Les 40 qui font Toulouse (1/7) : la French Tech

Ce sont les personnalités les plus influentes de Toulouse. Chefs d'entreprise, élus, chercheurs, décideurs ou entrepreneurs, ils marquent de leur action la vie économique de Toulouse. Ils sont réunis dans un trombinoscope inédit par La Tribune Toulouse. Premier volet : la French Tech.
Benjamin Böhle-Roitelet, Bruno Gutierres, Philippe Coste, Bertrand Serp

Philippe Coste, Directeur délégué French Tech Toulouse

Philippe Coste

©photo Rémi Benoit

Philippe Coste, c'est un sourire charmeur en toutes circonstances, même quand il dit du mal de quelqu'un. Et ça lui arrive, parfois. Car il y a deux ans, il a été propulsé sur la scène toulousaine en devenant directeur général délégué de French Tech Toulouse. Une mission à haut risque, tant l'écosystème du numérique à Toulouse est dispersé. C'est d'ailleurs l'une des principales difficultés auxquelles il a dû faire face à la tête du collectif toulousain. "C'est à la fois la faiblesse et la force de notre dossier : notre diversité. Il y a à Toulouse et dans sa région une multiplicité d'acteurs dans le numérique. Il a fallu dépasser la bataille d'ego pour fédérer tout le monde autour d'une ambition commune", dit-il sobrement, laissant entendre que certains ne lui ont pas facilité la tâche. Né en Martinique en 1969 - "une année formidable si j'en crois Gainsbourg" -, Philippe Coste est aujourd'hui le directeur des opérations d'innovation du réseau Epitech France. Titulaire d'un DESS intelligence artificielle et robotique de l'université toulousaine Paul Sabatier, il a été, dans une ancienne vie, entrepreneur et membre de la direction d'une société industrielle. C'est en 2007 qu'il contribue à l'implantation de l'école d'informatique Epitech à Toulouse. Geek optimiste, Philippe Coste est convaincu que "tous les secteurs connaîtront l'ubérisation, sans exception", et qu' "il faut prendre cela à bras-le-corps de façon positive".
French Tech 2017
En 2017, le directeur général délégué de la  French Tech souhaite reconduire les actions menées en 2016 pour les startups locales, avec un accent sur l'accompagnement à l'international, l'aide à la levée de fonds et la mixité dans le numérique. Un des temps forts de l'année sera l'accueil par trois accélérateurs toulousains d'entrepreneurs internationaux dans le cadre du French Tech Ticket. Pour le moment, il avoue ne pas savoir si l'événement Human in Tech, dont la première édition s'est déroulée en septembre 2016, sera reconduit. "Nous sommes en train de faire le bilan, et il est plutôt satisfaisant", assure-t-il néanmoins.

Benjamin Böhle-Roitelet, fondateur d'Ekito

Benjamin Böhle-Roitelet

©photo Rémi Benoit

Dans la French Tech toulousaine, il est celui qui souffle à l'oreille de Toulouse Métropole. Benjamin Böhle-Roitelet, 39 ans, est non seulement (et avant tout) fondateur et dirigeant de l'accélérateur Ekito, mais il est également chef de projet du futur Creative District de Toulouse. Missionné par Jean-Luc Moudenc (président de Toulouse Métropole) et Bertrand Serp (vice-président en charge de l'Innovation), il a pour objectif de rassembler au centre-ville plusieurs dizaines de startups dans les secteurs de l'entertainment, du jeu vidéo, de l'animation, et de l'edtech. Précédemment, il avait déjà été choisi par la collectivité pour mener le projet "pépinières et accélérateurs" dans le cadre du schéma économique de la métropole. C'est encore lui qui est derrière le Laboratoire des Usages, outil de civictech développé par Toulouse Métropole, qui a choisi Ekito et Mélanie Tisné-Versailles pour animer la structure. Figure montante de la French Tech Toulouse en 2015 au moment de l'inauguration du Grand Builder - à l'époque, Axelle Lemaire est venue en personne inaugurer le bâtiment qui abrite Ekito -, il est devenu en quelques années un incontournable de la dynamique toulousaine en matière de startups.
Accélérateur privé
Ekito est un accélérateur privé, qui recrute des startups et les fait grandir en prenant une participation au capital. Ce concept, Benjamin Böhle-Roitelet l'expérimente depuis plus de dix ans. En 2004, jeune diplômé en mathématiques financières, il part de l'hypothèse que l'innovation a besoin d'être accompagnée différemment pour accéder au marché. Au fil des années, le chef d'entreprise passionné d'art et de création contemporaine affine cette hypothèse : "Il ne s'agit pas d'accompagner via du mentorat mais de co-construire sur le modèle de Company Builder : validation de l'idée, définition du business model, constitution de l'équipe, financement, accès au marché." Ekito accélère les startups et les projets disruptifs mais accompagne aussi les grands groupes. L'accélérateur a été sélectionné dans le cadre du French Tech Ticket pour accueillir dès janvier 2017 des startuppeurs étrangers.

