"C'est du jamais vu, les taux crèvent le plancher et les taux de refinancement des banques sont tellement bas, que cela pourrait continuer", prédisent les courtiers immobiliers. En effet dans leurs derniers baromètres, Cafpi et meilleurstaux.com affichent des taux de crédit immobilier remarquables à 1,85 % sur 15 ans, 2,15 % sur 20 ans et 2,60 % sur 25 ans.

"Attention quand même, pour avoir accès à ces niveaux de crédit un couple doit gagner plus de 70 000€ par an et disposer de 20 % d'apport ; et une personne seule plus de 45 000 € par an avec le même apport", précise Lucile Mathern, la responsable de l'agence meilleurstaux.com à Toulouse. Un détail qui exclut de fait les classes moyennes !

"Elles profitent quand même de conditions d'emprunt favorables à 2,10 % sur 15 ans, 2,35 % sur 20 ans et 2,75 % sur 25 ans, et les crédits leur sont fréquemment octroyés", tempère Nicolas Puglièse, le responsable de l'agence Cafpi à Toulouse.

Les banques n'aiment pas les CDD

Pourtant sur le terrain, agents immobiliers et promoteurs constatent les difficultés de leurs clients à se faire financer. "Les gens ont l'impression que c'est plus difficile, mais dans la pratique les conditions d'octroi de crédit n'ont pas été resserrées", assure Nicolas Puglièse à la CAFPI. La seule chose qui a évolué, c'est que tous les dossiers un peu "sociaux" ne sont plus financés depuis la disparition du crédit immobilier de France l'année dernière".

Ce qui fait toute la différence en effet, c'est la situation professionnelle des candidats, "les gens en CDD ou en interim, qui empruntent seuls ne sont pas financés", décrit Lucile Mathern. À l'inverse les profils de cadres évolutifs sont bichonnés !

Des durées d'emprunt revues à la baisse

Dans ce contexte favorable à l'emprunt, les toulousains "finançables" ont revu leurs durées de crédit à la baisse, ils s'endettent désormais sur 18 à 22 ans au lieu de 25. Certains en profitent même pour acheter directement un T3 plutôt qu'un T2. En effet, Toulouse reste une place à part, qui pratique les meilleures conditions sur le territoire.

"C'est pourquoi, nous recevons un grand nombre de demandes de rachat de crédit depuis Lyon, Paris ou encore Nantes, mais c'est impossible, les banques veulent la proximité avec leurs clients", décrit Lucile Mathern. Elle précise, "quoi qu'il en soit, pour qu'un rachat de crédit soit intéressant, il faut au moins un écart de 0,60 % entre les taux actuels et le taux en cours."

Béatrice Girard