Haute-Garonne : le cri d'alarme des PME des travaux publics

Avec 1.800 emplois détruits en cinq ans en Haute-Garonne, les entreprises indépendantes du secteur des travaux publics dénoncent des marchés publics inaccessibles et des commandes au point mort.
82 % des entreprises de Haute-Garonne enregistreraient une baisse de CA

Rien ne va plus pour les entreprises indépendantes de travaux publics en Haute-Garonne. Regroupés au sein du Syndicat des travaux publics (STP) 31, ces patrons qui interviennent en amont des grands chantiers de construction (voiries et réseaux, terrassement, démolition, travaux de dépollution...) ont fait leurs comptes et craignent pour leur survie. "Avec 5.600 salariés employés dans les PME indépendantes des travaux publics en Haute-Garonne, nous sommes l'équivalent du deuxième employeur privé local et garantissons des emplois non-délocalisables. Pourtant, en ce moment, une entreprise disparaît toutes les semaines", dénonce Francis Cassin, président de STP 31. Il décrit pour 85 % des entreprises indépendantes du secteur des carnets de commande inférieurs à six mois (et même à trois mois pour plus de 40 %). Dans le département, 82 % des entreprises ont par ailleurs un chiffre d'affaires en baisse et 40 % constatent une baisse des prix pratiqués sur leurs marchés. Au final, la trésorerie se dégrade pour un quart d'entre elles.

Les majors raflent les marchés publics
La difficulté, c'est que ces entreprises dépendent à 75 % de la commande publique, "elle est à ce jour inexistante et quand il y en a, nous en sommes exclus au profit des majors qui raflent le plus souvent des marchés uniques", assure Jean-Marc Castillon, vice-président du même syndicat et gérant d'une entreprise de 40 salariés au nord de Toulouse. Tous dénoncent des appels d'offres publics globaux qui ne prévoient pas d'allotissement par corps de métiers et excluent de fait les petites entreprises. "Nous sommes ensuite cantonnés à des marchés de sous-traitance à moindre prix", indique Francis Cassin. Si ce discours n'est pas nouveau, la situation aurait aujourd'hui atteint un seuil critique et à quelques mois des échéances électorales, les chefs d'entreprises espèrent faire entendre leurs voix. Ils souhaitent que les pouvoirs publics réinvestissent d'urgence le champ des travaux publics.

Béatrice Girard
© photo Rémi Benoit

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