Vous annoncez une augmentation de capital de 4 millions d'euros. Pourquoi, et avec quel partenaire ?
Depuis la création du groupe en janvier 2008 et après la prise de contrôle des sociétés Comat Aerospace et Microtec, nous avons vécu une croissance continue. Cette levée de fonds est réalisée en deux parties : un million d'euros tout de suite, trois millions d'euros à terme, d'ici deux ans. Elle va nous permettre de renforcer nos fonds propres afin de financer des opérations de croissance interne et externe. Concrètement, nous accueillons dans notre tour de table Aerofund II, un fonds soutenu par Airbus, EADS, Safran... dont le but est la consolidation et le développement de partenaires de rang 1 et 2, et qui est géré par la société d'investissement ACE Management. Le capital reste contrôlé par les associés fondateurs : moi-même, Christian Saubion et Laurent Gauthier.

Quelles sont vos perspectives ?
Notre prévisionnel de commandes s'établit à 10 millions d'euros. Nus ambitionnons de nous positionner comme un groupe industriel de type « cluster de PME d'excellence » fournisseur d'équipements, d'instrumentations et de services associés et intervenant principalement dans le spatial, l'aéronautique, l'énergie et le nucléaire. Le chiffre d'affaires du groupe devrait passer de 9 à 12 M€ en 2011. D'ici deux ans, nous espérons réaliser 15 M€ sur le même périmètre et procéder à une trentaine de recrutements pour porter nos effectifs à 140 personnes. 15 M€ supplémentaires devraient s'y rajouter par croissance externe. Nous ciblons des PME technologiques, industrielles, à forte valeur ajoutée.

Qui sont vos clients ?
Thales et Astrium, EADS, le CNES, le CNRS, l'Onera, la Direction générale de l'armement, ATR. Pas encore Airbus, mais j'espère que cela ne saurait tarder.

Comment avez-vous convaincu ACE Management de vous rejoindre ?
Lorsque j'ai cédé le groupe Arck Ingénierie en 2007, je me suis rendu compte de la difficulté de convaincre des investisseurs à s'engager dans une société de services. Sur ce marché, si vous ne pesez pas 500 emplois, vous ne pouvez pas devenir fournisseur privilégié des grands donneurs d'ordre. Cela devenait compliqué de se développer sans l'appui des investisseurs. Lorsque nous avons créé Agora Industries, nous avons mis le curseur sur l'aspect industriel et l'innovation technologique. Nous faisons du livrable sur un marché d'équipements, cela rassure clairement les investisseurs. De notre côté, nous tenions à travailler avec un fond spécialisé dans l'accompagnement des groupes industriels technologiques.

Propos recueillis par Mikaël Lozano

En photo : Benoît Moulas, président d'Agora Industries (© Rémi Benoit)