non, du logiciel. De fait, seuls les grands groupes et ETI dans une moindre mesure peuvent se permettre un tel investissement. Ainsi, Numix compte parmi ses clients Airbus, EDF pour la formation sur la maintenance des barrages hydroélectriques, Enedis pour l'entretien du réseau électrique ou encore Vinci Énergies et des acteurs du monde ferroviaire, pour ne citer que ces exemples.

« Il y a beaucoup d'appels d'offres en cours actuellement pour s'équiper en réalité virtuelle. Les entreprises savent désormais très précisément ce qu'elles veulent en la matière. Il y a encore trois à quatre ans, elles étaient dans une phase d'acculturation avec des petits projets et la demande de preuves de concept pour y voir leur intérêt à s'en équiper », estime l'entrepreneur, présent au salon Siane pour décrocher davantage de contrats avec des acteurs locaux voire régionaux.

En pleine tendance nationale de réindustrialisation, couplée à une attractivité des métiers de l'industrie par toujours au rendez-vous, Numix estime que ses solutions contribuent à améliorer la marque employeur de ses clients confrontés à des difficultés de recrutement.

Cap sur l'hydrogène

Actuellement, l'entreprise qui a investi récemment dans ses propres locaux à Marssac-sur-Tarn dénombre une quarantaine de clients, plus ou moins réguliers. Et malgré de belles perspectives, Numix souhaite conserver « une croissance contrôlée », elle qui s'est toujours auto-financée depuis ses débuts et qui ne veut pas dépasser les 20 salariés. « Nous nous voyons plus comme une agence qu'une startup. 80% de notre chiffre d'affaires c'est du sur-mesure », estime Jeff Sebrechts.

L'entreprise albigeoise va d'ailleurs créer de toute pièce une formation en réalité virtuelle dédiée à l'hydrogène, dans le cadre d'un appel d'offres remporté auprès de l'université Champollion d'Albi. « En consortium avec une autre entreprise, nous allons concevoir des modules de formation en réalité virtuelle sur les métiers de l'hydrogène, et notamment la maintenance de véhicules à hydrogène », précise le dirigeant, qui vise une livraison courant 2024. Ce projet s'inscrit dans le cadre de la démarche Genhyo, portée par le conseil régional d'Occitanie, qui consiste à adapter les formations du CAP au doctorat pour faire émerger des talents régionaux sur l'hydrogène.

Par ailleurs, la PME dit s'être dotée d'une vraie stratégie de développement à l'international pour les années à venir. En ce sens, elle vient de décrocher un premier contrat en Suisse, avec Services Industriels de Genève en développant un serious game dédié à la détection de fuites de gaz sur la voie publique. Étant un marché qui se développe beaucoup par les recommandations, nous espérons que ce premier pas en Suisse, débouchera sur d'autres collaborations par la suite, conclut le cofondateur.

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