68 % des agriculteurs gersois gagnaient moins de 5.400 € en 2009

La Coordination rurale organisait ce 26 novembre une rencontre au Conseil général du Gers pour présenter les comptes de l'agriculture du département. A en croire les chiffres du syndicat, la situation financière des exploitants est alarmante. « Sur les 7.500 agriculteurs du Gers, 30 % d'entre eux gagnaient moins de 5.400 euros par an en 2008, et en 2009 ce pourcentage est monté à 68 % » affirme Thierry Guilbert, le président du syndicat Coordination Rurale départemental. En cause, un prix de vente des denrées indexé sur le cours mondial.

La Coordination rurale organisait ce 26 novembre une rencontre au Conseil général du Gers pour présenter les comptes de l'agriculture du département. A en croire les chiffres du syndicat, la situation financière des exploitants est alarmante.

« Sur les 7.500 agriculteurs du Gers, 30 % d'entre eux gagnaient moins de 5.400 euros par an en 2008, et en 2009 ce pourcentage est monté à 68 % » affirme Thierry Guilbert, le président du syndicat Coordination Rurale départemental. En cause, un prix de vente des denrées indexé sur le cours mondial. « Les prix sont montés très tard, poursuit Thierry Guilbert, en juillet, la tonne de tournesol se négociait à 200 €, alors qu'aujourd'hui elle est à 450 € ». Autre facteur de poids, l'augmentation des charges (engrais, produits phytosanitaires, achat de matériel).

Conséquence, « plus de la moitié des agriculteurs gersois sont obligés d'avoir un emploi à côté, mais ils refusent pour autant de renoncer à leur exploitation, car c'est souvent un bien familial qu'ils ne veulent pas voir disparaître ». Si la question du salaire est « taboue » chez les exploitants agricoles, celle de l'endettement l'est infiniment plus. « C'est opaque, reconnaît Thierry Guilbert, mais une chose est sûre : au moins un quart des agriculteurs du Gers serait en cessation de paiement si les banques arrêtaient de les soutenir en étalant les dettes ! » Celles-ci mettent en place des plans d'apurement des créances qui vont au-delà de trois ans, quand « au contraire, la mutualité sociale agricole, qui est pourtant gérée par des agriculteurs, refuse d'aller au-delà de ce délai. Ils se retranchent derrière la loi, alors qu'il y a quelques années, des plans d'apurement avaient été signés sur quinze ans ! » tempête le président de la Coordination rurale gersoise.

Alors, que faire ? Au cours de la réunion qui avait lieu aujourd'hui au conseil général du Gers, plusieurs pistes de réflexion ont été soumises aux agriculteurs, avec l'aide de Michel Lagahé, expert en économie du réseau associatif de conseil et d'expertise comptable CER France. La principale solution avancée est « la mise en commun : acheter ensemble les engrais, et se mettre en Coopérative d'utilisation du matériel agricole (CUMA) ». Mais, tempère Thierry Guilbert, « les prix se fixent mondialement et les ventes se font au niveau local ou national, donc il faudra bien un jour remettre tout ce système à plat, car on ne peut vraiment pas continuer ainsi ».

Simon Castéran

En photo : Thierry Guilbert, président de la Coordination Rurale du Gers (© DR)

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