Restrictions d'eau en Haute-Garonne. Les agriculteurs ne veulent pas être les seuls accusés

Alors que le comité de concertation eau de Haute-Garonne maintient ses restrictions d'eau, les agriculteurs redoutent un manque à gagner sur leurs récoltes et estiment avoir déjà fait beaucoup d'efforts.
L'arrosage des cultures est pour l'instant interdit deux jours par semaine en Haute-Garonne.

Alors que le comité de concertation eau de Haute-Garonne maintient ses restrictions d'eau, les agriculteurs redoutent un manque à gagner sur leurs récoltes et estiment avoir déjà fait beaucoup d'efforts.

Ce matin, le comité de concertation eau de Haute-Garonne s'est de nouveau réuni à la préfecture. Pour l'instant, les restrictions d'eau en cours depuis le 23 août ne vont pas être aggravées. Celles-ci concernent les prélèvements à usage agricole sur la Garonne, sa nappe d'accompagnement, le canal Saint-Martory et tous les petits cours d'eau non réalimentés. Concrètement, ils sont interdits à raison de deux jours par semaine.

En effet, selon la préfecture, « les dernières pluies et la baisse des prélèvements agricoles ont apporté un court répit et éloigné provisoirement le risque de franchissement du seuil d'alerte renforcée sur la Garonne ». Toutefois, les restrictions d'eau être alourdies la semaine prochaine en raison du retour attendu de la chaleur. « Les mesures continueront à être adaptées en fonction de l'évolution de la situation », assure-t-on du côté de la préfecture. Plusieurs raisons expliquent la situation actuelle. Le manque de pluie et les fortes chaleurs des dernières semaines qui facilitent l'évaporation d'une part, mais aussi le peu de neige et la faible pluviométrie de cet hiver.

Conséquences pour l'agriculture
Cette situation inquiète les agriculteurs. Pour Guillaume Darrouy, secrétaire départemental des "Jeunes agriculteurs" en Haute-Garonne, ce sont surtout le soja et le maïs semence qui vont subir des pertes car ils se sèment plus tard et ont encore besoin d'être très irrigués. « On estime qu'il y aura 20 à 30 % de perte au moment de la récolte. » Mais la situation n'est pas alarmante pour les autres, « pour qui le maïs est déjà presque mûr. La casse est limitée grâce à la pluie des derniers jours. »

Le manque d'eau dans le grand Sud-Ouest ne fait pas réagir que les agriculteurs. France nature environnement (FNE) Midi-Pyrénées dénonce la monoculture du maïs irrigué, très gourmande en eau. Pour Rémy Martin, président de FNE Midi-Pyrénées, c'est un « non sens agronomique ». L'association a écrit une lettre à la ministre de l'Écologie Delphine Batho le 20 août dernier dénonçant « une agriculture irraisonnée qui assèche le Sud-Ouest ».

« Nous avons fait beaucoup d'efforts », estime quant à lui Guillaume Darrouy qui pointe du doigt l'industrie mais aussi les collectivités territoriales « qui continuent d'arroser des fleurs ou des pelouses de stades ». Pour remédier au problème de manque d'eau, récurrent chaque été, il relaie l'idée de créer des ressources artificielles, des réserves puisées dans les cours d'eau l'hiver, pour être utilisée l'été. Pour Rémy Martin au contraire, il faut avant tout arrêter d'épuiser le territoire. « Nous avons asséché les zones humides, arraché les haies qui retenaient l'eau, et imperméabilisés des zones avec du béton », s'insurge-t-il.
En attendant de trouver une solution à ce débat, la prochaine réunion du comité eau Haute-Garonne à la préfecture aura lieu en fin de semaine prochaine.

Sophie Arutunian
©Rémi Benoit

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