Région Midi-Pyrénées, un budget 2014 en légère baisse mais "pas d'austérité" selon Martin Malvy

Le budget 2014 doit être voté ce soir en assemblée plénière au Conseil régional de Midi-Pyrénées. À la mi-journée, Martin Malvy en a présenté les principales orientations : ce budget de 1,188 Md€ subit une baisse de ses recettes de 2,9 % et une diminution de l'investissement de 0,6%. Un budget "rigoureux et ambitieux" pour le président de Région. Martin Malvy a également annoncé le rapprochement en 2014 des agences MPE et MPI.

Le budget 2014 est "ambitieux, rigoureux, sérieux, solidaire et respectueux des équilibres". Les mots sont choisis par Martin Malvy, qui a présenté ce jeudi un budget de 1,188 milliard d'euros (2013 : 1,194 Md€). "Il faut serrer les boulons", admet-il quand même, dans une période où les collectivités sont appelées à réduire leurs dépenses. Une période "charnière" également, où se renégocient les prochains financements européens, et le contrat de plan État / Région.

Première satisfaction : "au regard des critères de Bruxelles, nous devions subir une diminution de 57 % du fonds Feder. Or, grâce à des négociations intenses depuis 6 mois, il ne baissera que de 5 %." Martin Malvy rappelle également que Midi-Pyrénées est l'une des régions les moins endettées de France en 2014 avec une dette de 90,40 euros par habitant.

Les chiffres
Ce budget de 1,188 Md€ présente une baisse des recettes de 2,9 % (508,4 M€ de fiscalité, 392,3 M€ de dotation de l'État), et un autofinancement à hauteur de 244,2 M€. Un "haut niveau d'autofinancement", selon Martin Malvy, complété par un accès facilité à l'emprunt grâce à la note AA+ récemment accordée à la Région par l'agence Fitch Ratings.

459,4 M€ seront consacrés aux dépenses d'investissement alors que les dépenses de fonctionnement représentent 710,3 M€. L'épargne nette s'élève à 230,7 M€ contre 237,2 M€ en 2013. La situation "est saine", estime le président, qui a développe plusieurs priorités pour l'année prochaine :

- La formation et l'éducation : 421 M€ d'investissement, notamment pour les lycées.

- L'économie et l'emploi : 153 M€ d'investissement, dont 41,6 M€ pour l'enseignement supérieur.

- La transition énergétique : 328,4 M€ d'investissement.

- L'aménagement, l'animation des territoires et la solidarité : 88,7 M€ d'investissement.

Le rapprochement entre MPE et MPI
L'annonce du jour, c'est le rapprochement en une seule structure de Midi-Pyrénées Innovation (présidée par Catherine Jeandel) et Midi-Pyrénées Expansion (présidée par Bernard Plano). Les deux agences, fusionnées en une seule Agence de l'Innovation et du Développement, intègreront également d'ici fin 2014 l'Incubateur Midi-Pyrénées. "Ce rapprochement a déjà commencé en installant les deux agences au Belvédère (boulevard des Récollets, NDLR). Il est désormais temps de les fusionner, et cela sans aucun licenciement", promet Martin Malvy.

57 personnes travaillent actuellement chez MPI et MPE. Pour accueillir la nouvelle agence, la construction d'un bâtiment dédié est évoquée. Quid de la gouvernance de la structure ? "Bernard Plano et Catherine Jeandel coprésideront jusqu'en 2015, puis, après les élections régionales, seront désignés un président et un directeur", répond le président de la Région. Objectif de la manœuvre : "mutualiser les moyens pour une efficacité accrue". Comprendre : "faire des économies".

Ils votent contre
Dès ce matin (jeudi 19 décembre), on pouvait lire sur Twitter des réactions contrastées sur ce budget 2014. Pour la conseillère régionale UMP Élisabeth Pouchelon, les adjectifs de Martin Malvy sont mal choisis : "un budget "rigoureux" ? Augmentation des dépenses de fonctionnement et baisse de l'investissement?" s'interroge-t-elle sur le réseau social.

Un avis partagé par Jacques Thouroude, président du groupe Osons Midi-Pyrénées, dont l'intervention en assemblée plénière a passablement irrité Martin Malvy. L'opposant dénonce un budget qui manque d'ambition. "Il faut qu'il arrête de me casser les pieds, c'est facile de dire "y'a qu'à" quand on n'est pas aux décisions. Nous dépensons 88 M€ pour la solidarité, c'est un budget ambitieux", s'est agacé le président de la Région.

Autre réaction, celle du président du groupe Républicains et Territoires, Gérard Trémège, qui qualifie le budget de "budget de bon père de famille davantage destiné à satisfaire les agences de notation qu'à soutenir l'économie régionale, comme en témoigne la diminution de nos dépenses d'investissement alors même que les besoins sont là". "Ce n'est pas un budget d'austérité, affirme Martin Malvy. Mais nous sommes dans une période difficile."

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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