Mobilisation pour l'emploi, plusieurs milliers de personnes manifestent à Toulouse

À l'appel de la CGT, entre 2.500 (selon la police) et 9.000 personnes (selon les syndicats) ont manifesté ce mardi 9 octobre à Toulouse. Il s'agit de la première mobilisation syndicale depuis l'arrivée du gouvernement socialiste au pouvoir. Sur le plan local, les syndicats SUD et FSU ont rejoint l'appel de la CGT pour la reconquête industrielle. Des salariés de Sanofi, d'Air France et de Thales étaient notamment dans le cortège.
Entre 2500 (selon la police) et 9000 personnes (selon les syndicats) ont manifesté ce mardi 9 octobre dans les rues toulousaines.

« Pour nos emplois, les salaires, le service public, la reconquête industrielle et la protection sociale », pouvait-on lire sur la banderole en tête du cortège, au départ de Compans-Caffarelli, ce mardi 9 octobre. Entre 2.500 (selon la police) et 9.000 personnes (selon les manifestants) avaient répondu présent à l'appel lancé par la CGT.

Parmi les manifestants, les salariés de Sanofi étaient au premier plan. « Ce n'est pas dans nos habitudes d'être dans la rue, admet Sandie Caubère, 40 ans, chercheure depuis 17 ans pour Sanofi. Nous ne sommes pas uniquement là pour la défense de nos emplois mais pour l'avenir de la santé en France ».

Des emplois menacés à Thales

Quelques mètres derrière les manifestants de Sanofi, Athéna Lartigue est venue représenter Thales Services, dont 130 postes sont menacés à Toulouse. « Nous sommes en conflit avec la direction depuis 13 mois », rappelle la déléguée syndicale de la CGT. A côté d'elle, Arnaud Dupont s'inquiète pour l'avenir de Thales Avionics : « La fabrication des produits A320 a déjà été délocalisée à Singapour, nous craignons que la situation se reproduise pour l'A330 et l'A340... Contrairement au dossier Sanofi, l'Etat dispose de leviers d'intervention pour inverser la politique industrielle du groupe. Il manque une volonté politique ».

On comptait également parmi les manifestants une vingtaine de salariés d'Airbus. « C'était important d'être solidaire, indique Patrick Brisset, 45 ans, ajusteur-monteur. Une récession se profile et un jour l'aéronautique n'échappera pas à la crise ».

« En 5 ans, le site Bosch de Rodez a perdu 700 emplois »
De nombreuses entreprises de la région Midi-Pyrénées et du Sud-ouest étaient représentées dans le cortège, telles que 3A Coop, Pilpa, Air France ou Bosch... Dominique Ginisty est salarié chez Bosch à Rodez : « En 5 ans, notre site a perdu 700 emplois et compte aujourd'hui 1.700 salariés alors que le chiffre d'affaires du groupe augmente chaque année... Les départs à la retraite ne sont pas remplacés et l'entreprise recourt aux intérimaires pour pallier le manque d'effectif. »

Des fonctionnaires de La Poste ou du Conseil général manifestaient également aux côtés des salariés du privé. « Je suis facteur depuis 35 ans et je gagne aujourd'hui 1.600 euros net par mois, explique Jean-Marc Raynaud, 55 ans. Ce salaire ne correspond pas à l'inflation du coût de la vie. » Ce syndiqué de la CGT dénonce aussi la réduction du nombre de fonctionnaires grâce aux remplacements par des jeunes en CDD.

SUD et FSU ont rejoint la mobilisation à Toulouse
À Toulouse, les syndicats SUD et FSU ont rejoint l'appel départemental de la CGT. « Je suis assistante sociale et suis donc en première ligne quand les entreprises ferment, notamment dans le secteur du BTP », témoigne Nadine Gout, 36 ans, adhérente du syndicat SUD Collectivité territoriale.

Selon Gisèle Vidallet, secrétaire générale de la CGT en Haute-Garonne, plus de 10.000 emplois seraient menacés en Haute-Garonne : « Nous devons nous battre pour la reconquête industrielle. Des entreprises toulousaines comme Freescale ou Molex ont disparues alors qu'elles étaient viables... » La CGT pointe également le manque de moyens dans les entreprises publiques telles que La Poste ou les hôpitaux.

Premier mouvement syndical depuis l'alternance politique
La manifestation organisée aujourd'hui est le premier mouvement syndical depuis l'alternance politique en mai 2012. « La CGT continue de porter les exigences des salariés quel que soit le gouvernement, insiste Gisèle Vidallet. Nous prenons en compte les déclarations d'Arnaud Montebourg mais au-delà des discours, le dossier Sanofi n'est toujours pas réglé. Pour l'instant, le gouvernement est davantage à l'écoute du Medef. »

Pendant la manifestation, des militants du Front de gauche, du Parti communiste français et du NPA distribuaient des tracts. Des élus sont venus apporter leur soutien, à l'instar de Pierre Lacaze, conseiller municipal Front de gauche à Toulouse et Charles Marziani, vice-président du Conseil régional et membre du PCF. « Ce n'est pas une manifestation contre le gouvernement mais nous voulons qu'il prenne les bonnes mesures, précise Charles Marziani. Nous soutenons cette mobilisation syndicale afin de contrebalancer la pression qu'exerce le Medef sur le gouvernement. »

Hugues-Olivier Dumez
© photo Rémi Benoit

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