Municipales à Cahors : 4 listes contre le maire PS sortant

Lors des municipales en mars prochain, le maire sortant de Cahors Jean-Marc Vayssouze-Faure, devra faire face à 4 listes : deux à droite et deux à gauche. Pour rappel, en 2008, 8 listes se présentaient dans la préfecture du Lot. Le socialiste souhaite "poursuivre le renouveau engagé", mais pour ses adversaires, la "fiscalité excessive" est l'un des points noirs de son mandat.
Cahors, préfecture du Lot


"La ville s'est incontestablement réveillée", assure Jean-Marc Vayssouze-Faure. Et le maire de Cahors de détailler son bilan. Au niveau économique, "les emplois ont été multipliés par 3 à Cahors Sud. Et les chiffres de fréquentation touristique sont en hausse de 35 % en 6 ans." Il évoque aussi le nombre croissant d'étudiants que compte la ville, et le fait que "Cahors et ses environs ont gagné des habitants". Pour autant, le maire sortant "ne veut pas faire de pronostic" sur les résultats des élections municipales, même s'il se félicite d'avoir rassemblé sur sa liste Europe Écologie-Les Verts et le PRG, "ce qui n'était pas le cas en 2008. Je veux donner aux Cadurciens la possibilité de poursuivre le renouveau engagé."

Le flou à droite
Un renouveau que Roland Hureaux, candidat investi par l'UMP au niveau national, ne perçoit pas. Déjà candidat sans étiquette en 2008 (il avait obtenu 6,8 % des voix), il se présente pour "combattre le Parti socialiste", une priorité selon lui "pour redresser le pays". "Ils sont très mauvais au niveau national, on ne peut pas s'attendre à ce qu'ils soient bons au niveau local."

Et le candidat a des choses à reprocher à l'équipe en place : "la municipalité est inculte, et Cahors est dirigé par des nuls, tenant d'une politique à la petite semaine". Parmi ses griefs, une fiscalité trop forte, "avec une taxe foncière 70 % supérieure au niveau national. Je vais m'efforcer de faire baisser ces impôts. Il n'y a pas de solution miracle. C'est une volonté, notamment en réduisant les grands investissements." Son programme met également en avant 4 axes : "la création d'emplois, le développement d'une unité universitaire, la rénovation du vieux Cahors et l'amélioration de la politique culturelle".

Roland Hureaux bénéficie en outre du soutien de l'ancienne candidate UDI, Ellen Dausse. Mais il devra faire face à un autre candidat à droite de l'échiquier politique. L'avocat toulousain Guy Debuisson se présente avec le soutien de la secrétaire départementale de l'UMP et du président de l'UDI départementale. Une candidature que Roland Hureaux qualifie de "couillonnade", assurant que "Monsieur Debuisson n'ira pas jusqu'au bout". Sollicité à plusieurs reprises, Guy Debuisson n'a pas répondu à nos questions, préférant nous renvoyer à son tract, qu'il ne nous a finalement pas adressé.

De son côté, le Front national, qui avait fait des villes moyennes des cibles prioritaires, ne devrait pas présenter de liste. "Nous avons du mal à rassembler 35 personnes (le nombre de conseiller pour une liste complète, NDLR), confie René Ortis, chargé de mission FN pour le Lot. Ce n'est pas facile dans une région qui n'est pas favorable au FN."

Deux candidatures à l'extrême gauche

À l'extrême gauche, en l'absence d'accord sur la position à adopter au second tour, ce sont deux femmes qui seront têtes de liste. Isabelle Eymes défendra le programme de la liste "@ Cahors, l'humain d'abord" qui rassemble des membres du Parti de Gauche, du NPA, et une majorité de personnes de la société civile. "Très critique envers la politique de François Hollande et opposée à la politique d'austérité", Isabelle Eymes précise qu'il n'y aura pas de fusion avec la liste du maire sortant au second tour et que la liste "@ Cahors, l'humain d'abord" se maintiendra si elle atteint les 10 % au premier tour. "Nous voulons mener un projet éco-socialiste, avec 3 axes principaux : la planification économique, la politique urbaine et la démocratie participative." La rénovation du centre-ville est également un point important du programme de la liste "@ Cahors, l'humain d'abord".

Une position que regrette Yannick Le Quentrec, conseillère municipale sortante, et tête de liste "Cahors à gauche" qui regroupe des membres du Parti communiste, du mouvement associatif et syndical. "L'entente était nécessaire. Il y a un espace à la gauche du PS et nous défendons les mêmes valeurs. Mais la position du NPA, qui refuse de faire partie d'un exécutif, n'est pas tenable. On ne peut pas faire bouger les choses ainsi." Au-delà des questions sociales, très présentes dans son programme, Yannick Le Quentrec estime qu'il y a "beaucoup de progrès à faire pour soutenir la culture et le mouvement associatif locaux".

La fiscalité au cœur des élections
Pour tous les adversaires du maire sortant, la fiscalité à Cahors est un des enjeux de ces élections municipales. "En 2008, la Cour des comptes nous a imposé une hausse de 8 % des impôts, rappelle Yannick Le Quentrec, qui fait partie de l'équipe municipale. Nous voulons une fiscalité plus juste." "Cahors est une des villes les plus endettées de France et plus imposées, ajoute Roland Hureaux. Les impôts locaux s'élèvent à 754 euros contre 300 euros au niveau national."

Des attaques auxquelles Jean-Marc Vayssouze-Faure répond tranquillement. "Les taux n'ont pas augmenté sur Cahors. Si la ville a des impôts importants, elle le doit aux gestions du passé, et notamment à la gestion de la droite. Le mandat pendant lequel Monsieur Hureaux était adjoint aux finances a vu les taux monter fortement. Conscient que les impôts sont "une problématique importante", il a "pris soin de ne pas augmenter les impôts, ce qui n'a pas été le cas depuis 30 ans".

Paul Périé
© photo Rémi Benoit

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