Astrium Toulouse : 7 satellites en cours d'assemblage

EADS Astrium Satellites recevait ce vendredi la presse dans son unité de production de Ramonville Saint-Agne. L'occasion de présenter les prochains satellites de télécommunications qui seront lancés cette année, et de se pencher sur les perspectives commerciales qui attendent l'entreprise dans un secteur « très concurrentiel » et qui voit le marché européen investi par l'industrie spatiale américaine.

Dans la vaste salle blanche d'Intespace, une ancienne filiale du CNES rachetée en 2003 par EADS Astrium, sept satellites sont actuellement en cours d'intégration. Parmi eux, Yahsat 1A et 1B, Asta 1N, Express AM4, Arabsat RC et Atlantic Bird 7 seront lancés cette année et placés en orbite géostationnaire, à 36.000 km de la Terre. « Nos satellites font principalement de la télédiffusion, note Jean-François Charrier, le directeur marketing et relations institutionnelles d'Astrium Satellites. Mais nous sommes assez fiers d'avoir livré l'année dernière le premier satellite qui fournit l'accès à l'Internet haut débit, le plus puissant qu'on ait construit. » Lancé en décembre dernier, KA-Sat « offre à 100 % de la population européenne un accès haut débit en complément de la fibre optique, dont nous savons qu'elle n'est pas déployable partout ».

A l'instar des cinq satellites qui seront lancés cette année, KA-Sat fait partie de la famille des Eurostar, une gamme de plateformes modulables livrables 2 à 3 ans après la signature du contrat. L'actuelle génération des E3000 compte aujourd'hui 21 satellites Eurostar en orbite depuis mars 2004. Leur prix varie entre 100 à 200 M€ par unité, voire un peu plus en fonction des spécifications. Au total, Astrium représente 25 % du marché mondial des satellites « dans un secteur qui est très concurrentiel », note Jean-François Charrier. Pour preuve, 60 % de l'industrie spatiale européenne est consacrée aux satellites de télécommunications.

Boeing arrive en force

Solution : trouver de nouveaux marchés, en Amérique et en Asie. Problème : « Les Etats-Unis arrivent en force, par exemple Boeing, du fait de la baisse des commandes du gouvernement américain ». En août dernier, la firme aéronautique américaine a ainsi raflé à Astrium un contrat d'1 Md€ de l'opérateur de téléphone satellite Inmarsat pour la construction de trois satellites de télécommunications. Outre la pression sur les délais, qui force parfois Astrium Satellites à refuser des contrats - les pénalités en cas de retard étant énormes - « le dollar faible fait que ce n'est pas facile de jouer sur les prix, explique Gérard Berger, donc nous allons jouer plutôt sur notre réputation d'excellence technologique. »

20 % de l'activité d'Astrium Satellites réside de plus dans la fourniture de satellites militaires comme Skynet 5D, qui sera conçu et assemblé pour le compte du ministère de la Défense anglais. Côté français, Astrium Satellites est également sur les rangs pour le remplacement des satellites de télécommunications militaires Syracuse III à l'horizon 2018-2020.

En France, l'activité d'EADS Astrium dans les satellites de télécommunications fait travailler 3.000 personnes, dont la plus grande partie sur le bassin toulousain. En 2010, selon un résultat préliminaire annoncé en janvier dernier, le groupe EADS Astrium a réalisé un chiffre d'affaires de 5 Md€, en hausse de 4% par rapport à 2009.

Simon Castéran

Photo : la salle blanche d'Astrium Satellites (© D. Marques)

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