Bertrand Serp, vice-président de Toulouse Métropole
en charge de l'économie numérique

Bertrand Serp

L'ambition de Bertrand Serp, 51 ans, est de faire de Toulouse "une ville ouverte et intelligente" ("open" et "smart" peut-on lire dans le schéma économique de la Métropole). Proche de Jean-Luc Moudenc, ce militant Les Républicains (soutien de François Fillon) a été nommé vice-président de Toulouse Métropole en charge de l'Économie numérique et robotique en 2014. Il est également conseiller délégué à la Mairie de Toulouse en charge du Numérique et de l'innovation. Un thème qu'il connaît puisqu'il était déjà conseiller délégué en charge des TIC de 2001 à 2008. Homme de réseaux, Bertrand Serp a fait toute sa carrière à Toulouse. Diplômé de TBS en 1996, il a monté en 2010 l'agence de  communication publique Public Partner, toujours active selon lui, mais dans laquelle il est moins investi, faute de temps.
2017, année de déroulement des projets
Bertrand Serp se félicite d'avoir contribué à l'obtention du label French Tech Toulouse
(renouvelé en 2016), à la participation de la Ville rose aux réseaux thématiques French Tech, ainsi qu'à la mise en place d'une stratégie "smart city". "Nous avons permis des avancées importantes en matière de smart city, avance-t-il, car la précédente municipalité [dirigée par le PS Pierre Cohen, NDLR] ne s'était pas emparée de ce sujet." Après la définition d'une stratégie avec le schéma économique de la Métropole, 2016 est "l'année des expérimentations" et 2017 sera "celle du déroulement des projets", dit-il. Parmi eux, la création d'un creative district au centre-ville de Toulouse, consacré aux startups de l'animation et du jeu vidéo. Également très mobilisé sur la thématique de l'open data, le Toulousain est président d'Open Data France depuis 2014 et travaille à ce titre en étroite collaboration avec le cabinet d'Axelle Lemaire, qu'il juge "très performante dans son travail". Candidat aux législatives de 2017 en Haute-Garonne, Bertrand Serp assure pourtant n'avoir "aucun plan de carrière" et souhaiter seulement "faire progresser les idées du numérique et de l'innovation".

Bruno Gutierres, directeur du Bizlab d'Airbus

Bruno Gutierres

©photo Rémi Benoit

Il est chez Airbus sans être chez Airbus. Bénéficie des moyens de la multinationale en travaillant en mode startup. Bruno Gutierres, directeur du Bizlab (accélérateur de startups et projets internes d'Airbus) a l'allure décontractée et la poignée de main chaleureuse. Il explique que le fil rouge de son parcours, c'est la rupture : "J'ai souvent été là où on fait bouger les lignes." Ancien étudiant de TBS - "à l'époque, c'était Sup de co" -, titulaire d'une licence économie, il a monté deux sociétés pendant ses études. "La première était une société de vente de vêtements en cuirs personnalisés. La deuxième était une plateforme d'échanges Internet, qui n'a pas beaucoup marché... C'était l'après-minitel rose et Internet buggait trop !", raconte-t-il. Après plusieurs années chez Air France Cargo puis chez Airbus (en charge des vols commerciaux des Beluga), Bruno Gutierres est depuis un an le directeur du Airbus Bizlab, qui accueille actuellement sa deuxième "saison" de startups. Il a à coeur de communiquer sur les résultats de ce tout jeune accélérateur corporate. "La compétition entre les accélérateurs de startups est mondiale. Une startup qui a un vrai potentiel n'aura aucun problème à être financée et hébergée. Elle va choisir l'incubateur qui lui apporte le plus, et c'est normal. Il faut donc communiquer sur les résultats concrets."
Quels résultats ?
Sur la saison 1 du Bizlab, quatre startups sur cinq ont entamé une collaboration avec Airbus et trois sur cinq ont levé des fonds. "Ce doit être la chance du débutant ! C'est un ratio exceptionnel", sourit Bruno Gutierres. Concernant les projets en interne, "70 % des projets sont en phase de développement chez Airbus", un chiffre énorme qui ne devrait pas se maintenir : "Petit à petit, nous allons durcir la sélection et ce ratio va inévitablement diminuer." À noter que si les Bizlab de Toulouse et de Hambourg ont de bons résultats, celui de Bangalore a connu quelques difficultés au démarrage, notamment pour attirer les entrepreneurs sur la plateforme. Enfin, le Bizlab d'Airbus recevra, au titre du French Tech Ticket, deux entrepreneurs étrangers à partir de janvier 2017.

--> L'intégralité du trombinoscope est à lire dans l'édition Toulouse de La Tribune actuellement en kiosques et en version PDF ici <--

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