Au terme du premier trimestre 2011, le PMU a de quoi se réjouir : le chiffre d'affaires (tous paris proposés confondus) s'élève à 2,57 Md€ (dont 2,47 Md€ pour le seul hippisme), en progression de 8,3% par rapport à la même période l'an dernier. Encore faut-il nuancer ces résultats par l'apport non négligeable, depuis neuf mois, du jeu en ligne (paris sportifs et poker). « On a eu raison d'y aller, explique Laurent Vieules, directeur régional Sud Ouest du PMU, car sinon, nous aurions été marginalisés. C'est un marché qui va se développer, même si les chiffres du pari sportif ont été décevants ». En 2010, ceux-ci n'ont généré qu'un chiffre d'affaires de 44 M€, pour 10 % de parts de marché seulement.

Cause de ces résultats mitigés, « l'absence de grands événements sportifs. La Ligue 1 de football n'était pas très attractive, et les parieurs ont préféré parier sur les championnats étrangers ». Surtout, Laurent Vieules souligne les freins posés par l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), « qui a interdit les paris handicap sur le rugby : malgré la forte demande ici en Sud-Ouest, on peut parier sur l'équipe qui va gagner mais pas sur l'écart de points ! » Le rugby ne concerne encore que 6 % des mises sur Internet. Mais globalement, pas d'inquiétude : malgré une baisse des paris sportifs, « nous avons maintenu notre position, donc cela veut dire que nous avons au final gagné des parts de marché », en occupant 14 % du marché en l'espace de 9 mois. PMU compte devenir au fil des mois le numéro 3 du marché, en pariant notamment sur une offre élargie, le pari en temps réel et la vidéo live.

Mais le principal motif de satisfaction est venu de « la bonne surprise du poker en ligne, dont les résultats ont été supérieurs à nos prévisions, et qui nous a permis de toucher une cible qu'on ne connaissait pas, les jeunes urbains, en particulier les étudiants ». L'année dernière, les 6 % de parts de marché du PMU pour cette nouvelle activité ont ainsi permis de drainer 155 M€ de mises.

Pour autant, si la présence sur le Web nourrit la croissance du groupe avec 318 M€ d'enjeux déposés en 2010, le PMU n'en oublie pas les fondamentaux « avec une ouverture quasiment tous les jours d'un nouveau point de vente ». Chaque année, il s'en ouvre ainsi 500, tandis que 150 ferment, pour un total de 11.000 sites recensés en 2010. « On travaille tous les jours à densifier le réseau, explique Laurent Vieules, ainsi qu'à accroître l'offre de paris : aujourd'hui, vous pouvez parier sur des courses en France et à l'étranger, comme aux Etats-Unis, en Suède ou en Argentine ».

Dans le grand Sud-Ouest, les paris hippiques ont atteint en 2010 un total de 254,5 M€, soit une hausse de 0,7 %. Les deux paris leaders sont le Simple (30% des enjeux) et le Quinté+ (22%). En août dernier, un joueur de Nîmes a remporté la somme d'1,32 M€, et un autre une Tirelire d'1,05 M€ à Marssac sur Tarn. Un nouveau pari hippique sera lancé à la fin de l'année, disponible en point de vente comme sur iPhone et Internet. Une tirelire spéciale de 5 M€ a également été créée en avril, qui sera remise en jeu le 13 de chaque mois.

A terme, pour Laurent Vieules, l'objectif d'un chiffre d'affaires de 10 Md€, dont 1,2 Md€ sur Internet, fixé par le PDG du PMU Philippe Germond à la fin 2011 apparaît comme « raisonnable ». En 2010, il avait atteint 9,54 Md€.

Simon Castéran

En photo : dans le grand Sud-Ouest, les paris hippiques ont atteint en 2010 un total de 254,5 M€ (© Rémi Benoit)