Depuis quelques mois, Latécoère annonçait des discussions concernant un rapprochement industriel. Lors de l'annonce des résultats au 30 septembre 2011, le groupe toulousain a repoussé ses projets de rapprochement industriel à 2 ou 3 ans. Le président du directoire François Bertrand explique cette décision.

Votre groupe affiche des résultats en forte croissance*. Pourquoi avoir repoussé l'idée d'un rapprochement industriel ?
Nous étions en discussion, nous avions des objectifs. On s'était fixé une borne à la fin de l'année 2011 pour finaliser ce rapprochement. Au mois de septembre, nous avons vu cette perspective s'éloigner. Aujourd'hui, compte-tenu de la conjoncture, nous sommes convaincus que les discussions n'aboutiront pas avant la date que nous nous étions fixés. Le calendrier a été réaménagé car la priorité des constructeurs et des équipementiers est aujourd'hui de faire face à l'augmentation des cadences de production.

Le projet n'est donc plus d'actualité ?
Aujourd'hui, il n'y a plus de discussion. Notre volonté est intacte mais avec cette annonce, nous voulions indiquer aux marchés que cela ne se ferait pas à court terme. La consolidation du secteur est moins prioritaire à l'heure actuelle. C'est surtout important dans la perspective du lancement de nouveaux appareils. Or, avec les succès de l'A320neo notamment, le lancement de nouveaux avions est repoussé et la démarche de consolidation aussi.

Vous souligniez l'importance de faire face à l'augmentation des cadences. Latécoère prévoit-il de recruter ?
Nous avions lancé un plan de recrutement de 400 personnes en 2011 pour faire face au ramp-up. Cet objectif sera très certainement dépassé. Cela devrait se poursuivre l'année prochaine. Nous travaillons actuellement sur les budgets. Notre carnet de commandes représente plus de 4 années à l'heure actuelle et la croissance va se poursuivre.

Propos recueillis par Paul Périé

* Latécoère affiche un chiffre d'affaires au 30 septembre 2011, hors éléments exceptionnels, de 373,1 millions d'euros. Soit une hausse de 16,8 % par rapport à 2010. Sur l'ensemble de l'année, le groupe s'attend à une progression du chiffre d'affaires, hors éléments exceptionnels, supérieure à 10 %.