Privatisation de Toulouse-Blagnac : pourquoi la CGT Airbus veut l'arrêt de la procédure

Ce n'est pas une suspension mais un arrêt total de la procédure de privatisation que réclame la CGT Airbus au sujet de l'aéroport Toulouse-Blagnac. À 8 jours de la fin de l'appel d'offres, la position de Matignon se fait attendre pour plusieurs acteurs du dossier. Les députées Monique Iborra et Catherine Lemorton ont rencontré ce soir Emmanuel Macron. Il leur a garanti que les intérêts d'Airbus sont pris en compte dans le cahier des charges.
La CGT Airbus veut l'arrêt de la procédure de la privatisation de l'aéroport. © photo Rémi Benoit

La boîte aux lettres de Manuel Valls déborde. Après le PDG d'Airbus Fabrice Brégier et les représentants des collectivités locales en Midi-Pyrénées, c'est au tour de la CGT d'écrire au Premier ministre au sujet de la privatisation de l'aéroport Toulouse-Blagnac. Le courrier envoyé hier (22 octobre) est signé de la CGT Airbus Group, de la CGT Airbus, de la CGT Midi-Pyrénées, de la fédération des Travailleurs de la Métallurgie CGT et de l'Union Départementale Haute-Garonne. Il demande "l'arrêt de la procédure de privatisation de l'aéroport Toulouse-Blagnac", avançant que "la privatisation de l'aéroport sera sans aucun doute un frein au développement de l'industrie aéronautique dans la région Midi-Pyrénées, qui rappelons-le, occupe 85% des emplois de la métallurgie dans notre région".

Xavier Petrachi, délégué CGT Airbus Opérations, regrette non seulement la privatisation d'un service public "à laquelle nous sommes opposés depuis le début" mais aussi le manque d'information sur la procédure : "Si même Fabrice Brégier n'est pas mis dans la boucle des personnes informées, alors, les salariés, eux, vont carrément à la pêche aux infos". Pour le syndicaliste, la privatisation risquerait d'empêcher Airbus "de se déployer autour de l'aéroport" et menacerait ainsi toute une filière industrielle.

Confusion

Dans 8 jours, les candidats au rachat des parts de l'État devront déposer leurs offres fermes. La semaine dernière, Martin Malvy (Région Midi-Pyrénées), Jean-Luc Moudenc (Toulouse Métropole), Alain Di Crescenzo (CCI 31) et le sénateur Bertrand Auban ont "ré-affirmé leurs priorités" auprès de Régis Turrini, commissaire aux participations de l'État. Au même moment, le député Christophe Borgel a "tiré la sonnette d'alarme", de même que le président du Ceser Jean-Louis Chauzy pour "défendre les intérêts d'Airbus". Ces manifestations ont-elles porté leurs fruits ? Aujourd'hui, la direction d'Airbus "ne souhaite pas commenter davantage ce sujet". On murmure, dans les couloirs de l'aéroport, que "beaucoup de bêtises ont été dites".

Emmanuel Macron rassure

Les députées Catherine Lemorton et Monique Iborra ont rencontré ce soir Emmanuel Macron. Il leur a été assuré que le cahier des charges de l'appel d'offres prenait en compte la spécificité des enjeux des entreprises aéronautiques. "La présence d'Airbus sur ce territoire est et restera une priorité des pouvoirs publics. L'Agence des Participations de l'Etat s'engage, par ailleurs, à informer les candidats du caractère obligatoire de signature d'un avenant conventionnel sécurisant notamment l'utilisation de la piste de l'aéroport pour les vols d'essai. Tout refus de signature de cet avenant rendra l'offre caduque".

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