La première pierre du centre de recherche IRT Saint-Exupéry a été posée à Toulouse

Élus et partenaires industriels ont posé hier la première pierre de l'IRT Saint-Exupéry en présence du neveu de l'aviateur, 88 ans jour pour jour après le premier atterrissage d'Antoine de Saint-Exupéry à Montaudran. Le centre de recherche d'excellence a déjà lancé 15 projets pour 64 M€ mais n'emménagera dans ses nouveaux bâtiments qu'au printemps 2017.
88 ans après l'arrivée Saint-Exupéry à Montaudran, la première pierre de l'IRT a été posée mardi.

Les travaux de construction de l'IRT Saint-Exupéry ne débuteront que dans un an, mais la première pierre de ce bâtiment a été posée hier soir (mardi 14 octobre) à Montaudran, le quartier de Toulouse en bordure du périphérique. "Cette date est tout à fait symbolique", a expliqué Gilbert Casamatta le président de l'IRT, devant les élus, le préfet, les industriels partenaires et François d'Agay, le neveu et filleul d'Antoine de Saint-Exupéry. Le 14 octobre 1926, appelé par Didier Daurat, l'aviateur s'est posé pour la première fois sur cette piste aux commandes d'un Bréguet XIV. "Être ici aujourd'hui est une façon de nous joindre aux différentes commémorations qui lui seront faites en 2014, anniversaire des 70 ans de sa disparition", a expliqué Gilbert Casamatta.

10 000 m2 et un coût total de 38 M€ pour l'IRT
C'est à l'extrémité sud de Montaudran, face à l'Espace Clément Ader (inauguré au début du mois) et à quelques mètres de la piste historique de l'aéropostale, que s'érigera donc l'IRT. Les 10.000 m2 de l'institut prendront place dans l'ensemble immobilier TMA Sud, de près de 24.000 m2. La consultation pour la maîtrise d'œuvre de cette opération lancée par la Sem Oppidea en juillet dernier est toujours en cours et le lauréat sera connu en début d'année*.

Le coût prévisionnel des travaux pour ces 24.000 m2 est de 45 M€ HT (soit un coût total d'opération de 78 M€). Les travaux des 10.000 m2 dédiés à l'IRT (dont 7.000 m2 de plateformes, laboratoires et ateliers et 3.300 m2 de surfaces tertiaires) coûteront à eux seuls, 22 M€ HT (soit un coût total d'opération de 38 M€). Une grande entrée commune desservira l'IRT. Le pôle Aerospace Valley, le réseau thématique de recherche avancé des sciences et technologies pour l'aéronautique et l'espace (RTRA STAE) et un incubateur d'entreprises géré par Toulouse Métropole, cohabiteront dans ce lieu unique. Le lancement des travaux est prévu en septembre 2015 et la livraison du bâtiment à l'été 2017. "Le financement bénéficie du soutien des trois collectivités locales à hauteur de 21 M€, le reste sera payé sous forme de loyer bonifié, puisque nous serons locataires", a indiqué Gilbert Casamatta.

15 projets lancés pour 64 M€
Le centre d'excellence, qui associe des compétences publiques et privées en matière de recherche technologique, installé provisoirement sur le Campus de Rangueil, est cependant déjà opérationnel. Il emploie aujourd'hui 80 personnes (250 fin 2016) et a lancé quinze projets pour un montant de 64 M€ dans les secteurs de l'aéronef plus électrique, des matériaux multifonctionnels à haute performance et des systèmes embarqués. Les premières plateformes seront opérationnelles à la fin de l'année. Une montée en puissance rapide, depuis son lancement il y a un an, saluée par Charles Champion, vice-président engineering d'Airbus. "Cela fait plaisir de voir que l'IRT existe réellement avec déjà 80 personnes embauchées. L'an dernier, au moment de son lancement opérationnel par Louis Gallois, vous étiez quatre, c'était presque l'Arlésienne... ", a t-il souligné.

Le budget de l'IRT, fixé à 294 M€, est financé à part égale par l'État et par les partenaires industriels. Airbus porte à lui seul 50 % de ces investissements industriels, c'est dire si les attentes de l'avionneur sont grandes. "Grâce à cet outil, c'est l'avenir de l'aéronautique et de Midi-Pyrénées que nous préparons ici", estime Charles Champion. À ce jour, l'État a versé 10 M€ à l'IRT, des sommes allouées au fur et à mesure de l'évaluation de chaque nouveau projet lancé. Dans la deuxième vague, un projet sera d'ailleurs entièrement dédié aux PME et l'IRT se dit aujourd'hui très ouvert à l'accueil de nouveaux partenaires.

Malgré le choix de Labège, privilégié par le CEA Tech pour s'installer, tous ont salué la naissance, à Montaudran, d'un véritable campus aéronautique. "Sur le sujet, il n'y a pas matière à polémique, a tranché le président du Conseil régional Martin Malvy. Le choix du CEA était essentiellement lié au calendrier et au surcoût du foncier ici. Par ailleurs, le CEA Tech a pour vocation tous les domaines de l'économie, mais l'aéronautique n'y représente que 25 à 30 %". Un comité de liaison permanent a néanmoins été créé entre l'IRT et le CEA Tech pour échanger régulièrement sur les projets d'achats d'équipements des deux structures et ainsi éviter tout doublon.

* Les équipes de Cardete /Huet, Clément Blanchet et Francisco Mangado sont actuellement en lice pour la maîtrise d'œuvre du bâtiment TMA Sud.

Béatrice Girard

© photo Balloïde Photo / C.Picci

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