IéS : la coopérative de capital-risque solidaire lance un appel pour rassembler 500.000 €

La coopérative régionale de capital-risque solidaire IéS a lancé officiellement aujourd'hui 4 novembre son premier appel à souscription. Objectif : collecter 500.000 euros en un an. Une nouvelle page dans l'histoire de cet acteur qui œuvre depuis quinze ans au service de la création d'entreprises et d'emplois dans le secteur de l'Économie sociale et solidaire.
Le lancement de l'appel à souscription a eu lieu ce matin à l'Hôtel de Région

"C'est une grande première", s'enthousiasme Bruno Fieux, président d'Initiatives pour une économie solidaire (IéS). La coopérative régionale de capital-risque solidaire a lancé officiellement aujourd'hui son premier appel à souscription à l'Hôtel de Région, à Toulouse. Une initiative qui s'inscrit de façon stratégique dans l'histoire d'IéS. "Nous nous posions depuis quelques temps la question de notre développement, confirme Bruno Fieux. Avec un capital d'un million d'euros placé actuellement dans une cinquantaine d'entreprises régionales du secteur de l'Économie sociale et solidaire, j'ai coutume de dire que nous sommes un gros parmi les petits et un petit parmi les gros. Par ailleurs, l'an dernier, notre collecte d'épargne s'est quelque peu tassée. Tous ces facteurs nous ont confortés dans l'idée qu'il nous fallait lancer un appel à souscription plus large". IéS souhaite ainsi aujourd'hui dépasser le traditionnel cercle de ses 750 coopérateurs en s'ouvrant au grand public, qui pourra souscrire des parts sociales (76 € l'unité) jusqu'au 30 septembre 2014.

Collecter 5 M€ en cinq ans
"A travers cet appel, nous avons l'ambition de collecter 500.000 euros en un an, annonce Bruno Fieux. C'est modeste, mais notre objectif s'inscrit en réalité dans un processus de long terme. En renouvellement régulièrement nos appels à souscription, nous souhaitons en effet collecter 5 M€ dans les cinq prochaines années". Depuis sa création il y a quinze ans, IéS a contribué à la création ou au maintien de plus de 750 emplois dans la région, à travers un investissement continu auprès des entreprises de l'Économie sociale et solidaire (ESS).

Un positionnement qui a rapidement conduit le Conseil régional de Midi-Pyrénées à rentrer au capital de la coopérative. "IéS a cette qualité de ne pas soutenir des entreprises tournées uniquement vers des valeurs de développement économique - qui sont nécessaires, bien sûr, mais pas suffisantes - , mais d'investir avant tout dans des projets à plus-value humaine et environnementale", estime Marie-Christine Pons, présidente de la commission Économie sociale et solidaire, insertion par l'économie, de la Région.

Un investissement moyen de 25.000 € par entreprise
La première mission d'IéS est d'ordre financier. La coopérative de capital-risque solidaire investit un ticket moyen de 25.000 euros par entreprise. "Ce n'est certes pas énorme, mais nous proposons par ailleurs un véritable accompagnement du chef d'entreprise, tout au long de notre présence au capital". Claude Paris, dirigeant du centre toulousain Sineo, spécialisé dans le nettoyage des véhicules sans eau, confirme : "Cet accompagnement est réellement bénéfique. Il nous permet de prendre du recul, de travailler un peu différemment".

Un effet "label"
Mais la véritable force d'IéS réside sans doute dans sa légitimité au sein du secteur de l'ESS, qui assure aux entreprises sélectionnées le bénéfice d'un effet "label". "Sans les équipes d'IéS, nous n'existerions probablement pas aujourd'hui, assure Patrice Renard, président de la société Methaneva, spécialisée dans la méthanisation et la valorisation du biogaz. Elles nous ont accompagnés dans des moments compliqués et ont joué un rôle majeur dans nos discussions avec les banques".

Jean-Michel Lartigue, fondateur de Carré fermier, enseigne spécialisée dans la distribution de produits fermiers locaux, ne dit pas autre chose : "Au-delà d'un apport en fonds propres, l'entrée d'IéS dans notre capital a permis d'apporter une certaine crédibilité à notre projet vis-à-vis de nos autres partenaires financiers". Bruno Fieux acquiesce. "Il est vrai que les banques ont tendance à venir plus facilement lorsque nous sommes là, sourit-il. L'effet de levier peut d'ailleurs parfois être important".

Alexandre Léoty
© photo Alexandre Léoty

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.