"Si la métropole toulousaine reste exceptionnellement attractive, cela ne se fait plus aux dépends des villes moyennes de la région. Cette attractivité profite désormais à toutes les aires urbaines moyennes", constate Jean-Philippe Grouthier, le directeur de l'Insee Midi-Pyrénées.
En dix ans, la situation a donc profondément évolué. "En 2000, on s'interrogeait sur la façon dont l'attractivité de Toulouse pourrait rejaillir sur les villes moyennes. Cette enquête nous apporte des réponses qui ne laissent aujourd'hui plus de place au doute : Toulouse ne vide pas les villes moyennes de leur substance, au contraire" a ajouté Jean-Marc Mesquida, le directeur général de l'AUAT (Agence d'urbanisme et d'aménagement Toulouse aire urbaine).

Toulouse attire toujours
L'aire urbaine toulousaine a attiré 35 000 nouveaux habitants par an entre 2003 et 2008 et présente un excédent migratoire qui s'établit à 6 700 personnes par an entre 2003 et 2008. Le solde migratoire toulousain reste le plus fort des grandes aires urbaines. Mais, et c'est plus nouveau, les aires urbaines moyennes sont aussi devenues très attractives. Elle ont accueilli 26 900 arrivants dans la même période, dont 54 % en provenance du grand Sud-Ouest et 46 % d'autres régions, et de l'Île-de-France. Montauban et Saint-Gaudens arrivent en tête, suivies par Figeac, Foix et Pamiers. Viennent ensuite Albi ou Agen, et dans une moindre mesure Auch, Cahors, Rodez, Millau et Carcassonne. Seules Tarbes et Castres- Mazamet continuent de perdre de la population.

Sans surprise, les 18-25 ans sont très représentés chez les nouveaux arrivants à Toulouse : ils comptaient pour 20 % des nouveaux Toulousains entre 2003 et 2008. Les cadres (4 650 entrants) et les professions intermédiaires (5 230 entrants) sont aussi nombreux à choisir la Ville rose pour s'installer.
Pour Claude Raynal, le président de l'AUAT, ce changement de modèle prouve que " les politiques publiques menées depuis 20 ans qui ont contribué à améliorer les services, les équipements, et les transports, commencent à se traduire dans les chiffres."
L'Insee ne dispose en revanche d'aucune indication sur les différences de prix en matière de foncier ou de loyer entre Toulouse et les aires urbaines moyennes, qui pourraient expliquer la montée en puissance de ces dernières.

Béatrice Girard
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