Louis Aliot arrive en tête des européennes dans le Sud-Ouest, satisfaction du FN, "choc" pour la gauche et l'UMP

C'est une première. Dans le Sud-Ouest comme au niveau national, le FN arrive en tête des élections européennes. Louis Aliot recueille 24,71% des voix pour ce scrutin qui a mobilisé 49 % des électeurs en Midi-Pyrénées. Le numéro 2 du parti de Marine Le Pen remporte 3 des 10 sièges au Parlement européen en jeu dans la circonscription. "Les électeurs ont franchi un palier, un cap" estime-t-il. Pour la gauche locale, c'est un choc.
Le FN en tête des élections européennes dans le Sud-Ouest

"Ce scrutin est plus qu'une nouvelle alerte, c'est un choc, un séisme". Manuel Valls, le premier ministre s'est exprimé avec gravité ce soir, après les premières estimations. Au niveau national, le FN arrive largement en tête des européennes. Dans le Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), la liste de Louis Aliot a remporté 24,71 % des suffrages. Le numéro deux du parti d'extrême droite devance largement l'ancienne ministre UMP Michèle Alliot-Marie (18,51 %) et la PS - PRG Virginie Rozière (15,73%). Sa liste enverra donc trois députés au Parlement européen.

"Les électeurs ont franchi un palier, un cap" a t-il estimé hier soir sur une chaine nationale. "Les électeurs ne veulent plus de ce modèle européen" a triomphé le compagnon de Marine Le Pen.

José Bové, le candidat des Verts, obtient quant à lui 11,48 % des suffrages et gardera son siège de député européen, de même que Jean-Luc Mélenchon, avec 8,57%. La liste UDI menée par Robert Rochefort remporte également un siège, avec 8,60%.

Déception des candidats de la gauche
"L'image de la France est écornée" selon la candidate PS-PRG Virginie Rozière, pour qui "ce vote contestataire envoie un message à l'ensemble de la classe politique, de droite comme de gauche, sur sa manière d'exercer la politique. Le FN est anti-républicain et ne propose rien". Virginie Rozière, ainsi que le numéro 2 de sa liste Éric Andrieu défendront les couleurs du PS et du PRG au Parlement, "notre combat ne fait que commencer" affirme celle qui arrive en 3e position de ce scrutin.

Jean-Luc Mélenchon, qui recueille 8,57 % des voix, s'est dit "très triste pour la patrie. Jamais la gauche n'a été aussi bas. Il y a péril en la demeure. Si la gauche ne change pas de ligne, nous sommes assurés d'un désastre." La liste du candidat Front de Gauche dans le Sud-Ouest obtient un siège, c'est donc Jean-Luc Mélenchon lui-même qui ira à Strasbourg.

Idem pour José Bové qui conserve son poste d'eurodéputé, et dénonce pour sa part "un vote de contestation stérile". "Je suis quasiment certain qu'ils (les eurodéputés Front National, NDLR) n'arriveront pas à constituer un groupe politique", a-t-il mentionné sur le même plateau télé.

Réactions locales
Martin Malvy, président de Midi-Pyrénées, veut assumer une responsabilité collective : "C'est davantage qu'une correction, un sérieux avertissement pour l'avenir. La responsabilité est collective. Elle est celle de toutes les formations républicaines qui, dans une période de crise économique majeure, propice à l'extrême-droite, poursuivent inlassablement, à gauche comme à droite, un débat qui paraît éloigné des préoccupations des Français, comme s'ils ne pensaient qu'à défendre leurs propres positions au lieu de regarder la réalité en face. Cohésion pour ceux qui gouvernent. Responsabilité pour ceux qui y aspirent. Et respect républicain. C'est aussi ce à quoi aspirent beaucoup de nos concitoyens, profondément désorientés."

Gravité également pour Jean-Pierre Bel, président du Sénat. L'Ariégeois considère les résultats plaçant le Front national en tête du scrutin "comme un véritable traumatisme". Un communiqué indique que "Jean-Pierre Bel appelle l'ensemble des responsables politiques et républicains à unir leurs forces pour mieux expliquer aux Français que l'Union européenne, à condition qu'elle change d'orientation, peut constituer un vecteur de réussite pour combattre le chômage ainsi qu'un espace permettant de lutter contre les inégalités entre les citoyens."

Pierre Lacaze se félicite de son coté de l'élection de Jean-Luc Mélenchon mais appelle "au rassemblement le plus large face à la montée du Front National". "Le rejet des politiques d'austérité auraient pu être exprimées dans le vote Front de Gauche, cela n'a pas été le cas et c'est le Front National qui arrive en tête, ce fait doit interroger profondément toute la gauche politique, sociale et associative", affirme dans un communiqué le secrétaire départemental du PCF31.

Laurence Arribagé, par ailleurs en tête des législatives partielles sur la 3e circonscription de Haute-Garonne, se dit "très triste d'être dans un pays abstentionniste et anti-européen. Ce résultat est dû à la politique du président de la République depuis 2 ans."

Midi-Pyrénées vote Front National

Louis Aliot arrive en tête en Haute-Garonne (21,10%), en Ariège (23.93%), dans le Tarn (26.42%), dans les Hautes-Pyrénées (20.29%), dans le Gers (21.90%) et dans le Tarn-et-Garonne (30.39%). En revanche, en Aveyron, c'est Michèle Alliot-Marie qui a remporté le plus de suffrages (21.79%), de même que dans la ville de Toulouse (19,15%) où Louis Aliot n'arrive que 3e.

La région Midi-Pyrénées dans son ensemble a voté Louis Aliot (22,36%).

Les 10 eurodéputés du Sud-Ouest

Front National : Louis Aliot, Joëlle Melin et Édouard Ferrand

UMP : Michèle Aliot-Marie et Franck Proust

PS-PRG : Viriginie Rozière et Éric Andrieu

UDI-Modem : Robert Rochefort

EE-LV : José Bové

Front de Gauche : Jean-Luc Mélenchon

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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