Municipales en Midi-Pyrénées : ces villes qui pourraient basculer

À droite, à gauche, au centre. Certaines grandes villes de Midi-Pyrénées pourraient basculer lors des prochaines élections municipales. Petit tour d'horizon de ces communes qui sont susceptibles de changer de bord.
Rodez va-t-elle basculer à droite?

À droite, à gauche, au centre. Certaines grandes villes de Midi-Pyrénées pourraient basculer lors des prochaines élections municipales. Petit tour d'horizon de ces communes qui sont susceptibles de changer de bord.

Rodez fait partie de ces communes de Midi-Pyrénées qui font l'objet de toutes les analyses, de toutes les suppositions. Historiquement tournée à droite, la préfecture de l'Aveyron avait pourtant élu en 2008 la liste du socialiste Christian Teyssèdre. "Mais à l'époque, il y avait des divisions à droite, précise Jacques Thouroude, président du groupe d'opposition au conseil régional de Midi-Pyrénées. Aujourd'hui, il n'y en a plus. Nous sentons par ailleurs de la contestation à l'égard du maire sortant. Cette commune devrait revenir à la droite," un courant politique représenté par le député Yves Censi, fils de l'ancien maire de Rodez, Marc Censi. À gauche, le point de vue est tout autre. "Nous avons confiance en notre bilan, assure Monique Bultel-Herment, n°2 de la liste de Christian Teyssèdre. Nous avons rattrapé le retard considérable qu'avait accumulé la ville, nous avons assaini sa gestion et nous avons un beau projet, avec une vraie lucidité économique. Mais bien entendu, une élection n'est jamais gagnée par avance." D'autant que d'autres candidats pourraient bien peser dans les débats : Guilhem Sérieys, à la tête d'une liste Front de gauche, et le divers droite Matthieu Danen.

"Le jeu reste ouvert"
à Albi
Le suspense reste également entier à Albi, préfecture du Tarn. Le maire sortant divers droite, Philippe Bonnecarrère, ne se représente pas, mais intègre la liste de son ancienne adjointe, Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Face à elle, un candidat divers droite, Olivier Brault, mais aussi Frédéric Cabrolier (FN), Jacques Valax (PS), Roland Foissac (Front de gauche) et Pascal Pragnère (EE-LV). "Il y a beaucoup de listes, donc beaucoup d'incertitudes, commente Jacques Thouroude. À droite comme à gauche, d'ailleurs..." Un paysage morcelé que Samuel Cèbe, 1er secrétaire fédéral du PS tarnais, analyse avec optimisme. "Il y a, c'est vrai, une grande diversité de listes, confirme-t-il. La division à droite peut nous servir, mais nous sommes nous aussi divisés. Le jeu reste donc ouvert. Il nous faudra réaliser un score décisif dès le premier tour, puis créer les conditions d'une fusion des listes au second tour avec EE-LV et le Front de gauche. Nous devons ouvrir nos bras. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous replier sur nous-mêmes."

Une situation tendue à Montauban
Autre point d'interrogation majeur : le sort de Montauban, préfecture du Tarn-et-Garonne. La maire sortante UMP Brigitte Barèges devrait affronter trois concurrents : Marie-Claude Bouyssi, à la tête de la liste "Montauban Citoyenne" (Front de gauche, EE-LV et NPA), Thierry Viallon (FN), mais aussi Roland Garrigues, l'ancien maire battu en 2001, à la tête d'une liste PS-PRG. Un dernier compétiteur de poids qui n'effraie pas Brigitte Barèges. "Ce sera probablement mon adversaire principal, concède-t-elle. Mais le contexte général n'est pas bon pour la gauche." La maire sortante souhaite cependant rester prudente. "Un scénario de triangulaire, voire de quadrangulaire, n'est pas à exclure, estime-t-elle. Et Montauban est plutôt une ville de gauche. Donc de la confiance, mais pas de triomphalisme." La campagne montalbanaise risque d'être d'autant plus mouvementée que Brigitte Barèges fait actuellement l'objet d'une enquête pour détournement de fonds publics.

Cinq candidats à Cahors
Le match devrait également être très disputé à Cahors, préfecture du Lot. Le maire sortant socialiste Jean-Marc Vayssouze-Faure, qui rassemble EE-LV et le PRG, affrontera quatre candidats. À droite, il fera notamment face à la liste de Roland Hureaux, investi par l'UMP national. Un candidat qui ne cache pas ses griefs contre la municipalité en place : "Cahors est dirigé par des nuls, tenant d'une politique à la petite semaine", estime-t-il (lire notre article). Autre candidat à droite : l'avocat toulousain Guy Debuisson, qui se présente avec le soutien de la secrétaire départementale de l'UMP et du président de l'UDI départementale. À gauche, deux autres listes sont dans la course. Celle d'Isabelle Eymes, "@ Cahors, l'humain d'abord", qui rassemble des membres du Parti de gauche, du NPA et de la société civile, propose "un projet éco-socialiste". Tandis que celle de Yannick Le Quentrec, "Cahors à gauche", qui regroupe des membres du Parti communiste, du mouvement associatif et syndical, mise notamment sur le soutien "à la culture et aux mouvements associatifs locaux".

Quatre listes à Tarbes... et pas de liste UMP à Foix ?
À Tarbes, préfecture des Hautes-Pyrénées, la tension est également particulièrement palpable, avec au moins quatre listes en présence. Le maire sortant UMP Gérard Trémège devrait en effet affronter la candidate PS-PRG Michèle Pham, mais aussi Pierre Lagonelle ("Tarbes pour tous") et la tête de liste du Front de gauche Marie-Pierre Vieu.

Dans d'autres villes majeures de la région, le suspense est moindre. C'est le cas, par exemple, d'Auch, préfecture du Gers et bastion historique de la gauche, où le maire sortant PS Franck Montaugé devrait notamment affronter l'UMP Christel Dulhoste et le candidat divers droite Pierre Tabarin.

Reste enfin la situation, plus surprenante, de la ville de Foix, préfecture de l'Ariège, où le candidat PS / EE-LV Norbert Meler pourrait bien ne pas connaître de concurrence à droite. "Foix est une ville de gauche, assure-t-il. Je pense que nous avons un bilan solide. Nous partons donc avec un certain nombre d'atouts. Mais une élection reste une élection. D'autant que Foix ne s'est jamais gagnée avec 1.000 voix d'avance, mais plutôt avec 200 ou 300. Donc je ne suis pas confiant, mais concentré." Face à lui et à l'autre candidat récemment déclaré, Jean-Pierre Icre ("Vraiment à gauche"), l'UMP Jean Cholin peine toujours à ficeler une liste complète. "Il me manque encore quatre noms, confie-t-il. Je suis lucide : Foix est plutôt une ville de gauche. J'ai la volonté d'élargir l'offre politique locale, mais il est très difficile de décider les gens."

Alexandre Léoty
© photo Rémi Benoit

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