Arnaud Montebourg en campagne à Toulouse

Dans le cadre de son tour de France, le candidat aux primaires citoyennes de la gauche était hier soir à Toulouse où il tenait meeting salle du Sénéchal. Arnaud Montebourg veut « redonner goût à la politique ». Il a profité de sa visite pour réaffirmer ses différences et son objectif de démondialisation.

Dès 19 heures, son équipe de campagne installait sur la place de Capitole un « stand parapluie » avec le nom d'Arnaud Montebourg et la déclinaison des différentes idées qu'il défend lors de sa campagne : la démondialisation, une sixième République, un partage de la réussite avec les salariés... On annonce la venue du candidat et on distribue des tracts. Car, comme lors de tous ses déplacements, le président du Conseil général de Saône-et-Loire organise avant ses meetings, un "stand-up meeting" selon ses mots, pour "aller à la rencontre des Français".

Arnaud Montebourg, qui veut "faire de la politique autrement", prend alors la parole devant une centaine de curieux et les journalistes présents. Il rappelle que "ces primaires changent totalement la nature de la désignation du candidat socialiste qui est choisi par tous les sympathisants de gauche". Il poursuit sur des thèmes qui lui sont chers, comme la réglementation de l'économie et "la mise sous tutelle des banques" et promet de prendre de "nombreuses mesures pour mettre fin à cette sombre période de libéralisme économique".

Une campagne à l'américaine

"Comment allez-vous mettre vos mesures en place en France si le reste du monde continue dans la voie du libéralisme ?", l'interroge alors un spectateur. "Il faudra convaincre les autres pays européens pour mener une politique commune mais nous pouvons appliquer certaines mesures dans nos frontières, explique Arnaud Montebourg. Je reviens de Saint-Gaudens où une usine à papier vient d'être rachetée par les Chinois. Nous devons réaffirmer nos positions. Nous avons l'obligation de prendre nos propres décisions sans attendre les autres. Il faut préparer l'avenir."

Avant de rejoindre la salle où se tient son meeting, Arnaud Montebourg signe quelques autographes et accepte quelques photos puis se rend dans un café pour boire une bière. Une façon de montrer sa décontraction et que "sa campagne ne s'intéresse pas aux notables mais aux citoyens. Je fais une campagne à l'américaine, au cul du camion", plaisante le candidat socialiste aux primaires de la gauche. "La nouvelle France est en marche", assure-t-il.

Le président du Conseil général de Saône-et-Loire fait ensuite une entrée en fanfare dans une salle du Sénéchal où près de 500 personnes avaient pris place. Un public plutôt jeune qui assiste à un début de meeting animé par l'élu de Luchon, John Palacin, également coordinateur de la campagne d'Arnaud Montebourg. L'ancien président du comité « Sauvons la recherche » et secrétaire national socialiste à l'enseignement supérieur et à la recherche Bertrand Monthubert, lui succède sur l'estrade. Après avoir soutenu Martine Aubry, il explique avoir rejoint Arnaud Montebourg "car il se donne les moyens. Nous ne gagnerons pas les présidentielles avec des atermoiements. Il fait une politique réellement différente."

Aucune regret sur le traité européen

C'est ensuite au tour de la députée Catherine Lemorton de s'exprimer pour rappeler "que sa carrière ne sera jamais dissociée d'Arnaud Montebourg. J'ai adhéré au Parti Socialiste pour aller vers le NPS qu'il incarnait avec d'autres. Nous avons le devoir de gagner en 2012, face à une droite de plus en plus populiste, de plus en plus Front National. Quel que soit le vainqueur du 16 octobre (deuxième tour des primaires, NDLR), il faudra qu'aucune voix ne manque pour battre Nicolas Sarkozy", a conclu Catherine Lemorton qui, soutenant Martine Aubry, n'a pas appelé à voter pour Arnaud Montebourg.

Le candidat s'est alors exprimé. Devant une salle acquise à sa cause, il a alors décliné ses propositions, réaffirmant qu'il avait "la volonté d'appliquer le programme du Parti socialiste alors que certains candidats semblent revenir sur plusieurs propositions. La réforme des retraites, menée de manière zélée par le gouvernement, a mis dans la tête de certains socialistes qu'il était nécessaire de faire plus d'efforts. Je veux permettre à ceux qui ont commencé à cotiser tôt de partir à 60 ans".

Arnaud Montebourg a poursuivi sur l'assurance maladie, la baisse des salaires ou l'Europe face à la crise et à la mondialisation. "Je ne regrette pas d'avoir voté non au traité européen", a-t-il déclaré. Plus tôt dans la journée, lors de son déplacement dans les Hautes-Pyrénées, il avait estimé qu'il fallait revenir à "l'Europe des seize".

Paul Périé

En photo : Arnaud Montebourg, entouré de John Palacin, son coordinateur de campagne et de Bertrand Monthubert, secrétaire national à l'enseignement supérieur et à la recherche, sur la place du Capitole (© Rémi Benoit)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.