Le Concorde entre au musée Aeroscopia à Blagnac

Plus de 40 ans après son premier vol, le Concorde MSN1 a rejoint Aeroscopia, sous les yeux d'anciens pilotes et mécaniciens. Il sera l'une des pièces phare exposées au futur musée de l'aéronautique à Blagnac. L'établissement doit ouvrir ses portes en octobre prochain.
Le Concorde MSN1, tracté vers le futur musée de l'aéronautique Aeroscopia

C'était son dernier voyage. Ce matin, le Concorde MSN1 est entré dans les bâtiments du futur musée de l'aéronautique Aeroscopia, à Blagnac. Construit à Toulouse par Sud Aviation, l'avion mythique a été tracté sur 500 mètres, depuis l'usine Lagardère, où se situe la chaîne d'assemblage de l'A380. "J'en ai passé des heures sur cet avion, se souvient Michel Rétif, mécanicien sur le Concorde, aujourd'hui âgé de 91 ans. Je suis heureux de le voir arriver au musée. Il sera conservé dans les meilleures conditions."

Gilbert Defer, 79 ans, a lui aussi beaucoup de souvenirs de cet avion. "J'ai fait des centaines d'heures de vol sur cette machine. J'étais pilote d'essais, j'ai participé au tout premier vol d'essais", raconte-t-il. Ce tout premier vol remonte au 6 décembre 1973. L'appareil devient ensuite avion présidentiel, jusqu'en avril 1985, date à laquelle il effectue son dernier vol le ramenant à Toulouse. Aujourd'hui, l'appareil a été repeint et rénové avec le soutien d'Airbus Heritage. Créé en 2009, ce département d'Airbus a pour but d'œuvrer à la protection, à la conservation et à la valorisation des appareils du groupe.

Le Concorde ne sera pas le seul avion exposé au musée Aeroscopia. D'autres appareils mythiques le rejoindront prochainement : la Caravelle, le premier bi-réacteur civil au monde produit en série, l'avion cargo civil Super Guppy, et l'A300B, l'un des tous premiers exemplaires "fondateur" d'Airbus. Grâce à un habillement transparent sur les parois et le sol, ce dernier appareil "dévoilera au public tous ses secrets, indique Jacques Rocca, directeur d'Airbus Heritage. Le public verra comment fonctionne la machine." Le musée présentera aussi des aéronefs de plus petites tailles, une vingtaine au total.

La concrétisation de trente ans de travail
En projet depuis trente ans, le musée Aeroscopia se concrétise aujourd'hui. Un soulagement pour Bernard Keller. "Enfin, ça y est", lâche le maire de Blagnac, très investi dans ce projet. Et d'ajouter : "Nous devons veiller à préserver l'histoire de l'aéronautique, qui est récente. Elle n'a qu'un siècle." La Ville de Blagnac a d'ailleurs financé le musée à hauteur de 8,45 M€. Toulouse Métropole participe à hauteur de 5 M€, Airbus 3,5 M€ et la Région 2,68 M€. Au total, le plan de financement s'élève à 21,5 M€.

Soulagement aussi pour Claude Terrazzoni, président de Terre d'Envol, qui regroupe une dizaine d'associations. "Ce musée est la consécration de tout notre travail", souligne-t-il. Depuis trente ans, les associations réunies au sein de Terre d'Envol rassemblent des archives de l'histoire aéronautique, des photographies ou encore des dossiers de fabrication. "On a tout sauvé", estime Claude Terrazzoni, ancien président de la CCI de Toulouse et ancien de l'Aérospatiale. Toutes ces archives sont actuellement triées par le groupe Manatour, l'exploitant du futur musée, déjà en charge de l'accueil des visiteurs professionnels et grand public sur les sites Airbus français.

Le musée Aeroscopia doit ouvrir en octobre prochain. 110.000 visiteurs sont attendus la première année.

Marie Vivent
© photo Rémi Benoit

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.