Jacques Igalens, nouveau directeur de Toulouse Business School : "On change de capitaine, pas de cap"

Jacques Igalens, 63 ans, a effectué hier sa première journée en tant que directeur de Toulouse Business School. Cet enseignant-chercheur, ancien chef d'entreprise, spécialiste des ressources humaines, a déjà passé 15 ans au sein de l'école. Parmi ses priorités, le changement de statuts de l'établissement consulaire. Il refuse en revanche de s'exprimer sur les raisons qui l'amènent à remplacer son prédécesseur, Pierre Dreux, remercié après un an seulement à ce poste de directeur. Interview.
Jacques Igalens

Jacques Igalens, 63 ans, a effectué hier sa première journée en tant que directeur de Toulouse Business School. Cet enseignant-chercheur, ancien chef d'entreprise, spécialiste des ressources humaines, a déjà passé 15 ans au sein de l'école. Parmi ses priorités, le changement de statuts de l'établissement consulaire. Il refuse en revanche de s'exprimer sur les raisons qui l'amènent à remplacer son prédécesseur, Pierre Dreux, remercié après un an seulement à ce poste de directeur. Interview.

Vous êtes engagé depuis de nombreuses années dans le management de Toulouse Business School, d'abord à la tête de la Formation Continue, puis à la Direction de la recherche. Quel est votre sentiment aujourd'hui ?
J'ai appris ma nomination par la Chambre de commerce avec surprise. Je n'avais pas de plan de carrière, mais je suis heureux et fier de prendre les fonctions de directeur d'un établissement auquel je suis attaché. L'école doit franchir une nouvelle étape.

Pierre Dreux avait présenté en début d'année la nouvelle stratégie de TBS. Êtes-vous en accord avec la direction prise ?

L'école est comme un paquebot. On change le capitaine, mais pas le cap. La stratégie n'est pas remise en cause, mais nous allons changer quelques formulations. Par exemple, la nouvelle stratégie présente l'école comme un « Hub » : un lieu d'orientation et de réorientation. C'est une bonne analyse, mais c'est une partie seulement des fonctions de l'école. TBS n'est pas un « hub » mais un établissement d'enseignement supérieur qui forme les cadres de demain. On parle également de « rescomptable attitude ». Le fond n'est pas remis en cause mais je préfère le terme français de responsabilité comptable. Cela peut passer pour des détails, mais ça ne l'est pas.

L'école, adossée à la CCI de Toulouse, va-t-elle adopter les statuts d'association comme cela a été évoqué par votre prédécesseur ?
Le changement des statuts de l'école fait partie de mes priorités, mais la création d'une association de type loi 1901 est remise en cause. En effet, la CCI de Paris est poussée par HEC (école consulaire également, NDLR) à créer un nouveau statut d'EESC (Établissement d'enseignement supérieur consulaire) qui doit être présenté au Parlement à l'été ou à l'automne. Si ce statut est voté, nous l'adopterons car il convient mieux aux établissements consulaires (une trentaine en France). Il permet notamment de profiter des avantages d'une société commerciale pour lever facilement des fonds.

Comment gérer la rude concurrence entre écoles de commerce ?
L'école a 110 ans et l'environnement a changé, il est de plus en plus compétitif, nous sommes en face de business schools du monde entier. Les établissements fusionnent, se rapprochent. Nous n'envisageons pas de fusion avec une autre école mais je souhaite développer au maximum les partenariats à l'international. Pour aller prospecter en Chine par exemple, il vaut mieux se regrouper. Pour le moment, TBS fait partie du peloton de tête des business school françaises (le top 10). Il faut y rester et pour cela savoir tirer partie de l'environnement. Ce n'est pas pour rien si les 3 meilleures écoles sont à Paris (HEC, ESEC, ESCP Europe). Pour nous, Toulouse et Midi-Pyrénées sont des forces, de part le dynamisme économique, la puissance de la R&D, les secteurs aéronautique et spatial, et aussi la douceur de vivre.

Pierre Dreux est resté moins d'un an à la tête de TBS. Cette instabilité n'est-t-elle pas préjudiciable pour l'école en terme d'image ?

Je ne pense pas. Sans donner dans l'outrecuidance, je pense que ma présence à ce poste est plus de nature à rassurer qu'à inquiéter. Je connais l'école du sol au plafond, les directeurs des autres écoles me connaissent, et sont autant mes concurrents que mes collègues. J'ai également d'excellentes relations avec le corps professoral.

Propos recueillis par Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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