Sanofi : toujours pas de décision pour Toulouse, la direction joue l'apaisement

La direction du groupe pharmaceutique Sanofi propose une pause dans le conflit qui l'oppose aux chercheurs de Toulouse et Montpellier. Les syndicats restent mobilisés contre le plan de restructuration annoncé en juillet. Le dialogue devrait reprendre le 9 janvier.
Depuis 5 mois les salariés de Sanofi demandent des précisions sur l'avenir du site de Toulouse

La direction du groupe pharmaceutique Sanofi propose une pause dans le conflit qui l'oppose aux chercheurs de Toulouse et Montpellier. Les syndicats restent mobilisés contre le plan de restructuration annoncé en juillet. Le dialogue devrait reprendre le 9 janvier.

Le 5 juillet dernier, la direction de Sanofi a annoncé un plan de restructuration du groupe pharmaceutique menaçant 914 emplois, dont 600 à Toulouse. Depuis 5 mois les salariés du site toulousain, accompagné par ceux du site de Montpellier se mobilisent pour sauver la recherche, et les emplois, multipliant les manifestations et les opérations médiatiques. En cette fin d'année, aucune décision n'a été prise par la direction, laissant les salariés dans l'attente. "Nous n'obtenons aucune réponse sur le devenir du site. Certains salariés sont effondrés", raconte Pascal Delmas, représentant de l'intersyndicale à Toulouse.

Tentative d'apaisement

Cette semaine, la direction du laboratoire pharmaceutique a tenté d'apaiser ses salariés. Elias Zerhouni, le patron de la R&D, a adressé un message aux collaborateurs du site Sanofi de Toulouse : "Je suis conscient que, depuis le 5 juillet, les mois qui viennent de s'écouler ont été difficiles et éprouvants. Tant par l'incertitude que par l'incompréhension et la colère générées par ces annonces. Vous êtes en attente d'informations et de réponses ; nous comprenons que nous nous devons de vous les apporter dans les meilleurs délais et dans le respect du processus social démarré avec vos représentants du personnel", écrit-il.
"Cela ne va rien apaiser du tout, peste Pascal Delmas. Sanofi n'a aucune raison valable d'externaliser la recherche. Le groupe a une marge de bénéfices exceptionnelle qui lui permet de financer la recherche."

Toulouse, toujours dans l'incertitude
Aucune réponse concrète n'a été donnée par la direction de Sanofi sur l'avenir de la recherche à Toulouse. Dans son message, Elias Zerhouni précise : "Nous nous sommes engagés à ce que Toulouse garde à terme une vocation scientifique et technologique. Nous avons ainsi le souhait de rechercher et d'évaluer toutes les options pour le site et ses activités, conjointement avec les acteurs locaux et nationaux, et sommes prêts à prendre le temps nécessaire pour le faire. Nous souhaitons travailler en ce sens avec les partenaires sociaux : nous leur proposerons un cadre de travail dès la mi-janvier dans un esprit de dialogue et de concertation." Le prochain CCE doit en effet avoir lieu le 9 janvier. Pas de quoi rassurer les syndicats : "Quand on pose la question de savoir si une option maintenant la recherche et l'emploi à Toulouse existe, nous n'avons pas de réponse. Cela veut dire que cette option n'existe pas" conclut Pascal Delmas, qui considère que "Monsieur Zerhouni est payé pour que l'externalisation de la recherche se fasse. C'est son boulot, qu'on nous le dise clairement."

Suite de la mobilisation

Il n'est pas certains que les "Jeudis de la Colère" se poursuivent à la rentrée. "La mobilisation s'est affaiblie, reconnaît le représentant syndical, mais la détermination est intacte. Ces derniers temps, les salariés sont moins sortis car les objectifs en terme de travail devaient être atteints avant la fin de l'année." De nouvelles formes de mobilisation pourraient voir le jour, sans plus de précision pour le moment.

Sophie Arutunian
©photo Rémi Benoit

En savoir plus:

Plusieurs élus et parlementaires demandent aujourd'hui dans une déclaration commune des clarifications sur les intentions du groupe pharmaceutique au sujet du site Toulousain:

"Voilà maintenant six mois que nous savons que le site de Toulouse peut être concerné par le plan de restructuration de SANOFI. Mais au bout de six mois nous ne connaissons toujours pas les intentions exactes de la direction du groupe.

Nous sommes passés d'une déclaration désagréable sur l' « écosystème toulousain » et la volonté de fermer le site, à des annonces affirmant que le site de Toulouse n'était pas concerné, pour finir sur la déclaration de M. Lajoux devant la Commission des Affaires Sociales de l'Assemblée Nationale qui indique que rien n'était tranché.

Il est temps, grand temps, d'apporter de la clarification.

D'abord en direction des salariés et de leurs représentants. Si, comme c'est vraisemblable, ils sont concernés par le plan, il faut leur donner les détails et engager une négociation digne de ce nom. Il n'est pas possible de se masquer derrière un « comité Théodule» pour retarder la transparence envers les salariés.

Ensuite en direction des élus locaux. Notre ville a des atouts, notre région aussi. Nous avons formulé des exigences claires :

  • ‐ le refus des suppressions de postes

  • ‐ la volonté que SANOFI reste à Toulouse, en particulier en lien avec le développement de l'Oncopôle

  • ‐ l'exigence que l'effort de SANOFI en matière de recherche dans notre pays ne baisse pas

    Nous sommes prêts à prendre toute notre part dans la réflexion sur le site de Toulouse en organisant en urgence une concertation avec les salariés, la direction et les acteurs locaux.

Pierre Cohen, Maire de Toulouse
Pierre Izard, Président du Conseil Général de Haute‐Garonne Martin Malvy, Président de la Région Midi‐Pyrénées

Gérard Bapt
Christophe Borgel
Monique Iborra
Catherine Lemorton
Martine Martinel
Députés de la Haute‐Garonne

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