À Toulouse, les Atsem expriment leur malaise avant la rentrée scolaire

Plusieurs dizaines d'agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) ont profité de la journée de rentrée du personnel éducatif de la Ville de Toulouse, lundi 27 août, pour manifester leur mécontentement. Les syndicats Sud et CGT estiment qu’il y a un manque de personnel pour combler les absences. De son côté, la municipalité argue qu'elle ne peut combler entièrement l'absentéisme.
La mairie de Toulouse recense près de 1 000 Atsem pour plus de 550 classes de maternelle.
La mairie de Toulouse recense près de 1 000 Atsem pour plus de 550 classes de maternelle. (Crédits : Reuters)

À quelques jours de la rentrée scolaire, les Atsem (pour agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, ndlr) chargés d'assister les professeurs en classe, ont exprimé leur malaise sur leurs conditions de travail. Soutenus par les syndicats Sud et la CGT, plusieurs dizaines d'entre-eux ont manifesté lundi 27 août devant le Centre des congrès Pierre Baudis.

Au même moment, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et son adjointe en charge de l'éducation, Marion Lalane de Laubadère s'adressaient aux agents de la Ville qui officient dans les écoles maternelles et primaires, dont les Atsem.

Ces derniers, à travers leur mobilisation, ont voulu mettre en avant le manque d'effectifs, notamment au niveau des remplacements. Actuellement, la mairie de Toulouse recense près de 1 000 Atsem pour plus de 550 classes de maternelle, soit quasiment deux Atsem par classe. Sachant que la loi oblige les municipalités à disposer d'un Atsem par école, la Ville rose est au-dessus de la norme légale.

Les syndicats veulent davantage de remplaçants

Alors, pourquoi les syndicats jugent que la mairie de Toulouse manque-t-elle d'Atsem dans ses écoles ? Le problème est dû à l'absentéisme des agents estimé à 15% environ de l'effectif total. 110 Atsem sont dédiés uniquement au remplacement de leurs collègues absents. Cependant, "c'est largement en dessous des besoins", estime Marie-José, représentante du syndicat Sud collectivité territoriale.

À Toulouse, il est prévu un remplaçant par école. Cependant, la situation se complique lorsque plusieurs agents manquent à l'appel simultanément. Dès lors, des agents provenant de d'autres secteurs géographiques sont appelés en renfort.

"Pour l'agent, ça engendre une intensification du travail. On les appelle la veille au soir et tous les jours, elles sont hors de leur secteur. Elles ne peuvent organiser aucune activité pour les enfants", lâche consternée la déléguée syndicale. Les 22 agents recrutés pour la rentrée 2018 ne devraient pas suffire à pallier les difficultés selon la syndicaliste : "ils viennent pour des ouvertures de classes et remplacer des départs à la retraite".

Une charte pour améliorer les conditions de travail

"La majorité des absences sont de courte durée, souvent pour des enfants malades, et aussi des congés maternité", selon Marion Lalane de Laubadère. Si la municipalité reconnaît qu'il y a bien des problèmes, elle se dit impuissante face à de tels imprévus.

"Oui, il y a de l'absentéisme, mais nous ne pouvons pas remplacer toutes les absences au jour le jour", explique l'adjointe au maire de Toulouse en charge de l'Éducation.

Cette situation étant constatée depuis de nombreuses années, la municipalité a travaillé à l'élaboration d'une charte des métiers pour le personnel de la Ville évoluant dans le milieu éducatif. Objectif : réorganiser les services et améliorer les conditions de travail de ses agents. C'est notamment dans ce document qu'il est stipulé que chaque école maternelle doit avoir son Atsem remplaçant.

Avec cette méthode entrée en vigueur l'an dernier, "on part du postulat que si on améliore les conditions de travail des agents, on fera baisser l'absentéisme", espère Marion Lalane de Laubadère. D'autres aménagements en faveur des agents devraient être mis en place dans les écoles prochainement, comme des salles de repos.

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