C'est une "rencontre inopinée" qui a eu lieu ce vendredi matin dans les locaux de l'aéroport de Toulouse entre la direction et une centaine de salariés. "Nous avons demandé aux salariés de se rendre devant la salle où allait se dérouler une réunion du comité d'entreprise pour que la direction voit que nous avions du soutien, explique Patrick Fabriès, le secrétaire du comité d'entreprise de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Les négociations durent depuis quatre mois. Il y a beaucoup de tensions car nous ne sommes pas tenus au courant." En octobre, déjà, les salariés avaient réclamé des éclaircissements.
Une centaine de salariés est donc venue ce vendredi matin à la pêche aux informations. "L'échange a été courtois, poursuit Patrick Fabriès, mais la direction est liée par un accord de confidentialité. Elle n'a pas information, ou ne peut les communiquer." Sujets d'inquiétudes : les projets industriels et sociaux des quatre repreneurs potentiels. "D'après ce qui se passe chez eux, on peut légitimement se poser des questions, indique Patrick Gaudicheau, le délégué syndical CFDT. Lavalin a licencié 3000 personnes et Aéroport de Paris veut réduire également..."
L'intersyndicale a donc remis à la direction un préavis de grève pour la journée du vendredi 19 décembre, veille des vacances de Noël, synonyme de fréquentation importante. "Ce n'est qu'un préavis. La grève sera soumise au vote en assemblée générale en décembre en fonction des informations que nous aurons reçues, précise Patrick Gaudicheau. La direction et le comité d'entreprise ont fait ce qu'ils devaient mais nous tournons en rond. Ce préavis est un moyen de faire pression sur le gouvernement."
Du côté de la direction, on affirme comprendre les inquiétudes des salariés. "Ce préavis est une façon de montrer les craintes ressenties par rapport à un projet sur lequel ils n'ont pas d'information, déclare Jean-Michel Vernhes, le président du directoire de l'aéroport Toulouse Blagnac. Je pense qu'il y aura des nouvelles plus précises d'ici au 19 décembre et que le comité d'établissement sera consulté avec des éléments concrets."
L'aéroport de Toulouse emploie 300 salariés environ. Une grève, une veille de vacances, pourrait impacter 30 000 usagers, selon nos informations.
©photo Rémi Benoit
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