Un nouveau pas vient d'être franchi après le rapprochement en 2010 des agences de voyages Afat et Selectour. Qu'attendez-vous de cette marque commune ?
Capitaliser sur la notoriété d'Afat et de Selectour pour devenir le premier réseau d'agences de voyage en France. Aujourd'hui, le groupement pèse 2,6Md€ de volume d'affaires et 25 % des parts de marché en France. Avec 1300 points de vente sous la même enseigne Selectour-Afat, nous dépasserons ainsi très largement Thomas Cook et Havas. La nouvelle identité graphique de l'enseigne sera présentée le 9 avril, elle nous permettra de gagner en visibilité.

Le secteur est durement touché par la crise. Quel bilan tirez-vous du rapprochement entre les agences Afat et Selectour ?
Cette fusion était une nécessité économique du fait de la pression de groupes européens dans le loisir (Thomas Cook et Tui) et mondiaux dans le voyage d'affaires (American Express et Carlson) dans le tourisme d'affaires. Nous dressons un bilan extrêmement positif : la mutualisation permet de faire bénéficier nos clients de prix plus compétitifs et de rationaliser nos investissements technologiques.

Quelle position adopter face à l'essor des ventes de voyages en ligne ?
Un voyageur sur deux consulte internet pour préparer son voyage. Or, nos ventes en lignes ne représentent que 5 % du chiffre d'affaires actuel. Nous avons pris du retard dans ce domaine. Pourtant, le voyage est très adapté à la vente en ligne puisqu'il s'agit d'un bien dématérialisé jusqu'à sa consommation.

Quels sont vos projets pour développer Internet ?
Un nouveau site pour l'enseigne Selectour-Afat sera créé à partir d'avril. Notre objectif est de figurer parmi les cinq principaux acteurs pour les ventes en ligne dans le secteur des voyages d'affaires et d'agrément. Contrairement à des sites comme Lastminute.com, nous pouvons déjà nous appuyer sur notre réseau d'agences physiques. L'agence vend du conseil, le site propose des prix attractifs.

Que pensez-vous d'un cluster « Tourisme d'affaires » à Toulouse ?
C'est une très bonne idée, un grand nombre de compétences existent dans ce domaine et doivent être mises en commun. Près de 55 % de notre chiffre d'affaires est réalisé grâce aux déplacements des professionnels. Bien que le cluster semble concerner prioritairement les congrès, nous souhaitons être associés et acteurs du projet.

En minorité au Conseil d'administration, le président d'AS Voyages Coopérative, François-Xavier de Boüard, a récemment démissionné de la présidence, sans renoncer à son fauteuil d'administrateur. Un prélude avant une guerre de leadership ?
Des tensions ont existé mais il s'agit de conflits internes propres au système de gouvernance d'une entreprise coopérative. Cette démission est anecdotique et ne remet pas en cause la pérennité du groupe. Cela n'a donc rien à voir avec une crise de leadership suite à la création d'une nouvelle enseigne. Bernard Vairon devient président de la Coopérative AS Voyages. La complémentarité des deux entités (AS Voyages Coopérative, à Paris, et AS Voyages Entreprise, à Toulouse) est gravée dans le marbre.

Propos recueillis par Hugues-Olivier Dumez
© Rémi Benoit