Manifestations demain contre l'austérité : Freescale présente dans le cortège toulousain

Cinq syndicats (CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires) ont répondu à l'appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui a appelé ce mercredi à une journée d'action européenne contre les mesures d'austérité. Les salariés de l'entreprise toulousaine Freescale défileront à Toulouse sous la bannière « non à la fermeture de Freescale ». Selon la CGT, 821 emplois sont menacés.
L'usine Freescale à Toulouse fermera le 30 juin prochain


« Nous continuons à penser que toutes les conditions sont réunies pour que l'usine ne ferme pas » déclare Didier Zerbib de la CGT Freescale. L'arrêt de l'usine de semi conducteurs (ex-Motorola) a été annoncé en avril 2009 au motif que l'unité était obsolète. Mais depuis, le calendrier n'a cessé d'être repoussé. Cette fois cela semble être définitif : le 30 juin prochain, 821 personnes seront licenciées. La direction parle d'elle de 200 personnes seulement sans solution, les autres arrivant en fin de carrière ou étant en formation longue. « Les salariés seront payés jusqu'en 2013 » affirme Denis Blanc, le directeur de l'usine.

Cas particulier

La particularité du cas Freescale, c'est que l'usine tourne à plein régime. 600 intérimaires ont été embauchés depuis juillet 2011. C'est pour cette raison que le président du conseil général de Haute-Garonne pierre Izard, le sénateur PS Bertrand Auban et la conseillère générale Zohra El Kouacheri, ont écris à Nicolas Sarkozy pour lui demander d'intervenir. Pour Bertrand Auban, l'unité de production n'est pas obsolète : « 8000 pièces sont fabriquées chaque semaine, on nous dit que c'est pour créer des stocks avant la fermeture...il y a donc des imbéciles pour stocker des pièces obsolètes ? ». Sur les soupçons de délocalisation dans une zone à bas coûts, Denis Blanc est catégorique : « Il ne s'agit pas de ça. Nos produits ne correspondent plus aux demandes du marché, c'est tout. Par ailleurs nous ne fermons pas puisque 500 emplois en Recherche et Développement sont maintenus à Toulouse».

Pertes et profits

Le groupe Freescale dont le siège est basé à Austin, au Texas, a enregistré 410 millions de dollars de perte en 2011. En revanche, l'unité de production toulousaine a dégagé 18 M€ de bénéfices. Des chiffres difficiles à exploiter selon Denis Blanc : « ils ne sont pas révélateurs de notre réelle activité. Notre unité n'est qu'un maillon dans la chaine de production, nous ne fabriquons pas de produits finis donc nous ne vendons rien. Il s'agit d'un bénéfice forfaitaire que nous sommes obligés de déclarer. » Du coté de la CGT comme de Bertrand Auban, il ne fait nul doute que les ordres viennent des Etats-Unis et que les raisons qui motivent la fermeture sont uniquement financières.

Sophie Arutunian

© photo Rémi Benoit

En savoir plus
Le cortège pour la manifestation contre l'austérité partira mercredi matin à 10h00 place Arnaud Bernard à Toulouse. Les salariés de Freescale partiront à 09h30 du site de Basso-Cambo.

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