À Toulouse, YesYes teste son concept d'atelier boutique pour le reconditionnement des smartphones

Forte du succès de son premier atelier-boutique dédié au reconditionnement des smartphones à Caen, YesYes vient d'ouvrir une nouvelle implantation à Toulouse. Ce bond en avant dans une grande ville apparaît comme un véritable test pour l'enseigne qui souhaite redorer l'image des produits reconditionnés. Si cette deuxième ouverture répond aux attentes, un centre de formation pour former les techniciens et un réseau de boutiques pourraient voir le jour en France à court et moyen termes. Les détails avec son cofondateur, David Mignot.
À Toulouse, le spécialiste du reconditionnement de smartphones YesYes vient d'ouvrir un second atelier boutique.
À Toulouse, le spécialiste du reconditionnement de smartphones YesYes vient d'ouvrir un second atelier boutique. (Crédits : YesYes)

À Toulouse, se joue peut-être le début d'une success story. C'est en tout cas ce qu'espère l'entreprise normande YesYes. Cette dernière vient d'ouvrir une boutique de 400 m2 en plein coeur de Toulouse, rue de la Pomme, depuis la mi-juillet. « Toulouse doit venir confirmer notre modèle, avant d'ouvrir d'autres points de vente dans un second temps ailleurs en France », souligne David Mignot, le cofondateur de YesYes, avec son associé Christophe Perrin.

Depuis sa création en 2017, YesYes se positionne comme un acteur français du reconditionnement du multimédia avec un certain standard en terme de qualité, le tout en vendant en direct les smartphones et autres appareils électriques reconditionnés (iPad, MacBook ou PlayStation) via son site internet.

« Seulement, nous avons toujours laissé le choix à nos clients de venir récupérer directement leur téléphone à l'atelier, à Caen. Il s'est avéré que de plus en plus de personnes venaient sur place car ils étaient certainement curieux et intéressés de voir d'où venait leur futur téléphone. De fait, l'atelier est devenu une boutique mais il n'était pas pensé pour », se souvient l'entrepreneur.

Fort de cet engouement, YesYes a fait le choix de lancer son concept d'atelier boutique à Caen dès le mois de janvier 2022, avec un local dédié. « Finalement, cette notion d'atelier boutique est venue à nous (...) Dans un secteur où le professionnalisme n'est pas toujours au rendez-vous, les consommateurs ont besoin que nous leur apportions de la confiance et de la qualité alors que le reconditionnement attire de plus en plus », ajoute-t-il. En plus d'un coin exposition des produits et vente, les implantations de Caen et Toulouse disposent d'un atelier de reconditionnement, visible par les clients, ainsi d'une zone de stockage pour gérer les flux de marchandises.

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Être à l'équilibre fin 2023

L'ancien directeur général de Sony Mobile (de 2011 à 2015) et son associé, ancien directeur commercial de la même entité, semblent ainsi avoir eu le bon flair. « Sur la boutique de Caen, nous avons eu un chiffre d'affaires en 2022 du double de ce que nous attendions pour cette première année d'ouverture », souligne David Mignot qui ne souhaite pas préciser le chiffre d'affaires de cette boutique qui permet d'employer 15 salariés.

En comparaison avec cette ville de 100.000 habitants, les attentes commerciales autour de celle de Toulouse sont donc bien plus fortes. « Si c'est une réussite, nous ouvrirons Bordeaux, Strasbourg ou encore la zone sud-est entre Lyon, Nice et Avignon. Une décision sera prise en 2024 », projette l'entrepreneur, qui a de grandes ambitions commerciales sur la période novembre-décembre, « là où tout se joue », selon lui.

Pour financer ses deux premières ouvertures d'ateliers boutiques, non sans risque économique, YesYes s'est offert un tour de table d'environ trois millions d'euros. Le conseil régional de Normandie, la Caisse d'Épargne Normandie, les fonds à impact Inco  et Famae sont ainsi entrés au capital de la jeune entreprise.

YesYes, qui a réalisé un chiffre d'affaires de six millions d'euros en 2022, a promis à ses nouveaux actionnaires d'atteindre l'équilibre à la fin d'année 2023. Pour ce faire, la jeune pousse vise un chiffre d'affaires entre huit et dix millions d'euros. « Dans ce secteur, faire du volume, et donc du chiffre d'affaires, c'est facile. Le plus difficile pour tous les acteurs de ce marché est d'être rentable. BackMarket, qui est sur un modèle légèrement différent du nôtre, ne l'est toujours pas », commente le dirigeant.

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Une académie YesYes dans les cartons

Pour tenter de se démarquer dans ce secteur très concurrentiel, en plus d'une garantie de deux ans sur les smartphones reconditionnés, YesYes promet un sourcing 100% français pour ses produits à l'origine. L'entreprise normande, qui récupère environ 30.000 téléphones chaque année, profite notamment d'un partenariat avec l'opérateur Orange pour récupérer dans ses stocks les portables repris dans les boutiques du groupe. De plus, les particuliers, tout comme les entreprises, ont la possibilité de vendre directement leur matériel à YesYes.

Au total, la société emploie actuellement 45 personnes pour gérer à l'année ces milliers de smartphones. Pour étoffer leurs équipes quand cela est nécessaire, David Mignot et Christophe Perrin misent sur La Mission Locale pour recruter des jeunes de moins de 26 ans éloignés de l'emploi. « Nous voulons redonner le goût du travail à ces jeunes. YesYes est un projet environnemental et social », justifie le premier. Dans les prochains, le duo d'associés envisage d'ouvrir une académie, particulièrement pour former leurs futurs techniciens de reconditionnement, un métier nouveau pour lequel les formations sont inexistantes.

Ce centre de formation aura pour vocation d'alimenter le réseau d'ateliers boutiques espéré par YesYes, une douzaine au total en France. L'enseigne espère ainsi devenir le réseau référent en France sur le reconditionnement des smartphones et pourquoi pas que les ventes physiques dépassent celles de son site internet. Pour le moment, les ventes en boutique n'ont pas dépassé celles du site, mais avec l'ouverture à Toulouse cela pourrait être rapidement le cas, se projette David Mignot.

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