Comme Toulouse, les "villes moyennes" de Midi-Pyrénées sont de plus en plus attractives

L'Insee et l'AUAT ont présenté ce mardi une étude intitulée "dans le sillage de Toulouse, les villes moyennes proches renforcent leur attractivité" portant sur la période 2003 - 2008. Principal enseignement : contrairement à 20 ans en arrière, la très dynamique aire urbaine de Toulouse n'étouffe pas l'attractivité des villes moyennes de Midi-Pyrénées. L'étude tente de répondre à la question "quelles zones attirent qui ?" Décryptage.
La ville de Montauban attire de plus en plus d'habitants

"Il y a un changement de modèle par rapport à il y a vingt ans. La grande aire de Toulouse attire du monde de toute la France, et toutes les zones urbaines de la région en profitent. Toulouse ne pompe plus les habitants des autres villes de Midi-Pyrénées mais participe à son développement." Le constat est établi par Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l'Insee. "Depuis le début des années 2000, on s'interroge sur le dynamisme des villes moyennes. Comment faire en sorte que l'attractivité de Toulouse puisse être redistribuée ?" s'interroge Jean-Louis Mesquida, directeur général de l'AUAT.
Entre 2003 et 2008, la situation a changé, et la question semble avoir trouvé des réponses, selon l'étude menée par les deux organismes. Les "villes moyennes" de Midi-Pyrénées gagnent en attractivité. Amélioration des équipements, des services, des transports : "les politiques publiques ont porté leur fruits. Encore heureux !" se réjouit Claude Raynal, le président de l'AUAT (également vice-président de Toulouse métropole et maire de Tournefeuille). Le prix des loyers à Toulouse, légèrement plus élevé que dans les autres villes de Midi-Pyrénées, pourrait également peser dans la balance, même si aucun chiffre ne le prouve.

26 900 arrivants / an dans les aires urbaines moyennes

Montauban, Albi, Castres, Rodez, Saint-Gaudens, etc. attirent chaque année 26 900 habitants au total. "Ce n'est pas rien !" souligne Jean-Philippe Grouthier. La démographie de ces villes moyennes est en hausse, sans aucune exception, avec une évolution particulièrement forte pour Montauban et Saint-Gaudens. Parmi les nouveaux habitants, 14 470 viennent du Grand Sud-Ouest (54%), et 13% sont en provenance de Toulouse. La Ville rose à elle seule, accueille chaque année 35 000 personnes, et fait toujours preuve d'une attractivité exceptionnelle.

Toulouse perd des habitants au profit de sa couronne

Si l'agglomération toulousaine est toujours aussi attractive vis-à-vis des autres régions (particulièrement Paris, le littoral méditerranéen et l'Alsace), le déficit des échanges avec sa couronne péri-urbaine croît fortement : chaque année la couronne gagne en moyenne 4 800 habitants en provenance du pôle urbain. Les communes gagnantes sont proches de Toulouse comme Fonsorbes et Castelnau-d'Estrétefonds, mais aussi les plus petites communes rurales. Concernant les villes moyennes comme Cahors, Figeac ou Pamiers, Toulouse sort gagnante au niveau du solde migratoire, mais Montauban et Saint-Gaudens inversent la tendance : il y a davantage de personnes qui quittent Toulouse pour s'installer dans ces deux villes, que l'inverse.

Qui va où ?
Les jeunes vont à Toulouse. "Ce n'est pas un scoop" pour Jean-Philippe Grouthier, "les étudiants représentent 20% des nouveaux habitants". La Ville rose accueille également des cadres (4 670 entrants et 4 150 sortants entre 2003 et 2008), des professions intermédiaires et des ouvriers. Fait notable : Montauban, Pamiers et Foix attirent plus de nouveaux arrivants en provenance d'autres régions que Toulouse. "Il ne s'agit donc pas d'une attractivité de proximité" explique le directeur de l'Insee. Tarbes en revanche est la seule ville de la région qui attire moins de 2 ‰ de français d'autres régions. C'est également une ville qui subit un déficit migratoire, que ce soit pour les étudiants, les cadres ou les actifs. La ville d'Albi, qui gagne des habitants, voit néanmoins beaucoup de ses jeunes partir pour Toulouse.
Enfin, le chef lieu de Haute-Garonne reste attractif auprès des étrangers (4 900 personnes par an, presque autant qu'en provenance d'Ile-de-France). Les personnes arrivant d'autres pays sont 2 160 à s'installer dans les aires moyennes de la région.

Sophie Arutunian
©photo Rémi Benoit

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