C'est lors d'une conférence de presse précédant l'assemblée générale de l'association que Martin Malvy, Pierre Cohen, Pierre Izard et Didier Gardinal ont tenu à un faire un point sur la LGV. Les trois premiers ont écrit hier au Premier ministre François Fillon « pour obtenir la garantie que quand la LGV sera à Bordeaux, le tracé Bordeaux-Toulouse soit aussi réalisé » a expliqué Martin Malvy. « Car nous sommes légitimes à avoir des craintes » a-t-il ajouté.
Des craintes qui portent sur le montage financier depuis que les départements du Gers et du Lot-et-Garonne se sont retirés du projet. Pierre Izard a tenu a préciser qu'aucun jugement n'était porté sur ces collectivités, « qui sont dans des situations économiques et financières difficiles » mais il a été ferme : « Nous ne pouvons nous substituer à elles».
Autrement dit, l'Etat doit prendre en charge la part des collectivités qui se désistent. Le Lot-et-Garonne devait participer à hauteur de 90 à 100 millions d'euros au financement de la ligne à grande vitesse au sud de Bordeaux. Le Gers, quant à lui, s'était engagé pour 8 millions d'euros.
Pas un sous de plus
Pour Pierre Cohen, malgré les menaces qui pèsent sur le financement du projet, Toulouse « ne peut pas se passer de la LGV, c'est un maillon indispensable pour notre développement économique et culturel ». Deux solutions ont donc été évoquées par Martin Malvy : « soit on arrête de financer le tronçon Tour-Bordeaux mais on prend intégralement en charge la ligne Sud-Gironde Toulouse, soit on continue à payer le tronçon Tours-Bordeaux mais c'est une avance que la région Aquitaine remboursera sur le Bordeaux-Toulouse ». Les deux phases de travaux sont d'un montant équivalent, environ 240 M€.
Ce qui est sûr, c'est que Midi-Pyrénées, comme le département de Haute-Garonne ne veut plus mettre un sous de plus sur la table. Selon Martin Malvy, la part de la région est passé de 400 M€ à 800M€ depuis le début du projet et la part du département à doublé également, passant à 400 M€. « C'est l'argent du contribuable qui n'est pas investit autre part » a rappelé Pierre Izard qui a par ailleurs avoué que son enthousiasme était « en péril, devant les obstacles, toujours plus nombreux ». A noter que Didier Gardinal a lui aussi écrit au Premier ministre, séparément, en lui envoyant une maquette de TGV « qui trouvera place sur son bureau, je l'espère » pour lui signifier « pensez à nous » !
Dans un communiqué ce soir, les élu-es d'Europe Ecologie - Les Verts au Conseil Régional de Midi-Pyrénées font savoir qu'ils "partagent bien évidemment avec l'association « TGV Sud-ouest » le souhait qu'un train à grande vitesse arrive en gare de Toulouse-matabiau. Mais la fin ne justifie pas les moyens. Créer une nouvelle ligne à grande vitesse - sur l'axe Tours-Bordeaux-Toulouse - n'est pas raisonnable financièrement."
Sophie Arutunian
©photo Rémi Benoit
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