Pas de privatisation de l'aéroport de Toulouse Blagnac ? Réactions et commentaires

L'État ne vendra pas dans l'immédiat les parts qu'il détient dans quatre aéroports de province, dont celui de Toulouse Blagnac, annonce aujourd'hui le quotidien Les Échos. Détenteur de 60% du capital, il renoncerait devant l'opposition des élus des régions concernées et l'impossibilité de boucler les appels d'offre avant les prochaines présidentielles. A Toulouse, l'aéroport attend un courrier officiel de l'État avant de se prononcer.

Qu'adviendra-t-il du capital de l'aéroport de Toulouse Blagnac ? Visiblement, on se dirige vers un statu quo. D'après Les Échos de ce mercredi, la privatisation de quatre aéroports régionaux (Toulouse, Lyon, Bordeaux et Montpellier) serait repoussée sine die. L'État possède actuellement 60% du capital de ces quatre aérogares et comptait revendre tout ou partie de ses parts, un projet susceptible de rapporter quelques 500 millions d'euros dans les caisses tout en favorisant le développement d'opérateurs privés. La CCI de Toulouse possède actuellement 25% du capital, les collectivités locales (Conseil régional, Conseil général de Haute Garonne et Communauté urbaine du Grand Toulouse) 5% chacune.

Selon le quotidien économique, « faute de pouvoir boucler l'opération avant l'élection présidentielle, la privatisation des quatre grands aéroports régionaux est sinon abandonnée, du moins repoussée aux calendes grecques. (...) L'opposition des élus locaux l'a finalement emporté sur les efforts du gouvernement. Non seulement celui-ci n'est pas parvenu à obtenir le feu vert des collectivités locales et des chambres de commerce, détentrices de 40% du capital, avant le 15 septembre - considéré comme la date limite pour pouvoir lancer un appel d'offres d'ici à la fin de l'année -, mais encore la majorité des élus locaux concernés a formellement rejeté le principe même d'une privatisation. »

A Toulouse, le président du directoire de l'aéroport et président de l'Union des aéroports français, Jean-Michel Vernhes, dit « attendre un courrier officiel de l'État » avant de se prononcer. La Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse, désireuse de créer un consortium de collectivités afin de reprendre la majorité du capital de l'aéroport, n'était pas joignable aujourd'hui. La préfecture de Région n'a pas souhaité s'exprimer en attendant une éventuelle confirmation du gouvernement.

Pierre Izard, président du Conseil général de Haute-Garonne, a réagi dans un communiqué : « Le gouvernement vient aujourd'hui de reporter et non de retirer son projet de privatiser l'aéroport de Toulouse Blagnac. Opposé depuis le début à cette privatisation, le Conseil général reste donc très vigilant sur les véritables intentions de l'État vis-à-vis de cet outil majeur de développement économique et d'aménagement que représentent les infrastructures aéroportuaires pour notre territoire. »

« L'affaire était mal engagée. Nous l'avions dit. Le gouvernement a fini par en convenir, tant mieux, a estimé Martin Malvy, président du Conseil régional. Il y avait un risque que les parts de l'Etat soient rachetées par un fonds financier indifférent aux intérêts à long terme des territoires et focalisé sur la recherche de dividendes. Pour contrer ce risque, la Région, le Conseil général de Haute Garonne, la CUGT et la CCIT avaient fait connaître leur intention d'étudier un rachat de tout ou partie des parts de l'Etat. Elles ont à cette occasion insisté pour que le gouvernement renonce à cette procédure purement commerciale de mise sur le marché. Nous sommes donc soulagés que la raison l'emporte. »

Invitée sur Objectifnews.tv en avril dernier, la sénatrice de Haute-Garonne Françoise Laborde avait également déploré que l'on « vende les aéroports parce que Bercy a besoin d'argent ».

Mikaël Lozano

En photo : l'aéroport de Toulouse Blagnac est le 4e de province avec plus de 6,5 millions de passagers par an (© Rémi Benoit)

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