Législatives partielles sur la 3e circonscription de Haute-Garonne, 7 candidats, 3 semaines de campagne

Sept candidats briguent le mandat de député de la 3e circonscription de Haute-Garonne pour remplacer Jean-Luc Moudenc, qui a démissionné. Certains d'entre eux sont inconnus du grand public et ils ont seulement trois semaines pour convaincre les électeurs. Au cœur du débat : la politique économique menée par le gouvernement.
Martine Croquette, Xavier Bigot, Laurent Méric, Laurence Arribagé, Clément Satger, Nicolas Rimaud et Fabrice Pezzuto

Laurence Arribagé, Xavier Bigot, Martine Croquette, Laurent Méric, Fabrice Pezzuto, Nicolas Rimaud et Clément Satger : les sept candidats pour le mandat de député de la 3e circonscription de Haute-Garonne sont en campagne. Ils ont trois semaines pour convaincre et faire de la pédagogie sur ce scrutin qui tombe le même jour que les élections européennes, le 25 mai. Certains partent avec l'avantage de la notoriété. Laurence Arribagé (UMP), ex-suppléante de Jean-Luc Moudenc, passe ainsi pour favorite. À l'inverse, Nicolas Rimaud (DVD) ou Fabrice Pezzuto (FN) sont inconnus des électeurs.

Le pacte de responsabilité, un enjeu national
Déjà présente lors de législatives de 2012, la communiste Martine Croquette avait alors recueilli 6,42 % des voix. Aujourd'hui, ses motivations "sont encore plus exacerbées par le contexte national". Si elle est élue, cette conseillère municipale de Toulouse combattra le pacte de responsabilité de Manuel Valls. "La France doit retrouver son rang industriel, mais à n'importe quel prix. Quand on voit que des fonds publics sont versés à Sanofi sans contrepartie, je m'y oppose".

La politique menée par le gouvernement est en effet au cœur du débat. Alors que le candidat PS Laurent Méric est le seul à être "absolument en accord avec la politique de Manuel Valls et avec le pacte de responsabilité", Xavier Bigot, le candidat EE-LV, rejoint Martine Croquette dans le camps des déçus : "autant en 2012 il y a eu un accord entre le PS et EE-LV pour présenter un candidat commun sur cette circonscription, autant cette année, nous n'aurions pas été d'accord sur le pacte de responsabilité". L'actuel secrétaire d'EE-LV Toulouse milite pour "l'écologie politique, qui peut apporter des réponses en termes d'emplois".

De son côté, la candidate UMP Laurence Arribagé fait campagne sur le thème de la fiscalité, critiquant la politique "hasardeuse et dangereuse de François Hollande dans ce domaine". Si elle est élue, elle entend être "une députée de terrain et de proximité".

Le discours est plus radical du coté de Clément Satger, 30 ans, candidat du parti de Jacques Cheminade Solidarité et Progrès. Celui qui a recueilli 0,13 % des voix en 2012 défend "la séparation des banques commerciales et banques d'affaires pour que l'on arrête de financer les banques au lieu de financer l'économie" et accuse les socialistes d' "assassinat de De Gaulle et Jaurès". Il milite également pour sortir la France de l'Union Européenne et de l'Euro. Fabrice Pezzuto (FN) dont c'est la première campagne, est en faveur d'une dissolution de l'Assemblée nationale.

Enfin Nicolas Rimaud, candidat divers droite qui partage les sensibilités de la Manif Pour Tous, veut "remettre la famille au cœur des décisions économiques".

3 semaines pour se faire connaître
La candidate de l'UMP, Laurence Arribagé, part avec un point d'avance : elle est la seule que tout le monde connaît. Et pour cause : numéro deux de la liste de Jean-Luc Moudenc pendant les municipales, elle est adjointe à la mairie de Toulouse, conseillère régionale, et par ailleurs secrétaire départementale de l'UMP 31. Un atout ? Pas pour ses adversaires. Certains, qui accusent un déficit de notoriété s'attaquent à ce qu'ils appellent un "cumul des mandats". "Elle a beaucoup de responsabilités, il ne faudrait pas qu'elle se fatigue", ironise Xavier Bigot, le candidat d'EE-LV. "Lors des législatives, on n'élit pas une notoriété, on élit quelqu'un qui va siéger au Parlement. Laurence Arribagé mène une carrière très personnelle, et ce n'est pas mon cas", affirme de son coté Laurent Méric. Réponse de l'intéressée : "si je suis élue, je saurai prendre une décision raisonnable. Abandonner mon poste de conseillère régionale semble le plus probable, mais je ne souhaite pas y penser avant d'être élue, je reste prudente".

Pour Fabrice Pezzuto, le candidat du FN, le manque de notoriété n'est pas un problème. À 38 ans, il se présente pour la première fois à une élection, mais selon lui "c'est la notoriété de Marine Le Pen qui compte". Un appui de son parti dont ne bénéficie pas Nicolas Rimaud, candidat sans étiquette, divers droite, et proche des idées de la Manif pour Tous, qui veut proposer "une alternative à la droite actuelle". Clément Satger, lui, compte sur les militants de Solidarité et Progrès "de plus en plus nombreux", une cinquantaine en Haute-Garonne.

Enfin Martine Croquette a quant à elle les pieds sur terre : "bien sûr, je souhaite être élue. Je pense faire un score supérieur à celui de 2012. Mais je suis lucide", souffle la communiste, dont le CV politique est pourtant plus fourni que celui de certains de ses adversaires.

Le calendrier

Élément perturbateur de ces élections : le calendrier. Non seulement la campagne est courte (trois semaines), mais le scrutin tombe en même temps que celui des européennes. Et pour le Front National, c'est une aubaine : "la poussée du FN est incontestable. Je vois mal un électeur mettre un bulletin FN dans l'urne des européennes et un bulletin PS dans l'urne des législatives !", s'exclame le directeur de campagne de Fabrice Pezzuto, Michel Guiniot. "Il faut faire un travail de pédagogie pour expliquer les enjeux du scrutin, estime Laurence Arribagé, mais cela a l'avantage de mobiliser plus d'électeurs". "Le problème, c'est qu'il ne faudrait pas que les lecteurs fassent une overdose de politique", craint quant à elle Martine Croquette. En tout cas, certains candidats ont été pris de cours : "ma candidature est tardive, mes documents de campagne sont encore en cours de réalisation", reconnaît Nicolas Rimaud, un peu dépassé.

Sophie Arutunian

© photos DR / Rémi Benoit

En savoir plus :

Les résultats des élections législatives de 2012
Mme Sandra TORREMOCHA (EXG) 0,25 %
M. Thomas COUDERETTE (EXG) 0,42 %
Mme Monique CREVELLE (DVD) 0,05 %
M. Clément SATGER (AUT) 0,13 %
Mme Carole FABRE (AUT) 0,73 %
M. Alain FILLOLA (DVG) 21,36 %
M. Jean-Luc MOUDENC (UMP) 35,14 %
Mme Sandrine CABIOCH (FN) 7,81 %
M. François SIMON (VEC) 22,24 %
Mme Laurence MASSAT GUIRAUD-CHAUMEIL (PRV) 3,23 %
M. Nicolas CANZIAN (ECO) 1,19 %
Mme Marie-Claire DANEN (DVD) 1,03 %
Mme Martine CROQUETTE (FG) 6,42 %

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