Vous présentez ImagineSpace comme la rencontre du monde du spatial avec celui de l'image : que peuvent s'apporter mutuellement ces deux secteurs ?
Il y a de nombreuses convergences entre les deux secteurs qui font face aux mêmes problématiques (stockage de l'information, optimisation des pixels, décryptage de l'image etc.). ImagineSpace met en valeur trois axes de développement. L'innovation, avec la recherche de solutions nouvelles dans le traitement d'images (les compétences développées à Angoulême en terme d'image 3D, de réalité augmentée, d'écrans tactiles, peuvent servir dans le domaine de l'observation de la terre par satellite). Ensuite il y a la vulgarisation : le talent des créateurs d'histoires du pôle image d'Angoulême (notamment spécialisés dans le jeu vidéo) sera mis au service de la transformation de données spatiales en applications ergonomiques, attractives, accessibles au plus grand nombre. Et puis il y a l'éducation. Toutes les connaissances issues de la conquête spatiale mises en image par les studios d'animation d'Angoulême pour devenir des programmes éducatifs.

ImagineSpace est un projet inventé pour l'un de vos clients, quel est l'objectif ?
En effet ImagineSpace est développé pour le compte du Conseil Général de Charente qui finance le projet. Il existe déjà à Angoulême un pôle appelé Magelis, qui regroupe 90 entreprises et 1 200 employés dans le domaine de l'image: des spécialistes des jeux vidéos, des courts métrages, de la 3D, de la production audiovisuelle etc. Le Conseil Général a souhaité encourager le développement économique et a fait appel à Aneworld pour trouver une solution innovante. Nous souhaitons créer une nouvelle activité, avec des métiers et des services nouveaux. Tout cela se concrétisera au dernier trimestre 2013 mais l'annonce sera faite officiellement au Bourget. A terme, une fondation ImagineSpace prendra le relai pour le financement. Le CNES est déjà intéressé, ainsi que les entreprises de Toulouse Mercator Océan et Téléspazio.

SmartSpace, lancée il y a six mois par Aneworld, réalise actuellement une levée de fonds. Où en est le projet ?
Nous sommes en phase de recrutement et de financement. SmartSpace réalise actuellement une levée de fonds en deux temps : 1,5 M€ d'ici mi-septembre pour concrétiser et consolider le projet, puis 20M€ un an et demi plus tard. Notre unité de fabrication de nanosatellites est toujours en discussion pour s'implanter à Bayonne, c'est en très bonne voie. L'ambition de SmartSpace est grande : devenir le premier opérateur de la démocratisation des technologies spatiales. Une branche de notre activité sera consacrée à la fabrication de nanosatellites (moins de 50kg et moins de 4M€). L'autre partie de notre travail sera de disséminer le plus largement possible les applications liées au spatial dans la grande consommation en travaillant avec des marques de luxe, des marques d'équipement sportif, dans le domaine de la robotique de service, et dans le divertissement.
Nous visons 50M€ de CA en 2018 et 100M€ après 2020.

Propos recueillis par Sophie Arutunian
©photo Rémi Benoit

En savoir plus :
Le cabinet Aneworld a été créé en 1995. Il emploie 30 consultants dans le monde entier dont 12en France. Son CA s'élève à 4,5 M€ (dont 1,5M€ en France). Laurent Husson est également le créateur du club de réflexion Toulouse Space Club.

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