"Une plus-value de 26 % pour un logement classé A au niveau énergetique", interview de Claude Taffin, économiste

Claude Taffin est économiste et directeur scientifique de l'association Dinamic, créée par le Conseil supérieur du notariat. Il vient de rendre publique la première enquête qui mesure l'impact du diagnostic performance énergétique (DPE) sur la valeur des biens immobiliers. Premier enseignement : dans le Sud-Ouest, un logement classé A ou B au niveau énergétique gagne 26 % de plus-value. Interview.Quelles sont les caractéristiques de cette enquête commanditée par les notaires ?
Claude Taffin

Claude Taffin est économiste et directeur scientifique de l'association Dinamic, créée par le Conseil supérieur du notariat. Il vient de rendre publique la première enquête qui mesure l'impact du diagnostic performance énergétique (DPE) sur la valeur des biens immobiliers. Premier enseignement : dans le Sud-Ouest, un logement classé A ou B au niveau énergétique gagne 26 % de plus-value. Interview.

Quelles sont les caractéristiques de cette enquête commanditée par les notaires ?

Cette étude a été réalisée à partir des données notariales Perval pour les transactions enregistrées en province, et Bien pour celles enregistrées en Ile-de-France. En effet depuis 2010, les notaires font figurer le Diagnostic de performance énergétique (DPE) dans leurs actes de vente. Ceci nous a permis de disposer d'un important échantillon de plus de 400 000 biens dans toute la France. Il faut rappeler que ce DPE renseigne à la fois sur la consommation énergétique d'un logement et sur son taux d'émission de gaz à effet de serre. Nous avons donc regardé dans quelle mesure le niveau de l'étiquette "énergie" (A, B, C, D, E, F ou G) influence le prix de vente d'un bien. Cette enquête donne pour la première fois l'estimation de la valeur verte d'un bien.

Quels sont les enseignements de votre étude ?

Cette enquête révèle que le DPE impacte réellement le prix des maisons déclarées comme étant vendues en bon état, avec des écarts qui peuvent être significatifs : jusqu'à -30 % pour une maison en classe G, ou + 30% de plus-value pour des classes A et B. On perd entre 5 et 10 % du prix en passant d'une lettre à l'autre. Dans le Sud-Ouest par exemple qui concerne les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine, une maison affichée en A ou B bénéficie d'une plus-value de 26 %, 15 % pour un bien classé C, mais -12 % avec la lettre E, -22 % avec la lettre F et presque -30 % pour un bien classé G.
Enfin l'enquête nous révèle que c'est la lettre D qui est la plus répandue sur tout le territoire, tous types de biens confondus, avec une prépondérance pour le Sud-Ouest (45 %) et le Sud-Est de la France (44 %). Des données qui prouvent sans doute qu'il y a moins de passoires énergétiques au sud qu'au nord. C'est par ailleurs dans le Nord-Est de la France et dans le Nord Pas-de-Calais que l'on trouve le plus grand nombre de biens en mauvais état E, F et G (60 % et 55 %).

À quoi vont servir ces données ?

Cette étude est une première étape. Elle sera reconduite l'année prochaine sur l'échantillon des ventes réalisées en 2012-2013 qui inclura les ventes d'appartements. Cela nous permettra donc de donner des résultats sur ce type de biens. Par ailleurs, nous aurons sans doute d'ici là des demandes spécifiques de la part des chambres régionales des notaires sur leurs secteurs.

Propos recueillis par Béatrice Girard
©photo DR

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