Depuis ce 31 janvier 2013, le vin de Cahors rejoint le Sud-Ouest. Après des années de rupture, l'Union interprofessionnelle des vins de Cahors (UIVC) et l'Interprofession des vins du Sud-Ouest (IVSO) viennent de signer une convention triennale de partenariat.

Preuve que la convention de partenariat est importante, la signature s'est déroulée, jeudi 31 janvier, à la préfecture de la région en présence du représentant de l'État, Henri-Michel Comet, du Conseil régional et de la direction régionale de l'Alimentation, de l'agriculture et de la forêt.

"La diversité est une richesse"
En sa qualité de "coordinateur du bassin viticole" qui s'étend en dehors de la région Midi-Pyrénées, le préfet a souligné "l'importance du geste et l'effort des deux représentants des interprofessions". Par cette démarche partagée, la désunion existant depuis plusieurs années s'achève entre les vins de Cahors et l'Interprofession des vins du Sud-Ouest.

"Nous allons jouer groupés, explique Michel Defrancès, président de l'Interprofession des vins du Sud-Ouest depuis 2007. Avec les vins de Cahors, il ne s'agit pas de perdre l'identité des vins du Sud-Ouest. La diversité est une richesse mais elle devient un handicap si elle n'est pas gérée correctement".
Pour comprendre les raisons de la discorde passée, le coprésident des vins de Cahors Jean-Marie Sigaud explique que "des personnalités médiatiques ont pu permettre au vin de cette région de vivre longtemps en autarcie". En 2008, l'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire avait affirmé sa "volonté de rapprocher les interprofessions", rappelle Michel Sallenave, directeur régional de l'Alimentation, de l'agriculture et de la forêt. En vain, visiblement, puisqu'il a fallu l'intervention, aujourd'hui saluée, du préfet du Lot Bernard Gonzalez en poste depuis 2011. Il est qualifié de "médecin" par Jean-Marie Sigaud qui décrit une interprofession qui était à "l'état de survie".

Mariage de raison
Le coprésident des vins de Cahors se dit "satisfait" de ce partenariat. Il précise que ce ralliement présente "un certain intérêt économique" pour la profession viticole. "L'appellation Sud-Ouest a perdu du volume mais a gagné en valeur", estime Michel Defrancès. Avec un chiffre d'affaires de 6 M€ en 2012 et 3 millions d'hectolitres, les vins du Sud-Ouest réunissent 5.000 producteurs auxquels s'ajoutent désormais les 400 des vins de Cahors.

Au sein de cette interprofession sont regroupées 1.000 caves de particulier, une vingtaine de caves coopératives et autant de négociants. Le bassin viticole s'étire sur 50.000 hectares, il rassemble 17 appellations d'origine protégée (AOP), 23 indications géographiques protégées (IGP). A titre d'exemple, ce sont des IGP Côtes de Gascogne en blanc (Gers), l'AOP Fronton, le Gaillac ou bien l'Armagnac. Par ailleurs, 180.000 à 200.000 hectolitres de vin sont distillés chaque année pour la production de cette eau de vie.

Avec la marque "Sud-Ouest" imaginée par les Conseils régionaux de Midi-Pyrénées et d'Aquitaine, les acteurs de la profession viticoles espèrent engranger de nouvelles marges financières.

Kevin Figuier
© Kevin Figuier