Début septembre, Frédéric Cuvillier, ministre des Transports, remettait en cause les différents projets d'infrastructures en raison des économies à réaliser. La LGV Bordeaux-Toulouse était ainsi menacée. Devant cette situation, plusieurs acteurs économiques de la région se sont mobilisés pour défendre un projet qui permettrait selon eux de répondre à la crise. C'est dans cette optique qu'un colloque sera organisé le 13 novembre prochain à Toulouse autour du thème "Bordeaux-Toulouse-Narbonne à grande vitesse : quels impacts sur l'économie du Sud-Ouest européen?" Il réunira des acteurs économiques et politiques de Midi-Pyrénées, Aquitaine et Languedoc-Roussillon et permettra également d'échanger sur les conséquences de l'arrivée de la LGV dans d'autres métropoles françaises.
Selon Didier Gardinal, président de la CCI de Midi-Pyrénées, "la LGV, c'est du business, c'est de la dynamique, c'est de l'économie". Pour lui, il est essentiel de mettre en place un véritable marketing territorial pour mettre en avant les atouts de la région et pour défendre les retombées économiques qu'engendrerait ce
projet.
Jean-Louis Chauzy, président du Conseil économique, social et environnemental de Midi-Pyrénées, explique ainsi que "le ratio du retour sur investissement serait de l'ordre de 4,5, bien supérieur à Paris-Marseille". Pour lui, la LGV Bordeaux-Toulouse n'a de sens que si elle se prolonge jusqu'à Narbonne. "Cela n'aurait pas de sens que Toulouse, 4e ville française, soit un cul de sac, explique ainsi Jean-Louis Chauzy. C'est ce combat pour l'interconnexion qui nous rend crédible." Le prolongement jusqu'à Narbonne permettrait en effet un rapprochement avec Barcelone au sud et l'Italie à l'est.
Un financement public-privé envisageable
Alors que la ligne Tours-Bordeaux est financée à hauteur de 423 M€ par la Région, 415 M€ par le Conseil général et 235 M€ par la métropole toulousaine, Jean-Louis Chauzy ne veut pas exclure un partenariat public-privé pour le financement du tronçon Bordeaux-Toulouse. "Il faut accepter des modes de financements innovants dans le mesure ou les collectivités et l'État ne pourront plus le faire", assure Jean-Louis Chauzy. Les présidents du Ceser et de la CCIR ne se montrent d'ailleurs pas inquiets concernant les critères techniques ou financiers du projets mais appellent à "une cohérence et une cohésion de tous les acteurs".
Du côté de la Fédération régionale des travaux publics, ce projet serait une véritable bouffée d'oxygène dans un contexte délicat pour a profession qui fait face à "des milliers de pertes d'emplois, à un vrai manque de visibilité et à un chiffre d'affaires en baisse", rappelle Bruno Cavagné. "La liaison Bordeaux-Toulouse, c'est 4 Md€, Toulouse-Narbonne, c'est 3 Md€. Ce sont des chantiers énormes. En France, nous avons besoin de projets d'entretien du patrimoine et de grands projets structurants. Et cela en fait partie."
Les grandes dates
Si le projet de LGV Toulouse-Bordeaux est maintenu, la déclaration d'utilité publique devrait tomber en 2014. Le tracé définitif sera validé début 2013 et les travaux devraient débuter en 2017. Toulouse pourrait alors accueillir le TGV dès 2022. "La liaison Toulouse-Narbonne pourrait elle voir le jour entre 2027 et 2029, ajoute Jean-Louis Chauzy. Nous ne pouvons pas faire plus vite mais il est impératif d'être prêt dès maintenant."
Paul Périé
© Rémi Benoit
En savoir plus :
www.eurosud-transport.com
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