Face à Lyon et Lille, Toulouse fait pâle figure pour les investisseurs immobiliers

Moins attractive que Lyon ou Lille, malgré ses atouts économiques, la Ville rose doit étoffer son offre au centre-ville et clarifier sa stratégie pour rester dans la course. Telles sont les conclusions du club immobilier de Toulouse, qui a organisé le 16 octobre une soirée consacrée au thème "l'immobilier d'entreprise vu par les investisseurs, quelle place pour Toulouse ?"
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Toulouse, ville où il fait bon vivre, qui attire les cadres et les étudiants... pointe régulièrement en tête des palmarès des villes les plus attractives de France. Cette belle image suffit-elle à attirer aussi les investisseurs d'immobilier tertiaire ? Pas sûr.

Thierry Riba, directeur immobilier régions de la foncière cotée Eurosic, gère un patrimoine de 3 Md€ investi à 80 % en région parisienne et à 20 % en région. Il a tenté d'apporter son éclairage sur le sujet. "Nous sommes historiquement présents à Toulouse avec un patrimoine constitué de 50 000 m2, essentiellement à la Plaine et Blagnac, a-t-il commenté. Si la ville fait toujours partie de nos cibles, elle souffre de la comparaison avec des métropoles comme Lille ou Lyon à cause d'un manque de visibilité et de stratégie. Nous sommes aujourd'hui 10 ou 15 investisseurs à se poser ces questions. Nous ne savons pas comment la municipalité et la communauté urbaine souhaitent se positionner à Toulouse sur ces questions."

Bordelongue : "l'épine dans le pied de Toulouse"
Les lacunes de Toulouse selon les investisseurs : l'absence de grands pôles d'activités très identifiés et de parcs immobiliers avec des seuils critiques (200 000 m2 au même endroit). "Lyon dispose d'1M de m2 de bureaux au centre ville et de trois grands pôles (la Part Dieu, la Soie et Confluence), quand Toulouse n'en a que 200 000 m2, atomisés", illustre Thierry Riba. Pour gagner en visibilité, la ville devrait donc agglomérer son offre.

"La création d'une agence de développement économique pourrait aider les élus sur le sujet", estime Thierry Riba. En réalité, une telle agence existe déjà depuis près de deux ans à Toulouse, mais elle est plutôt dédiée à la prospection internationale. Dans les toutes prochaines années, l'aménagement de Toulouse Euro Sud Ouest (TESO), dans le quartier Matabiau, sera donc déterminant pour faire évoluer l'image de la ville. Une réalisation d'autant plus attendue que ces dernières années, l'épisode Bordelongue (46 000 m2 toujours pas loués) a laissé des traces dans le milieu des investisseurs. "C'est aujourd'hui l'épine dans le pied de Toulouse, bon nombre d'investisseurs, y compris étrangers, ne veulent plus entendre parler de la ville", constate l'investisseur.

Dans l'auditoire, on accuse le coup. Mais Annette Laigneau et Joseph Carles, les élus de Toulouse Métropole présents à la soirée, l'ont assuré : "message reçu".

Béatrice Girard
© photo Rémi Benoit

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