Le groupe toulousain Agora Industries rachète Arck Electronique, nouvelle étape vers l'ETI

Le groupe industriel toulousain se renforce avec le rachat du sous-traitant Arck Electronique, basé à Ramonville. Fondé en 2008, Agora Industries, qui évolue au rythme d'une opération externe par an, consolide ainsi son activité électronique. Propriété de Segula Technologies jusqu'alors, AE devient la 5e filiale opérationnelle d'Agora Industries. Mais le groupe ne compte pas s'arrêter là dans sa croissance et veut atteindre rapidement la taille d'ETI. Interview de Benoit Moulas, son président.
Benoit Moulas, président et fondateur d'Agora Industries



Agora Industries vient de faire l'acquisition d'Arck Electronique, sa 5e filiale après Comat, Microtec, Anthea et SN Lafourcade. Quelle stratégie a présidé à ce rachat et quelle est la nouvelle gouvernance ?

Notre groupe a, depuis sa création en 2008, une vocation : faire de la technologie et de l'industrie. Nous avions besoin de renforcer notre activité électronique. Arck Electronique est spécialisée dans la sous-traitance de câblage de cartes, l'intégration et les tests de cartes et les travaux de câblages filaires. Cette acquisition va nous permettre de consolider notre pôle électronique qui était jusqu'alors uniquement représenté par la société Microtec, plus orientée sur les bancs de test, d'essais et de fatigue. Nous renforçons également notre présence sur le spatial et complétons notre offre sur ce secteur et dans l'aéronautique. Cette intensification de notre activité spatiale nous permet de conforter notre position de leader sur le câblage de cartes et le câblage filaire. Enfin, Arck Electronique va nous permettre d'accroître notre présence sur le câblage électronique dans les secteurs de l'automobile et surtout de l'aéronautique.
Aujourd'hui, Arck Electronique c'est 49 salariés pour 3,3 M€ de chiffre d'affaires. Nous espérons atteindre un résultat de 3,5 M€ pour 2013. Cette acquisition correspond un peu à un retour aux sources. Jusqu'en 2007, j'étais à la tête du groupe Arck Ingénierie, que j'ai fondé en 1991, et Arck Electronique était une filiale de ce groupe que j'ai cédé en 2007 à Segula Technologies. Arck Electronique était un peu le « bras armé » de l'activité électronique d'Arck Ingénierie. J'ai mis en place le management et le système d'informations. Six ans après, la société n'a pas fondamentalement changé.
Michel Laville, l'actuel directeur général, reste en poste. Christian Saubion, par ailleurs président de Mircrotec, prend la présidence de la nouvelle filiale et présidera désormais les deux sociétés de notre pôle électronique.

Dans cette opération, ACE Management vous a accompagné, c'est bien cela ?

ACE Management, via Aerofund II, investit dans Agora Industries et nous a accompagné dans l'opération de rachat. Nous avions effectué une levée de fonds en 2008 auprès d'ACE Management, qui nous a alloué un droit de tirage de 4 M€. Cette augmentation de capital a financé nos opérations de croissance externe. Le rachat d'Arck Electronique représente 700 K€ sur ces 4 M€. Aujourd'hui, il nous reste un peu moins de 2 M€ de ce droit de tirage.

Quelle est aujourd'hui l'identité du groupe Agora Industries ?
Agora Industries est une fédération d'entreprises qui représente 220 personnes pour un chiffre d'affaires de 19 M€. Créée en 2008 avec deux associés, Laurent Gauthier et Christian Saubion, Agora Industries est une holding d'animation qui incorpore des sociétés ayant des compétences industrielles et technologiques. A travers nos 5 filiales, nous intervenons dans cinq secteurs : le spatial, la défense, l'aéronautique, l'automobile et le domaine scientifique, qui est un peu le dénominateur commun du groupe. Notre technologie nous positionne sur des activités à forte valeur-ajoutée. Nous ne sommes pas sur une industrie de récurrence mais une industrie d'équipement, de sous-ensembles, de précision. Agora Industries regroupe plusieurs métiers : la mécatronique, l'opto-mécanique ou encore le calcul structure. Nous travaillons pour des clients prestigieux, des donneurs d'ordre comme le Cnes, l'Onera, l'Esa, le CNRS dans le domaine scientifique, le CEA, la DGA, Continental et Renault dans l'automobile, Thales, EADS, Safran, Latécoère, Liebherr...

Vous aviez l'ambition en 2012, « d'arriver d'ici un an à atteindre la taille d'une entreprise de taille intermédiaire avec 250 salariés ». Est-ce toujours l'objectif ?
Notre objectif final avec Agora Industries est de devenir un groupe de sociétés technologiques et industrielles de taille critique, visible au niveau national. Critique aussi bien au niveau de la technologie que du développement d'un programme R&D avec les donneurs d'ordres. Aujourd'hui, nous nous dirigeons vers une gouvernance d'ETI mais ce n'est qu'une étape. Je me suis rendu compte qu'il faudra, une fois que nous aurons atteint 250 salariés - je pense d'ici la fin de l'année grâce à de petites acquisitions - progresser de manière rapide pour parvenir à une taille critique. Nous procèderons à une nouvelle acquisition en 2014. Pour le moment, nous prenons le temps d'intégrer Arck Electronique. Nous misons également sur notre croissance interne pour dynamiser notre activité. Sur l'aéronautique, nous travaillons à accroître notre activité et, avec Arck Electronique, nous tablons sur une progression de 10 % du résultat. Agora Industries est également en phase de recrutement modéré et prudentiel, 20 personnes devraient nous rejoindre dans l'année. J'ai également la volonté d'accroitre notre activité à l'export qui compte pour 5 % de notre résultat. Nous devons travailler là dessus, l'idéal serait d'atteindre 30 à 40 % du CA. Dans la mesure où nous avons de la technologie, il y a forcément des clients à l'étranger qui seront intéressés par nos services, mais il faut aller les chercher.

Propos recueillis par Vincent Pléven

Photo © Rémi Benoit

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