Il flottait comme un petit parfum de caramel au-dessus du parapheur, ce matin. En choisissant les locaux de la société gersoise Nataïs, leader européen du pop-corn, pour signer une convention de partenariat entre leurs deux structures, Martin Malvy, président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, et Jean-Paul Bacquet, président d'Ubifrance, ont joué la carte du symbole. Car ce nouvel accord vise à favoriser le développement international des entreprises midi-pyrénéennes. Une problématique que connaît bien Michael Ehmann, président de Nataïs, qui exporte 90 % de sa production.

"Que cet accord soit signé ici est un honneur, confie le chef d'entreprise. Car nous sommes présents sur les marchés européens depuis notre création (en 1994, NDLR). Et pour nous, c'était une évidence dès le départ. Sur un produit de niche comme le nôtre, nous aurions très vite fait le tour du marché français. Nous ne considérons d'ailleurs pas vraiment l'Europe comme de l'export. En revanche, depuis deux ans et demi, nous avons initié une démarche de grand export, afin de répartir au mieux notre portefeuille clients. Et dans cette stratégie, nous sommes accompagnés par Ubifrance." Nataïs est par ailleurs suivie depuis plusieurs années par le Conseil régional de Midi-Pyrénées et fait partie de son panel "Croissance PME".

L'export, source de croissance
Définir et mieux coordonner les actions du Conseil régional de Midi-Pyrénées et d'Ubifrance et renforcer ainsi le développement des entreprises régionales sur les marchés étrangers : tels sont les objectifs de la convention signée ce matin. Cette nouvelle collaboration - qui fait suite à l'adoption, en mars 2013, d'un Plan régional pour l'internationalisation des entreprises doté de 23 M€ sur quatre ans - pourrait notamment permettre de sensibiliser 400 PME et ETI primo-exportatrices à la culture internationale et d'accompagner de façon individuelle 100 entreprises à fort potentiel export.

Une grande première en France, dans une région que le président d'Ubifrance qualifie de "particulièrement dynamique" en la matière. "Le territoire, porté par l'aéronautique, pourrait se reposer sur ses lauriers, mais il ne le fait pas, constate Jean-Paul Bacquet. Il ne néglige aucune potentialité, aucun secteur porteur. Ce qui est mis en place ici est exemplaire." Pour le président d'Ubifrance, l'export est la clé de la croissance des entreprises locales. "C'est la solution, martèle-t-il. S'il n'y a pas d'export aujourd'hui, il y aura des difficultés demain. Car notre déficit de commerce extérieur est avant tout structurel."

La Région, chef de file de l'accompagnement à l'export ?
Un diagnostic pleinement partagé par Martin Malvy. "L'exportation est la clé de survie des entreprises, estime-t-il. Ce partenariat avec Ubifrance nous permettra d'aller plus loin dans l'accompagnement des entreprises." Reste la question, plus globale et plus épineuse, de la répartition des compétences entre les différentes collectivités locales. Pour le président du Conseil régional, "il y a urgence à ce que, dans le développement économique et notamment dans le développement international des entreprises, on reconnaisse la réelle existence d'un chef de file, qui ne peut être que la Région." L'élu nuance toutefois : "Il s'agit de savoir qui pilote, pas d'éliminer qui que ce soit."

Alexandre Léoty
© photo Rémi Benoit