70% des cadres de Midi-Pyrénées travaillent à Toulouse : force ou faiblesse ?

L'APEC a présenté aujourd'hui aux institutionnels et entreprises de Midi-Pyrénées son étude "attractivité territoriale et emploi cadre en 2013" qui présente les atouts et faiblesses de la région en matière d'emploi cadre. Principaux enseignements de cette étude : Midi-Pyrénées est la 2e région de France en nombre de cadres (130 000 dans le secteur privé), mais une majorité écrasante d'entre eux (70%) sont ingénieurs R&D à Toulouse.
Jean-Sébastien Fiorenzo, Apec


Quand on parle d'emploi cadre en Midi-Pyrénées, on parle forcément d'aéronautique, de R&D et de Toulouse. En effet, 70% des 130.000 cadres de Midi-Pyrénées travaillent à Toulouse, majoritairement dans la R&D aéronautique. C'est l'exception midi-pyrénéenne. En Aquitaine, par exemple, les secteurs d'activité des cadres sont plus diversifiés et mieux répartis entre le commercial et l'informatique.

Pour Jean-Sébastien Fiorenzo, responsable des relations entreprises de l'Apec, Midi-Pyrénées a plusieurs atouts : sa démographie, son secteur aéronautique, sa R&D, et ses perspectives positives en matière d'emploi cadre (entre 9.800 et 11.000 cadres devraient être recrutés en 2013 en Midi-Pyrénées). En revanche, l'enclavement du territoire, le fort taux de chômage (10,4%) et le déséquilibre entre Toulouse et le reste de la région font partie selon lui des "faiblesses" de Midi-Pyrénées.

Toulouse, unique bassin d'emploi cadre de la Région ?

"70% des cadres midi-pyrénéens travaillent à Toulouse, 5% à Tarbes et 4% sur Albi et Montauban, décrit Jean-Sébastien Fiorenzo. Toulouse est le seul bassin d'emploi cadre de la région." Un autre chiffre vient appuyer ce constat : 8 offres de l'Apec sur 10 concernent la Haute-Garonne.

Par ailleurs, Toulouse se situe à la 3e place des aires urbaines comptant le plus de cadres des fonctions métropolitaines (CFM), c'est-à-dire les cadres chefs d'entreprise dans les fonctions à haute valeur ajoutée (recherche, conception, culture, gestion, etc.) "En tant que berceau de la construction aéronautique et spatiale, Toulouse favorise la concentration de métiers stratégiques sur ce segment. 24% des offres concernent des postes d'ingénieurs, alors que c'est 16% au niveau national", complète Jean-Sébastien Fiorenzo. Un chiffre qui pourrait malgré tout s'atténuer au cours des prochaines années puisque les programmes phares d'Airbus, tel que l'A350, sont terminés.

"Il faut ouvrir les champs du possible. Montrer aux cadres que des postes intéressants existent en région, qu'il y a des opportunités à creuser", encourage le spécialiste de l'Apec. L'association vient d'ailleurs de signer une convention avec la CCI du Tarn pour orienter les cadres sur ce territoire : "La CCI du Tarn cherche des repreneurs d'entreprises."

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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