Vincent Richard, Midi-Pyrénées Bois : "La filière a perdu 22 % de ses emplois en deux ans"

La filière bois s'organise pour lutter contre un chiffre d'affaires en baisse régulière et accompagne ses adhérents afin de les rendre plus compétitifs. Interview de Vincent Richard, délégué régional de Midi-Pyrénées Bois.
Vincent Richard

Quelle est la situation des entreprises de la filière bois en Midi-Pyrénées ?
La filière forêt-bois est très variée en Midi-Pyrénées. Elle représente un total de 20.000 emplois et 4.200 entreprises. Mais dans ce segment, les sociétés spécialisées dans l'ameublement sont bien moins nombreuses : on en compte 430, dont 90 % sont des TPE. Elles souffrent particulièrement de la concurrence des importations et affichent des chiffres d'affaires en baisse constante, de l'ordre de 5 % par an. En Midi-Pyrénées, entre 2008 et 2010, nous estimons même avoir perdu 22 % des emplois. D'ailleurs le Ceser avait formulé des recommandations visant à soutenir la filière bois en Midi-Pyrénées.

C'est dans ce contexte que vous avez mis en place l'opération "Action impulsion". De quoi s'agit-il ?

C'est une forme de coaching, un accompagnement que nous avons proposé à onze TPE de l'ameublement avec le concours de designers notamment, mais pas uniquement. L'idée était vraiment de leur donner des clés pour s'adapter aux évolutions du marché de l'ameublement, intégrer de nouvelles techniques de production ou de commercialisation. Nous sommes partis du constat que ces chefs d'entreprises maîtrisent très souvent un savoir-faire rare et haut de gamme, mais qu'ils ont du mal à le vendre. Nous leur avons donc proposé différentes formes d'aides : juridique, en communication, marketing, en méthodes de production, stratégies de développement... Le budget alloué à ce programme était de 200.000 €, financés par la Direccte et le conseil régional.

Qu'en est-il ressorti ?

L'objectif de départ pour chacune des onze TPE était de créer le prototype d'un nouveau produit avec le concours de deux designers, Elisabeth Vidal et Didier Versavel. Très vite, ils sont allés plus loin en déposant des brevets et commercialisant ces nouveaux produits. Pour la filière, cette opération était une première. Nous espérons la renouveler auprès de nombreuses autres entreprises. D'ailleurs, plus d'un millier de livrets racontant ce programme sera imprimé et distribué aux chefs d'entreprises de ce secteur.

Propos recueillis par Béatrice Girard
© photo DR

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