Travaux publics : face aux destructions d'emplois, les professionnels tirent la sonnette d'alarme

Le Syndicat des travaux publics de la Haute-Garonne a lancé aujourd'hui 29 octobre un "appel de détresse". Le secteur, qui déplore depuis 2008 la destruction de 1.800 emplois et la disparition de quarante entreprises chaque année, en appelle désormais aux collectivités locales.
Depuis cinq ans, plus de 1 800 emplois ont été détruits en Haute-Garonne. © photo Rémi Benoit

C'est un triste bilan que le Syndicat des travaux publics de la Haute-Garonne (STP 31) a dressé ce matin. "La situation est absolument dramatique, assure Francis Cassin, président du STP 31, qui regroupe les entreprises locales indépendantes du secteur. Chaque année, quarante PME des travaux publics disparaissent dans notre département. Depuis cinq ans, plus de 1.800 emplois ont été détruits. Et malheureusement, la situation ne fait qu'empirer."

Selon une enquête menée ce mois-ci auprès des adhérents du STP 31, les carnets de commande du secteur seraient désormais inférieurs à six mois pour 85 % des entreprises, et inférieurs à trois mois pour 40 % d'entre elles. Par ailleurs, les professionnels sont 82 % à constater une stagnation ou une baisse de leur chiffre d'affaires.

Un appel aux collectivités locales

La cause de ce phénomène ? La crise, bien entendu, mais pas seulement. "Notre secteur est très largement tributaire des commandes publiques, à hauteur de 75 %, rappelle Francis Cassin. Or, depuis quelques années, les collectivités locales ont progressivement orienté leurs budgets vers des dépenses de fonctionnement, plus que vers des dépenses d'investissement, qui sont pourtant absolument nécessaires au développement du territoire."

Les professionnels des travaux publics en appellent ainsi aujourd'hui aux élus locaux. "Nous ne réclamons pas de subvention, insiste Francis Cassin. Nous demandons simplement aux collectivités de se réengager dans une politique d'investissement efficace, maîtrisée et utile, qui profitera à la fois aux habitants et aux entreprises locales." Un réengagement qui, pour le syndicat, doit absolument aller de pair avec un remaniement en profondeur de la structuration des appels d'offres.

Revoir les appels d'offres

"Le système actuel ne permet plus à nos entreprises indépendantes, qui sont souvent de petite taille, de répondre aux consultations publiques", déplore Marc Roques, président de la société Caro TP, basée à Quint-Fonsegrives. En cause, selon les professionnels : la disparition progressive de l'allotissement, cette décomposition d'un même marché en plusieurs lots qui permettait auparavant à de petites sociétés de différents corps de métiers de se positionner individuellement. "

Les marchés publics sont désormais globaux, ce qui privilégie naturellement les "majors" et défavorise les entreprises indépendantes", regrette Francis Cassin. Sur tous ces sujets, le président du STP 31 espère aujourd'hui pouvoir bénéficier d'une oreille attentive de la part des élus. "La période électorale est propice à ce genre de dialogue, sourit-il. Nous allons donc essayer de nous faire entendre..."

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