Pourquoi Latécoère change de direction. Interview du président du directoire, Frédéric Michelland

Le groupe aéronautique toulousain a annoncé hier une réorganisation de sa direction. Le directeur général Éric Gillard quitte ses fonctions. Dans le même temps, Denis Bretagnolle prend la tête de la direction industrielle et Philippe Brel celle de la direction opérationnelle. Leur mission: redresser l'entreprise. Frédéric Michelland, président du directoire de Latécoère explique les raisons de ces changements.
Frédéric Michelland, président du directoire de Latécoère

Le groupe aéronautique toulousain a annoncé hier une réorganisation de sa direction. Le directeur général Éric Gillard quitte ses fonctions. Dans le même temps, Denis Bretagnolle prend la tête de la direction industrielle et Philippe Brel celle de la direction opérationnelle. Leur mission: redresser l'entreprise. Frédéric Michelland, président du directoire de Latécoère explique les raisons de ces changements.

Pourquoi avoir créé ces deux directions au sein du groupe Latécoère ?
L'idée est de mettre en place une organisation très opérationnelle pour l'aérostructure, autour de deux grandes directions : une direction industrielle et une direction opérationnelle. Cette dernière sera en charge des contrats, de la qualité, de la relation client, du support client... Il y aura une meilleure répartition des responsabilités.

Cette réorganisation s'inscrit dans un contexte difficile pour le groupe qui affichait un résultat négatif de 80 M€ en 2013. Est-ce aussi l'une des raisons qui ont poussé le comité de direction à opérer ces changements ?
Aujourd'hui, l'enjeu important est le redressement du groupe, avec essentiellement des enjeux opérationnels dans une phase de production en série. La gouvernance de l'époque n'a pas eu l'efficacité souhaitée. Ce résultat négatif et les années précédentes nous ont conduit à mettre en place un redressement rapide. Cela fait partie du plan Boost que j'ai lancé en février, et qui doit nous permettre un redressement à l'horizon 2016. Nous visons une stabilisation de la situation en 2014. C'est un exercice de longue haleine dans une activité de contrats long terme.

Pourquoi avoir choisi ces deux profils pour prendre la tête de ces nouvelles directions ?
Nous avons fait le choix de profils très opérationnels. Denis Bretagnolle, qui a rejoint le groupe en fin d'année dernière, a une grande expérience dans différents domaines industriels comme directeur des opérations. Philippe Brel a lui une grande connaissance du secteur aéronautique dans lequel il a fait toute sa carrière d'ingénieur (Liebherr Aerospace, Zodiac). Le redressement doit se faire sur le terrain, avec des gens pragmatiques. Leur mission est de redresser l'activité. Nous avons un carnet de commandes mais nous devons faire en sorte que la croissance de l'activité soit une croissance rentable. Latécoère doit s'adapter plus rapidement à la montée en cadence et renforcer sa compétitivité. Nous devons atteindre le niveau de qualité requis dans les temps impartis.

Vous avez pris la présidence du directoire en décembre 2013. Quel bilan tirez-vous de ces six premiers mois ?
Il y a des éléments positifs. Le plan Boost a contribué à créer une dynamique d'entraînement pour les collaborateurs. Aujourd'hui, il y a une ligne directrice pour l'ensemble du groupe et chaque collaborateur est recentré sur son métier. Au niveau commercial, nous avons remporté des contrats, ce qui montre le dynamisme de Latécoère. Mais il reste encore beaucoup de travail pour atteindre nos objectifs. Il faut continuer à procéder avec méthode et nous aurons des résultats positifs.

Propos recueillis par Paul Périé
© photos DR / Rémi Benoit

En savoir plus :
L'équipementier aéronautique toulousain, Latécoère, a clos l'exercice 2013 avec un CA consolidé de 621,1 M€, en croissance de 6,9% sur l'exercice précédent. Le groupe est spécialiste des aérostructures (tronçons de fuselage et portes), des services (études, calcul, outillages...) et des systèmes d'interconnexion (câblage, meubles électriques et systèmes embarqués). Le carnet de commandes atteignait 2,58 Md€ fin 2013, grâce notamment au contrat de 1 Md€ signé avec le Brésilien Embraer pour le développement et la production des portes des nouveaux avions E-Jet E2. Cependant, le résultat net du groupe s'établissait à - 80 M€ (contre + 3,1 M€ en 2012).

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